Dix-neuf heures. Et j'étais encore très loin d'être prête. Vraiment très loin. J'étais rentrée plus tard que prévu du boulot et je devais encore me doucher et m'habiller. Ce matin, j'avais échangé quelques sms avec Sandro et il m'avait invitée à dîner. C'était notre premier vrai rencard. Un rencard digne de ce nom je veux dire. On se voyait souvent avant la "pause" d'un an, mais ce n'était pas des rendez-vous, on laissait notre destin nous mener l'un à l'autre si il le voulait. Mais là, il m'avait invitée chez lui pour dîner. A vingt-heures. Alors vous vous imaginez bien que ça allait être la galère. J'avais travaillé l'après-midi alors après l'échange de textos, j'avais préparé le dessert. Mais j'avais encore trop de choses à faire. En rentrant et en voyant l'heure, je retirai très vite mes chaussures que je laissai dans l'entrée. J'enlevai mon haut tout en allant dans la salle de bain où je terminai de me déshabiller avant de me glisser sous l'eau chaude. Je me douchai avant de sortir de la cabine. J'enfilai une serviette puis direction mon armoire. Mais qu'est-ce-que j'allais bien pouvoir mettre? Je regardai toutes mes tenues, choisissant d'abord une jolie robe noire. Le classique la petite robe noire. Cependant, mon regard se posa sur une robe bleue que j'enfilai. Je ne l'avais jamais mise. Je me regardai un instant dans le miroir avant d'enfiler des escarpins noirs. J'allai ensuite à nouveau dans la salle de bain pour me maquiller et me coiffai. Je choisis de laisser mes cheveux détachés, ni lisses ni bouclés. Je rajoutai une sorte de manchette et m'observai. J'hochai doucement la tête, ça me convenait. Je jetai un oeil à la montre. Dix-neuf heures trente-cinq. Il fallait vraiment que je me dépêche. Je pris le dessert puis mes clés de voiture avec mon sac à main et je quittai mon appartement pour monter en voiture une fois la porte d'entrée de l'appartement fermée à clé et je conduisis en direction de chez Sandro. Je sortis de mon véhicule que je fermai avant d'aller devant la porte de l'appartement du beau brun. Je soufflai doucement, prenant mon courage à deux mains, puis je frappai à la porte et attendis qu'il vienne m'ouvrir. J'espérai que ma tenue lui plairait, que j'en avais pas fait trop. Je ne savais pas si je devais y aller décontractée ou plus chic, alors j'avais choisis une robe entre les deux. Simple mais jolie, ni trop décontractée ni trop chic. Je patientai nerveusement devant la porte d'entrée.

La tenue:

J'étais nerveuse. Je connaissais plus ou moins Sandro depuis un moment, on avait partagé de sacrées soirées mais nous n'avions jamais eu de conversations sur nos vies personnelles, notre enfance, nos ambitions, nos familles... On avait pas que couché ensemble, on avait eu un tas de supers discussions, là n'était pas le problème. Mais le sujet des conversations avait été plus... Banal, en quelque sorte. On parlait de l'actualité beaucoup. Politique, célébrités, tout ce genre de choses. Cette fois, la soirée allait être différente. C'était un rendez-vous. Un vrai. Une soirée pour apprendre à nous connaître plus en détails. Notre premier rendez-vous. Alors oui, j'étais nerveuse. Lorsque la porte s'ouvrit, mon coeur manqua un battement. J'espérais ne pas en avoir fait de trop avec ma tenue. Ou au contraire, pas assez. « Woh ! » Je souris timidement. C'était trop? Il prit un peu de temps avant de reprendre la parole. « Tu es magnifique ! Je t'en pris entre. » Je souris un peu plus, quand même rassurée. Il se décala et j'entrai dans l'appartement. « Tu n'es pas mal non plus. » Je me tournai vers lui et lui tendis le plat. « Je te confie le dessert? » Je pouvais sentir la bonne odeur du repas qui s'insinuait dans l'air. Quelque chose me disait qu'un repas délicieux m'attendait. J'avais beau connaître l'appartement pour y être venue à de nombreuses reprises, j'avais l'impression d'évoluer dans un lieu qui m'était inconnu. C'était la nervosité qui me rendait comme ça. « A peine entrée que je sens déjà la bonne odeur du repas. J'espère que le goût sera à la hauteur. » Je retirai ma veste tranquillement en riant doucement puis je reposai mes yeux sur lui. Il était beau. Et il m'avait tellement manquée. J'avais beau être stressée, cette soirée je l'avais aussi attendue avec beaucoup d'impatience. J'espérais qu'elle serait à la hauteur de nos espérances - les siennes comme les miennes.

La tenue:

J'aimais l'idée de retrouver Sandro après tout ce temps sans que les choses n'aient réellement changées. Enfin, bien sûr que des choses avaient changées. Notre relation la première, c'était indéniable. Mais quand je regardais son appartement, je pouvais m'apercevoir que finalement, ça n'avait pas énormément changé et c'était rassurant, en quelque sorte. Je me sentais comme une adolescente qui allait à son premier rencard. C'était dingue comme les choses pouvaient se passer. On se connaissait plus ou moins pourtant, on avait déjà vu les endroits les plus intimes de l'un et de l'autre et pourtant. On était comme deux adolescents qui allaient avoir leur premier rencard et certes, c'était mignon pour certains, mais ça pouvait aussi être gênant. Il fallait pourtant juste qu'on se détende un peu... Plus facile à dire qu'à faire, c'était sûr. « Oui, merci. Ça va au frais ? » Je souris alors qu'il me prenait le plat des mains. « Oui, ça va au frigo. » Je ne lui dévoilai pas encore ce que c'était mais c'était clair qu'un tiramisu serait bien mieux au frigo. « J'espère aussi oui. » Je ris avec lui. Au pire, on pourra toujours commander une pizza si son repas était loupé. Ce n'était certainement pas ça qui allait gâcher cette soirée. « Est-ce qu'une petite coupe de champagne pour commencer ça te dis ? » Waouh. Il avait même pensé au champagne? Alors là, il m'épatait. J'hochai la tête en souriant toujours. « Avec plaisir. » Je jetai un oeil autour de moi avant de retirer ma veste et d'aller l'accrocher au porte-manteaux. « Je me permets, j'ai vu que les choses n'avaient pas toutes changé de place. » Je souris timidement et revins vers lui. « J'ai été très surprise quand tu m'as invitée à dîner. Surtout chez toi avec toi comme chef cuisinier. » Je ris doucement. Il était vrai que j'ignorais qu'il savait cuisiner. Ou plutôt qu'il avait une grand-mère géniale qui viendrait lui préparer le repas - ce que j'ignorais d'ailleurs toujours.

J'avais très envie de passer cette soirée avec Sandro. Je me sentais bien en sa compagnie et j'étais sûrement la femme la plus heureuse qu'il m'accorde une sorte de seconde chance. J'imaginais bien que Sandro n'était pas parfait, mais je ne l'étais pas non plus. Et même si je ne connaissais pas grand chose sur lui, je n'étais clairement pas insensible à son charme de brun ténébreux. En plus d'être beau et sexy, il était intelligent, gentil, drôle, doué avec ses mains... Et dans tout les sens du terme. En même temps, être mécanicien, ça avait de sacrés points communs. Mais chut. Et ça, je le savais parce que même si on ne savait pas grand chose l'un de l'autre, j'avais passé bien assez de temps avec lui pour apprendre à le cerner, au moins concernant ses traits de caractère de base. Et ça me plaisait. J'avais hâte d'en découvrir plus sur l'homme qu'il était, sur son enfance, sur sa vie en général, sa famille, ses ami(e)s. Cette soirée, ce dîner en amoureux, c'était la première pierre à l'édifice. Elle marquait le début d'une belle relation, j'en étais sûre. « Fait comme chez toi. » Je souris. Je connaissais son appartement par coeur. Être hypermnésique avait certains avantages. Des inconvénients aussi mais ça, c'était une autre histoire.

Je le laissai nous servir du champagne avant qu'il ne me fasse un aveu. « Bon, je dois te dire quelque chose. C'est pas vraiment moi qui ai cuisiné … Je suis rentré tard du garage et du coup j'ai demandé un coup de pouce à ma grand-mère. » Je souris en prenant ma coupe de champagne dans la main. « Hm... Je te pardonne à condition qu'un jour tu me prépares vraiment un truc à manger. » Je ris doucement. Je ne lui en voulais pas. En plus, il ne s'attribuait pas tout les mérites. Et puis, je comprenais parfaitement que s'il était rentré tard du travail, ça compliquait les choses. « Tu es proche de ta grand-mère? C'est une bonne chose. » Je trouvais ça vraiment bien qu'il soit proche d'elle. C'était agréable et sympa de partager des choses avec sa grand-mère. Enfin... ça dépendait de la grand-mère aussi. Certaines ne devaient pas être aussi sympathiques que ça. Comme pour toute relation, ce n'était pas quelque chose de définit pour tout le monde. Certains s'entendent bien et d'autres non. « Il faut aussi que je t'avoue quelque chose... Je suis hypermnésique. Je retiens tout. Je pourrais te remettre l'appartement dans le même état qu'il était la dernière fois que je suis venue par exemple. Je n'oublie rien... » Je ne lui avais encore jamais dis que j'avais cette capacité. Si déjà on en était aux confidences, j'avais envie de partager ce détail avec lui. Qu'il sache à quoi s'en tenir, dirais-je. « On trinque? A nos retrouvailles? A une relation naissante? » Je restai debout pour le moment. Je posai mes yeux sur lui, levant un peu mon verre, un sourire aux lèvres.

Je n'étais pas déçue par Sandro. Le fait qu'il ne soit pas celui qui ait cuisiner n'était en rien un problème surtout qu'il avait eu l'honnêteté de me le dire. Donc où serait le soucis dans l'histoire, franchement? Cependant, j'avais malgré tout très envie de goûter à un plat de sa concoction. « Oh … Si tu es prête à finir aux urgences pour intoxication alimentaire alors ça va. » Je ris en le regardant dans les yeux. « Je suis prête à prendre le risque. » Au pire, il n'y aurait pas mort d'hommes et puis quelque chose me disait qu'il n'était peut-être pas si mauvais cuisinier que ce qu'il disait. Surtout, je ne demandais pas un plat supra sophistiqué. Des pâtes et des escalopes à la crème, ça me conviendrait parfaitement. Je ne cuisinais pas quelque chose de faramineux non plus, même si je devrais m'en sortir avec un plat plus pointu. Mais je n'avais jamais l'occasion d'en faire donc, ça restait à vérifier malgré tout. « C'est elle qui m'a élevé en partie. » Il avait mentionné sa grand-mère donc c'était tout naturellement que je l'avais interrogé dessus. « Ma grand-mère était tout pour moi... J'imagine que ça doit être agréable de pouvoir encore profiter d'elle. » Ma grand-mère était décédée quand ma jumelle et moi étions enfants. On avait perdu quelqu'un qui nous était vraiment très cher. On avait dû passer à travers, tout comme notre mère qui avait été réellement très touchée par cette disparition. Perdre sa mère, ça ne devait pas être facile. Je n'imaginais pas perdre la mienne.

Je lui fis ensuite un aveu concernant mon hypermnésie. « Alors, lorsque je vais faire une bêtise tu ne vas pas l'oublier non plus c'est ça ? » Je ris en hochant la tête. « C'est tout à fait ça. Mais je retiens alors aussi tout les gestes romantiques, les mots tendres. Donc évites aussi une promesse que tu tiendras pas parce que moi, je l'oublierais pas cette promesse. » Je ris un peu avant de le regarder. « Mais c'est pas parce que je me souviens de tout que je suis plus rancunière qu'une autre femme, rassures toi. » Je souris avant de proposer que l'on trinque. Il ne répondit pas tout de suite et sur le coup, je crus avoir dit quelque chose qu'il ne fallait pas. « Euh oui, excuse-moi. À nous deux tout simplement peut-être ? » Et non, je n'avais rien dit de mal. Je souris en hochant la tête et levai mon verre. « A nous deux. » Je fis cliquer mon verre doucement contre le sien avant de boire une gorgée puis je repris la parole. « Tu n'imagines pas à quel point je suis heureuse de revenir dans cet appartement... Et d'être avec toi... » J'avais eu peur le soir où on s'était revu. Peur de n'être plus rien à ses yeux ou que ce que je ressentais n'était pas réciproque. Je m'étais trompée. Et j'en étais bien contente.

Je n'en voulais clairement pas à Sandro pour avoir eu l'aide de sa grand-mère concernant le repas de ce soir. Quelle importance? L'essentiel pour moi était de passer du temps avec lui, pas qu'il sache ou non cuisiner. Cependant, je n'étais malgré tout pas contre le fait de goûter un jour à un de ses repas. C'était de la simple curiosité. Et puis, ce serait le geste qui compterait, pas la qualité du repas. Il pouvait très bien ne me faire qu'une omelette que ça me conviendrait. Ou me préparer un repas qui raterait, ça me conviendrait aussi. C'était surtout qu'aucun homme n'avait jamais cuisiner pour moi et il avait insuffler l'idée pour ce soir, même si au final ça avait été sa grand-mère la cuisinière. « J'ai pas envie de te tuer quand même tu le sais ? » Je ris en même temps que lui avant de lui répondre: « J'ai un estomac solide. Tu crois que mes premiers plats étaient réussis? » Je ris à nouveau en haussant les épaules. Il ne s'en sortirait pas aussi facilement, croyez moi. J'étais loin d'être une trouillarde au niveau de la nourriture en plus donc pas de chance pour lui. En parlant de grands-mères, je mentionnai la mienne que j'avais perdue de nombreuses années plus tôt. J'étais encore une enfant quand c'était arrivé. « Je suis désolé je voulais pas ... », dit-il en baissant la tête. Je me sentis mal d'un coup. Je ne voulais pas qu'il se sente mal lui-même, j'avais juste dit ça comme ça. Ce n'était nullement pour me faire plaindre ou attirer son attention. Je n'avais pas pensé qu'il se sentirait mal en m'entendant dire ça. J'étais heureuse pour lui qu'ils ait toujours sa grand-mère, surtout du fait qu'ils semblaient vraiment très bien s'entendre tout les deux d'après ce que j'avais pu comprendre. « Non, ne sois pas désolé surtout. C'était il y a des années, j'ai appris à vivre avec. C'est le cercle de la vie. » Je lui adressai un sourire pour le rassurer. J'allais bien. C'était dur parfois de vivre sans elle mais comme dit, c'était ainsi qu'allait la vie.

Comme on en était au moment des confidences, je lui parlai de mon don. C'était parfois un cadeau mais parfois, c'était aussi une malédiction. Ce n'était pas toujours simple de se souvenir de tout. « Woh, tu me mets la pression là quand même. » Je ris. Ce n'était pas parce que j'étais hypermnésique que j'étais plus rancunière qu'une autre femme. Heureusement d'ailleurs. J'étais une femme avant d'être une personne avec un don. Puis, une promesse bafouée c'était la même chose pour une femme ou une autre. Une promesse en général était dure à oublier donc ça ne changeait pas grand chose au final. Je ne me gênais d'ailleurs pas pour le lui préciser. « Ah là tu me rassures. » Je lui fis un nouveau sourire avant qu'on ne trinque et qu'on ne parle du fait que je sois heureuse d'être de retour dans cet appartement et d'être avec lui. « Je le suis aussi tu sais, c'est pas la première fois c'est vrai, mais disons que c'est la première en tant que … Enfin pas en tant que coup d'un soir quoi tu vois ce que je veux dire. » Je mordillai légèrement ma lèvre inférieure en l'entendant dire ça. « En tant que quoi, Sandro..? » Je ne voulais pas dire le mot "petite-amie" parce que je ne voulais pas qu'il pense que j'allais vite en besogne ni qu'il se sente obligé d’acquiescer à ce terme juste pour ne pas me blesser alors qu'il ne voyait peut-être pas encore les choses aussi loin. Pour moi, j'étais prête à rendre ça officiel mais lui peut-être pas. Peut-être qu'il voulait qu'on se voit encore quelques fois avant. Alors je ne voulais pas qu'il interprète mal ce mot ou qu'on commence notre relation sur un malentendu ou en n'allant pas à la même vitesse par exemple.

Je trouvais ça sympa quand un homme faisait la cuisine pour sa copine. Non pas que ça devait être une obligation ou que ça devait se produire tous les jours, à chaque repas. Mais une fois de temps en temps, c'était plutôt une idée sympathique. Du moins, ça sonnait comme ça dans ma tête. C'était toujours plaisant quand un homme faisait la cuisine pour la femme qu'il aimait. Et ça impressionnait en plus de ça. Après, je n'étais pas non plus en train de lui mettre le couteau sous la gorge. Si il n'avait pas envie de cuisiner parce que ça ne l'intéressait pas, ce ne serait pas si dramatique non plus. Il avait le droit de ne pas aimer cuisiner et jamais je ne le forcerais à le faire ou ne le jugerais sur ce point. « Bon est bien, je vais devoir travailler dessus alors je crois bien. » Je ris doucement en hochant la tête avant qu'on ne mentionne les grands-mères. La mienne avait disparue bien des années plus tôt malheureusement mais on vivait avec. C'était le cycle de la vie après tout. Il avait quand même eu l'air désolé mais je ne lui en voulais pas. J'étais contente pour lui qu'il ait encore la sienne, c'était tant mieux pour le jeune homme. Il pouvait encore profiter de sa présence et c'était vraiment chouette.

On mentionna par la suite mon don et fort heureusement, ça ne le fit par partir en courant. Il n'avait pas prit ses jambes à son cou et c'était tant mieux pour moi. Ça aurait été bien dommage sinon. Enfin, on parla plus en profondeur de notre relation et bien que ce soit visiblement très gênant, il réussit à dire: « En tant que … Petite amie ? » Je souris doucement. Le pensait-il ou ne voulait-il simplement pas me vexer? Le fait qu'il pose la question n'était pas vraiment bon signe. C'était comme si il n'était pas sûr de la réponse à fournir et qu'il me demandait si c'était ça. Ce n'était pas forcément très bon signe. Je baissai les yeux vers mon verre avant d'en boire une gorgée et de répondre. « Ou en tout cas, peut-être future petite-amie... » Puis je terminai mon verre. Je mettais plus de nuances dans ma réponse, parce que lui ne semblait pas sûr de celle qu'il m'avait donné. Je posai mon verre sur la table basse avant de reposer mes yeux bleus sur lui. « Hum... Alors... Comment tu as décidé de devenir mécanicien? » Je préférais changer un peu de sujet. Peut-être que ça n'avait pas été le bon moment, peut-être que c'était trop tôt pour parler de notre relation après tout.

J'avais peur qu'on ne soit pas sur la même longueur d'ondes alors j'avais tenté de tempérer les choses en me qualifiant simplement de "peut-être future petite-amie". Je ne voulais pas lui mettre la pression ou quoi que ce soit de ce genre là alors j'avais juste émit l'hypothèse que peut-être notre relation allait devenir plus officielle. J'avais pas envie qu'il prenne ses jambes à son cou pour s'enfuir loin de moi. J'avais déjà perdu bien assez de temps avec lui pour prendre ce type de risque. Même si ça me décevait un peu qu'il ne le dise pas aussi clairement en qualifiant notre relation. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Après tout, peut-être restait-il sur ses gardes après que j'ai disparue du jour au lendemain, ce qui était relativement compréhensible aussi... « Oui ça c'est certain, un avenir très proche. » Je souris doucement en soutenant son regard puisqu'il avait plongé ses yeux dans les miens puis j'hochai légèrement la tête avant de changer de sujet. Peut-être que c'était un peu trop tôt pour parler sentiments et relation. Alors j'étais revenue vers les sujets fondamentaux pour apprendre à le connaître plus en détails. « C'est pas très original en réalité. C'est mon grand père qui m'a transmis sa passion tout petit après l'école. Finalement, je ne m'imaginais pas faire autre chose, peut-être qu'un jour je changerais de voix je ne sais pas encore. » C'était un sujet pour lequel il semblait être plus à l'aise donc il semblerait que j'ai fait le bon choix en lui posant cette question. Mon sourire s’agrandit avant que je ne réponde. « Je trouve que ça te va bien, mécanicien. » J'étais sincère. Je trouvais que c'était un métier qui lui convenait parfaitement. Mais il aurait le droit de changer un jour. Le métier qu'il exerçait devait lui plaire à lui avant tout. « Et toi alors ? Un rêve de petite fille ? » J'haussai les épaules avant de dire: « Tu veux dire à part celui de devenir une princesse ou une fée? » Je ris doucement en le regardant puis je terminai mon verre que je déposai sur la table. Un peu d'humour ne faisait pas de mal pas vrai?

Pour être tout à fait honnête avec vous, je me sentais soulagée d'être là, dans l'appartement de Sandro et en sa compagnie. C'était une preuve suffisante qu'il y avait de l'espoir pour nous et qu'il avait comprit les raisons pour lesquelles je l'avais abandonné. Parce que oui, je considérais que le fait de l'avoir laissé derrière moi pendant un an sans lui donner la moindre nouvelle était une forme d'abandon. Je m'en voulais déjà bien assez comme ça toute seule alors oui, j'étais soulagée qu'il semblait m'avoir pardonnée. En plus de ça, je ne l'avais pas laissé derrière moi pour un autre homme. Au contraire même. Depuis Sandro, je n'étais sortie avec personne. Carlton m'avait prit mon temps et d'une certaine façon, me sentant responsable d'elle, j'avais l'impression de devoir me montrer justement responsable en ne faisant pas n'importe quoi et donc ne ne sortant pas avec différents garçons. Et puis, il n'y avait pas que Carlton et ma responsabilité d'adulte envers elle. Il y avait aussi Sandro. Au début, ça avait été tellement compliqué avec Carlton que je n'avais pas vraiment eu le temps d'y penser. Mais ensuite, plus le temps passait, plus je ressentais un manque envers Sandro et son absence dans ma vie. Heureusement, il était pour le moment de retour à mes côtés.

On changea de sujet. Il était temps d'apprendre à mieux nous connaître et quoi de mieux que de se poser des questions? Je voulus donc savoir pourquoi il avait voulu devenir mécanicien. Il m'expliqua que c'était en rapport avec son grand-père et qu'il changerait peut-être un jour ou l'autre de métier. Mais moi, je trouvais ça super cool. Ce métier signifiait quelque chose pour lui, du fait qu'il avait tout apprit avec son grand-père. C'était un métier qui était remplis de souvenirs au quotidien, même s'il ne s'en rendait pas compte. Il ne pensait évidemment pas à ses souvenirs d'enfance tous les jours au boulot. Mais inconsciemment, ils étaient là, nichés en lui à quelque part. Je lui avouai que je trouvais que ça lui allait bien comme métier. « Ah bon ? Ça c'est l'effet cambouis sur le corps c'est ça ? » Je ris doucement en le regardant puis je secouai la tête. "Non.. Je trouve juste que ça te va bien, même si la salopette pleine de cambouis rajoute effectivement un petit côté sexy à l'histoire.." Je souris en le regardant toujours attentivement. Il mentionna des rêves de petite fille. « Exactement. » Je souris en le regardant. Si j'avais eu des rêves de petite fille à part celui de devenir princesse ou fée...? Pas vraiment, pour être tout à fait franche. "Non, pas vraiment... J'ai voulu être maîtresse, avocate, médecin, tout ça... Et puis vers l'adolescence je me suis tournée vers la mode et voila le résultat.." Je souris doucement en détournant un instant les yeux puis en les reposant sur le beau brun. "Alors, ce dîner? Il sent bon, mais il se fait attendre. Il est bientôt prêt?" Je ris doucement, changeant à nouveau de sujet mais je devais avouer que je commençais à avoir un peu faim pour le coup.

Parler de nos métiers pouvait paraître anodin mais en vérité, ça voulait dire beaucoup. Beaucoup plus que ce qu'on pouvait imaginer. Je lui avouai donc qu'il était plutôt sexy en salopette pleine de cambouis puis il me retourna la question. Je lui mentionnai divers métiers que j'avais voulu faire lorsque je n'étais encore qu'une enfant, comme par exemple maîtresse, avocate, médecin, et j'en passais des vertes et des pas mûres, avant de me tourner vers la mode lors de mon adolescence. « C'est vrai que tout ça, c'est complètement différent. » J'hochai la tête en souriant doucement. C'était certain, la mode n'avait rien à voir avec apprendre des choses aux enfants, sauver des vies ou défendre des innocents. Mais les relookings que je faisais aidaient parfois les gens aussi, en leur redonnant confiance en eux notamment. Mais tout ça, c'était à une portée bien moindre que la portée que pouvait avoir un médecin, c'était sûr. Je mentionnai ensuite le repas qui se faisait attendre. Je plaisantais bien sûr, le taquinant plus qu'autre chose. En le voyant presque faire un bond du canapé, je ne pus m'empêcher de rire. « Euh oui bien sûr. Si tu veux bien venir à table. » Je me levai et m'approchai pour déposer un baiser sur sa joue. « Détends-toi, on a le temps. » Je pris nos verre et reposai mes yeux sur le beau brun. « Je peux t'aider à quelque chose? » Je me permis de me diriger vers la cuisine pour poser les verres à laver et ensuite je me tournai à nouveau vers le jeune homme pour savoir si je pouvais l'aider en quoi que ce soit. Je n'allais pas rester là à me tourner les pouces, je pouvais très bien lui donner un coup de main. Une fois qu'on se fut mit d'accord, on s'installa à table pour le service et on put commencer à manger. « T'étais comment au collège et au lycée? Je veux dire, t'étais plutôt timide avec les filles ou un vrai tombeur? » Je ris doucement en posant mon regard bleu sur lui. J'avais les yeux qui brillaient parce que je me sentais bien. Heureuse. Heureuse qu'on s'accorde une nouvelle chance. Heureuse qu'on dîne en tête à tête, rien que nous, qu'on apprenne à plus se connaître. Bref, j'étais bien. Tout simplement.

Spoiler:

J'avais eu envie de lui donner un coup de main mais il semblait bien que sa grand-mère avait déjà tout prévu. C'était vraiment une délicate attention de la mère de la grand-mère de Sandro d'avoir pensé à tout, d'après moi. “Tu peux prendre place oui, ça sera déjà bien.” J'adressai un sourire au beau brun. J'aurais plutôt voulu l'aider à préparer quelque chose, à servir, ou que savais-je d'autre mais il ne semblait pas être du même avis. Alors à quoi bon insister? Nous n'allions quand même pas nous chamailler pour ça lors de notre première soirée en amoureux après tout, n'est-ce-pas? Il apporta le plat sur la table et fit le service. "Merci." Je souris avant de poser mes yeux sur lui en lui demandant quel genre d'homme il était au collège et au lycée. Je me demandais si il était plutôt du genre tombeur de ces dames ou plutôt du genre timide. “Oula, ça remonte à loin tout ça quand même tu sais. Hum, déjà il faut savoir que physiquement je n'avais rien de spécial, enfin encore aujourd'hui, mais je veux dire que je me fondais plutôt dans la masse. J'ai jamais collectionné les petites amies.” J'avais vraiment du mal à croire qu'il se fondait simplement dans la masse. Mais il était vrai que parfois, le physique d'adolescents était relativement ingrat et qu'on prenait en beauté et en charisme en grandissant et en vieillissant. On perdait aussi les boutons d'acné et ce genre de petites choses qui rendait un physique un peu plus avantageux, même si honnêtement, ce n'était pas un ou deux petits boutons d'acné qui allait gâcher grand chose. Par contre, si on était en mode calculatrice, c'était quand même un peu plus embêtant, il fallait bien l'avouer. "Je ne crois pas que tu te fondes dans la masse tu sais? A l'époque je peux pas dire mais au jour d'aujourd'hui, je pense que tu es beaucoup plus remarqué que tu ne sembles le croire." Moi, je l'avais remarqué. Et j'avais déjà vu des filles le regarder aussi. Plus d'une fois. Il ne s'en rendait peut-être pas compte mais il possédait un certain sex-appeal mine de rien.

“J'ai pas forcément aimer ma scolarité, c'était pas mes meilleures années. Et toi ? Tu étais où à l'école?” Je fronçai un peu le nez en commençant à manger. "Je faisais partie des intellos d'abord. Puis quand j'ai réussis à me détacher de ça, je sortais un peu mais je faisais pas partie de celles qui picolent et couchent le premier soir. Et au lycée, tu sais comment que c'est quand on fait pas partie des filles faciles." Je réalisais qu'il ne le savait peut-être pas en fait. "Enfin, tu le sais peut-être pas vu que t'es un homme..." Je ris doucement. "Et puis, ma jumelle et moi on s'est éloigné entre le lycée et l'université et du coup, j'avoue que ça reste pas ma meilleure période non plus. J'avais des ami(e)s mais ma soeur était bien plus importante que toutes les amitiés... Sauf que la vie en a décidé autrement visiblement." Je souris doucement avant de changer un peu de sujet. "Honnêtement, le dîner est un vrai régal. Ta grand mère est un véritable cordon bleu." C'était vrai que le dîner était réussis au plus haut point, c'était un véritable délice. Je souris avant de boire une gorgée de vin en posant mes yeux bleus sur le jeune homme, tout en souriant.