Un mois plus tard. Enfin, exactement 36 jours après la naissance de Rose, nous étions autorisées à rentrer à la maison. Le changement allait être brutal, c’est certain. A l’hôpital, nous étions chouchoutés par les sages femmes, les infirmières, les médecins, … Là, il allait falloir gérer une multitude de choses. Mais je savais que cela allait être de trop pour moi. Je n’avais pas voulu quitter mon lit à l’hôpital pendant ses 36 jours. Aymeric était venu me montrer ma fille une fois. Elle était en couveuse et c’était plutôt compliqué de bouger l’une ou l’autre de place. Mais je n’avais rien dit. Je n’avais pas spécialement envie de voir ma fille. Pour rentrer à la maison, Aymeric avait conduit. Rose était installée dans son Maxi Cosi à l’arrière. J’étais côté passager. Je n’avais même pas cherché à conduire. J’avais encore mal. Le retour à la maison fut chaotique. A peine sortie de la voiture, j’essayais tant bien que mal de rejoindre la porte d’entrée. Je passais les jours suivants dans mon lit. Bouteille à côté. Seringues dans la table de nuit. Je ne m’occupais pas de Rose. Je ne le méritais pas. Et puis, elle serait certainement plus heureuse sans moi… Nous étions quelques jours après notre retour. Les jours passaient et se ressemblaient tous. La douleur était toujours présente. Alors, pour l’oublier, je buvais et me droguais. Certes, moins qu’avant mais tout de même. Et puis, j’étais prise par un sentiment puissant de flemme. N’ayant donc pas envie de sortir de chez moi, j’avais appelé mon dealer pour une livraison à domicile. Il sonnait donc à la porte. J’enfilais rapidement une nuisette, bus un verre de rhum. Je descendais péniblement les escaliers. Il me fallut cinq bonnes minutes pour arriver à la porte. « Salut Jack ! ». Je le regardais alors, un petit sourire en coin. « Tu as ce qu’il faut ? J’te dois combien ? ».
Clara M. Fournier
Membre de l'année 2014 & 2015
∞ Arrivé(e) à Toronto : 18/10/2014 ∞ Messages : 675 ∞ Points : 144∞ Emploi/Etudes : Guide dans un musée
Mais je laisse ma vie derrière moi, J'avance vers d'autres rêves. Je laisse la bannière et la croix Je me relève, je me relève pour toi. Vouloir être premier et touché tous les sommets Jusqu'au ciel A vouloir tout posséder J'ai fini par oublier l'essentiel
Ces dernières semaines avaient été loin d'être simple... Après la transplantation de Louise, j'avais commencé à voir le bout du tunnel, même l'état de Rose semblait suivre celui de sa mère. Les médecins m'avaient rapidement donné de bonnes nouvelles. J'étais tombé bien bas, pensant les perdre toutes les deux, puis du jour au lendemain, tout allait déjà nettement mieux. Aileen avait été là chaque jour, m'aidant. J'essayais de passer autant de temps avec ma femme qu'avec ma fille, j'avais pu voir Rose évoluer dans sa couveuse, lui tenir sa petite main. C'était quelque chose de tout nouveau pour moi... Louise avait eu l'occasion de voir Rose dans sa couveuse, mais elle semblait plutôt fatiguée qu'autre chose. J'avais décidé de prendre un congé sans soldes, déjà pour quelques mois, histoire d'être là pour Louise et Rose, Louise devait se remettre de sa greffe et c'était impossible pour elle de s'occuper de Rose pour le moment. Puis ce fut le jour du retour à la maison, un jour que je redoutais. L'état de Louise ne semblait pas s'être amélioré, au contraire même... J'avais l'impression qu'elle déprimait. Je n'osais pas en discuter avec elle, peut être que je me faisais des films. J'avais pu prendre Rose dans mes bras, cette petite chose fragile, et j'en aurais pleuré. Elle était tout simplement magnifique. J'étais fière que ce petit bout de chou soit ma fille. Et Louise était bel et bien avec nous. Alors ne devrais-je pas être heureux? J'avais imaginé énormément de choses pour notre retour, je me doutais que Louise n'allait pas se remettre d'un claquement de doigts... Mais si je m'attendais à ça? Non, non du tout. Louise délaissait complètement Rose, passant son temps enfermé dans notre chambre. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle reprenait son ancienne vie, comme ci rien ne s'était passé... J'avais cru avoir des hallucinations en voyant Louise avec une bouteille d'alcool, complètement avachie dans le lit. Ce n'est pas parce qu'elle avait eu sa greffe qu'elle devait reprendre ce même rythme de vie, il fallait du temps avant de vivre normalement. N'était-elle pas médecin? Ne comprenait-elle pas ses choses là? Alors nous nous disputions à nouveau sans cesse... Je ne savais plus quoi faire. Plus rien ne la retenait maintenant de boire et de se droguer à volonté. J'étais entrain de m'occuper de Rose lorsque l'on sonnait à la porte, intrigué, et ne pensant pas Louise capable d'ouvrir la porte. Je descendis avec Rose dans les bras, mais je me trompais Louise avait bien ouvert. Je me posta derrière elle, histoire de voir ce qui se tramait. Qui était ce gars? Je peux vous aider peut être? Il ne me semble pas vous voir déjà vu? Mais... Mon regard allait de Louise à ce sale type à la porte, comprenant ce qui se tramait. Je bouillonnais, Louise et ce sale type avaient de la chance que Rose soit dans mes bras. Je soupirais... Elle devenait incontrôlable, jusqu'à faire venir ce genre de gars à la maison alors qu'il y avait un bébé. De colère, je me saisis de la marchandise et la balancer à l'extérieur, claquant la porte au nez de cet homme. Je regardais Louise, d'un regard qui n'avait rien d'agréable. Tu te fous de moi là? Tu fais venir ce genre de type alors que l'on a un bébé à la maison? Te rends-tu compte? Je ne te reconnais plus du tout là, Louise. Tu ne te lèves pas pour ta fille, mais pour ouvrir à ce sale type oui. Je commence à en voir ma claque!
made by LUMOS MAXIMA
Dernière édition par Aymeric R. Collins le Dim 30 Aoû 2015 - 1:11, édité 1 fois
J’étais là, sur le pas de la porte discutant calmement avec Jack. Il me semblait qu’Aymeric l’avait déjà rencontré une fois mais je n’en étais plus sûre. Je l’entendais alors descendre les escaliers. Sa réaction fut quelque peu surprenante. Il était là, le visage complètement fatigué, des cernes énormes. J’avais refusé d’allaiter Rose. Elle prenait donc le biberon. Aymeric se réveillait toutes les nuits pour s’en occuper et faisait de même la journée. Et moi ? Je ne faisais rien, strictement rien. Je me laissais vivre avachie dans mon lit. Et cela me suffisait amplement. Je ne m’attardais pas à savoir ce qu’en penserait Aymeric. Je passais au – dessus, me laissant aller complètement. Tout ça pour dire qu’Aymeric avait lancé ma drogue dehors avant de claquer la porte au nez de Jack. Je savais que cela n’allait pas lui plaire. Je lui enverrai un sms plus tard dans la journée. « Et ? Quel est le problème ? Jack ne ferait pas de mal à une mouche. ». Au fond de moi, j’espérais qu’il soit parti en laissant mon dû là où Aymeric l’avait lancé. Je l’avais déjà payé. Et ce n’était pas une petite somme… Je ne me sentais pas à affronter Aymeric maintenant. J’irai le chercher tout à l’heure quand il serait occupé à habiller Rose, essayer de l’endormir ou encore la changer. De toute façon, il passait ses journées avec elle donc bon… « T’en as ta claque ? Tu peux y aller, hein. Tu peux me laisser là. ». J’avais envie d’ajouter : pas de soucis. Mais je m’étais abstenue. J’avais besoin de lui plus que tout au monde. Je ne pouvais m’en passer. Il était mon tout, ma stabilité. Bon, j’avoue que je n’étais pas sur le bon chemin et que j’étais dans un état émotionnel plutôt pas stable pour le moment mais tout de même… Nous nous étions dit oui pour le meilleur et pour le pire. Et là, c’était le pire. Mais il avait promis devant dieu, devant moi qu’il serait toujours présent. Je tournais alors mon alliance sur mon doigt d’une main. C’était ma façon à moi de me dire que je n’étais pas seule, qu’il était toujours là…
Clara M. Fournier
Membre de l'année 2014 & 2015
∞ Arrivé(e) à Toronto : 18/10/2014 ∞ Messages : 675 ∞ Points : 144∞ Emploi/Etudes : Guide dans un musée
Mais je laisse ma vie derrière moi, J'avance vers d'autres rêves. Je laisse la bannière et la croix Je me relève, je me relève pour toi. Vouloir être premier et touché tous les sommets Jusqu'au ciel A vouloir tout posséder J'ai fini par oublier l'essentiel
Je me doutais que ce ne serait pas simple, Louise semblait être à bout de nerfs depuis sa greffe. Et avant tout ça, elle n'avait pas vraiment réussi à résoudre son problème d'addiction, et si on ajoute à cela un bébé à charge. Imaginez un peu... J'étais H24 à la maison et heureusement, sinon je ne sais pas comment ça serait à la maison. J'avais tendance à un peu trop me concentrer sur Rose, je devais l'avouer, j'avais tellement peur de mal faire avec elle, Rose n'avait rien demandé et je ne voulais pas qu'elle manque de quoique ce soit. Je gardais un œil sur Louise, mais j'étais à bout, et plus irritant qu'à l'accoutumée, j'en étais bien conscient. J'avais tendance à fuir le dialogue nettement plus qu'avant, craignant la nouvelle dispute... Et franchement je n'avais pas le courage de crier ou de faire des remarques. Ça l'amusait peut être de se foutre la santé en l'air, qu'en sais-je? Ça faisait bientôt un an que je ressassais sans cesse les mêmes paroles, que j'essayais de lui ouvrir les yeux... Et pour quoi? Pour la retrouver en petite tenue devant un homme que je n'ai jamais vu ni d’Ève ni d'Adam et qui lui refile en plus de la drogue. Non, non, ça commençait à être un peu trop pour moi. Et alors? Tu crois lui donner une bonne leçon de vie là? Un petit mélange d'alcool et de drogue, beau petit cocktail n'est-ce pas? Ne préfères-tu pas passer un peu de temps avec Rose? Je suis certaine qu'elle ne demande que ça... Rose tournait justement la tête vers Louise, l'observant de ses beaux yeux qui commençaient déjà à prendre la couleur de ceux de sa mère. Il fallait que l'on s'octroie une journée tous les deux. Et je ne voyais qu'une solution: ma mère. Il fallait que l'on trouve du temps pour se parler. Je regardais Louise, l'écoutant. Parce que c'est ça que tu cherches? Tu veux me pousser à bout et que je m'en aille? Tu sais quoi? Je pense qu'on doit avoir une vraie conversation tous les deux. Je vais appeler ma mère, elle va garder Rose quelques heures, et on va pouvoir discuter de tout ça. C'est pas possible, on ne peut pas continuer comme ça... Depuis que tu as eu ta greffe, tu es différente. Je me souvenais encore de ses paroles à l'hôpital... Lorsqu'elle voulait encore former une famille avec moi et Rose. Cela me semblait bien loin maintenant. On était à nouveau entrain de se déchirer. Au lieu de se remettre tranquillement de tout ça, elle refonçait tête baissé, et ça, ça me tue. Je baissais ma tête vers Rose, qui nous regardait toujours de ces grands yeux l'un et l'autre. Je ne voulais pas la mêler à nos disputes, elle était peut être encore jeune, mais pour moi, elle devait comprendre, ou du moins ressentir quand ça n'allait pas. Et c'est tout ce que je ne voulais pas...
Une leçon de vie à Rose. C’est très simple, ma fille ne me voyait pas. Et … je ne la voyais pas non plus. Cela m’allait parfaitement bien. Je ne méritais pas de la voir. Quant à elle, il était préférable de me fuir plutôt que de me côtoyer. Je ne savais pas faire grand chose de plus que de rester dans mon lit à attendre que le temps passe. Chaque pas effectué me faisait un énorme mal à ma cicatrice. Après, j’avoue que pour aller chercher ma drogue, j’avais plutôt accouru. « Je ne serai pas certain à ta place. Elle est très bien avec toi. ». Je le regardais alors, prête à remonter dans notre chambre. Il s’énervait alors tant dis que Rose avait tourné sa tête vers moi avec ses grands yeux. J’avais croisé son regard une demi seconde. Mais vu mon état vestimentaire, physique et psychologique, il était peut – être mieux qu’elle ne me voie pas. Je lui avais fait un rapide petit sourire en coin avant de retrouver mon air je m’en foutiste. « Non, ce n’est pas ce que je cherche. Mais tu en as ta claque comme tu dis, pars. Va faire un tour, va courir ou je ne sais quoi. Tu n’as pas besoin de rester à mon chevet ! ». Puis, cela me permettrait d’aller chercher mon dû devant la maison… Il me proposait alors ensuite d’appeler sa mère pour qu’elle garde Rose. Et quoi ? Qu’allait – il lui dire ? Que je ne m’occupe pas de ma fille ? Que penserait – elle de moi ? Non mais ! Ma fille n’avait pas besoin d’être gardée par une autre personne… « Et quoi ? Tu vas lui dire quoi ? J’ai besoin de temps avec Louise pour la raisonner ? Elle va en penser quoi, hein ? ». Je pensais vraiment ce que je disais. Je faisais tout le temps attention à ce que l’on pouvait penser de moi… Et rien que de savoir que ma belle mère ne pourrait pas avoir une bonne image… « Et puis, elle vient la chercher ? Tu vas la déposer ? ». Si elle venait la chercher, il fallait que je m’habille, que je sois présentable, … Tant dis que si il allait la déposer, j’aurai encore un peu de temps pour faire ce dont j’ai envie…
Clara M. Fournier
Membre de l'année 2014 & 2015
∞ Arrivé(e) à Toronto : 18/10/2014 ∞ Messages : 675 ∞ Points : 144∞ Emploi/Etudes : Guide dans un musée
Mais je laisse ma vie derrière moi, J'avance vers d'autres rêves. Je laisse la bannière et la croix Je me relève, je me relève pour toi. Vouloir être premier et touché tous les sommets Jusqu'au ciel A vouloir tout posséder J'ai fini par oublier l'essentiel
Je secouais la tête, n'en revenant pas de ce qu'elle me disait. Est-ce vraiment cette même Louise qui m'avait fait comprendre qu'elle voulait garder son enfant, qu'elle refusait d'avorter alors qu'une grossesse mettait sa propre santé en danger. Cette même femme qui aujourd'hui refusait tout simplement de prendre sa fille dans ses bras.. Et ça c'était incompréhensible. C'est vrai que je m'en sortais bien mieux que je ne le pensais. Dès le début, j'étais persuadé que c'était Louise qui tiendrait le rôle du meilleur parent, elle avait beaucoup plus d'expérience que moi et avait l'habitude de s'occuper d'enfant, contrairement à moi. Mais vu qu'elle refusait tout simplement de la prendre contre elle, ou de s'en occuper, j'avais été obligé de me débrouiller seule, et les membres de l'hôpital m'avaient bien aidé. Ne crois-tu pas qu'elle a besoin de sa mère? Et puis tu es nettement plus douée que moi avec les enfants, je suis entrain d'apprendre... Alors que toi tu es naturellement faite pour ça, tu n'as pas besoin d'apprendre. Louise était prête à remonter dans sa chambre, elle n'en était jamais descendu depuis notre retour à la maison, et ça me faisait mal de savoir qu'elle était prête à tout pour de la drogue ou autre chose nocive pour sa santé, alors que pour moi ou Rose, elle refusait catégoriquement. Je ne savais plus quoi faire de plus... Peut être que je n'étais plus vraiment la solution, peut être que l'on avait besoin de quelqu'un? J'avais un bon ami qui s'occupait de gérer les thérapies de couple, il pourrait peut être nous venir en aide, que l'on rétablisse une communication entre nous. Ça ne marchera jamais si on continue comme ça... Et qui va garder un œil sur Rose si elle pleure? Tu sembles totalement te reposer sur moi, et refuser de la prendre avec toi... Alors je ne vais pas prendre le risque de la laisser seule, de vous laisser seules. Je dois veiller sur Rose, mais aussi sur toi. Vu que tu n'es même pas capable de le faire non plus... Plus d'une fois, j'avais voulu le faire. Fuir. Chose que j'avais l'habitude de faire, avant. Oui parce que je ne pouvais plus fuir comme je le voulais désormais, j'avais des responsabilités. Qu'est ce que je vais lui dire? Eh bien que nous avons besoin de temps tous les deux. Qu'est ce que tu t'imagines? Arrête de réagir comme ça... Elle ne va rien penser du tout, c'est ma mère, pas une étrangère. Je réfléchissais... Oui, qu'est-ce que j'allais faire? Sortir de cette maison ne ferait de mal à personne. Louise n'était pas obligée de beaucoup marcher. Je regardais Louise, sans vraiment sourire. Tu sais quoi? J'ai une bonne idée. Tu vas aller dans notre chambre, tu vas t'habiller, et on va aller prendre l'air. Je vais déposer Rose à ma mère.
Je suis naturellement faite pour m’occuper d’enfants ? C’est peut – être mon métier, en effet. Mais je n’ai pas un don pour ça. J’ai fait des études, j’ai appris, j’ai étudié, … Et puis, je savais la soigner oui. Lui prescrire des médicaments appropriés mais de là à rester H 24 avec elle, c’était autre chose… Je ne m’en sentais pas capable. L’entendre pleurer sans savoir que faire. Avoir bu un coup et donc gaffer en sa présence. La laisser seule sur la table à langer par exemple … C’était toutes des situations que je redoutais. « Oh, elle doit en avoir besoin. Très certainement même. Je pense que tu dois connaître mieux que moi l’impact que cela aura sur son psychologique… ». D’ailleurs nous voir se disputer entre guillemets n’était pas bon pour elle non plus… Hors, c’était l’histoire de notre vie avec Aymeric… Il semblait refuser de fuir. Cela ne lui ressemblait pas. Habituellement, il appréciait aller courir lorsque nous nous prenions la tête. Il s’inquiétait tellement pour Rose. J’avais l’impression que ses inquiétudes me concernant lui étaient passées. Il semblait se concentrer dorénavant sur notre fille. Est – ce que cela m’attristait ? D’une certaine façon, oui. Je n’étais plus le centre de sa vie. Mais je ne voulais pas être égoïste. Rose avait le droit d’avoir une vie pleine de bonnes choses. Et elle serait mieux avec son père qu’avec moi. « Je peux la garder cinq minutes. Je pense en être capable. Elle sera dans son parc. Je serai dans le fauteuil. ». Bon, ne me demandez pas de la prendre dans mes bras. Je n’en suis pas capable. Si elle pleure, j’irai demander à la voisine de s’en occuper. Mais il sera sorti se calmer, prendre l’air. Et il reviendra rebooster… Il tenait à déposer Rose chez sa mère pour se retrouver seul avec moi. Sur le fond, ce n’était pas une mauvaise idée. Mais cela faisait maintenant quelques temps que je n’avais pas été confrontée à Aymeric. J’avais un peu peur de sa réaction, de ce qu’il allait me dire ou me reprocher. Mais j’étais là, prête à me défendre. « Je te laisser la déposer alors. Tu penses en avoir pour combien de temps ? Je serai prête à ton retour. ». Je lui montrais un peu d’enthousiasme. Mais j’avoue que je comptais préparer une flasque et un petit sachet. Prête à toute éventualité. Tant que je savais que j’avais les deux sur moi, j’étais prête à beaucoup de choses…
Clara M. Fournier
Membre de l'année 2014 & 2015
∞ Arrivé(e) à Toronto : 18/10/2014 ∞ Messages : 675 ∞ Points : 144∞ Emploi/Etudes : Guide dans un musée
Mais je laisse ma vie derrière moi, J'avance vers d'autres rêves. Je laisse la bannière et la croix Je me relève, je me relève pour toi. Vouloir être premier et touché tous les sommets Jusqu'au ciel A vouloir tout posséder J'ai fini par oublier l'essentiel
Elle avouait alors qu'elle en avait certainement besoin... Mais alors que faisait-elle? Pourquoi ne prenait-elle pas Rose dans ses bras si elle en était consciente? Je secouais la tête sans rien ajouter, à quoi bon? Louise semblait étonnée que je ne fuis pas, comme j'avais l'habitude de le faire avant. Une fois même, nous nous étions disputés à cause de ça. Et aujourd'hui, limite elle me pousse dehors? Je n'étais plus le même homme... J'avais des responsabilités, de vrais responsabilité vu qu'une vie comptait entièrement sur nous désormais, et fuir n'avait jamais été une solution sur le long terme. Certes, me remettre à courir pourrait me faire du bien, me permettre d'évacuer le trop plein de stress de ces derniers temps mais je ne pouvais pas me le permettre.
Encore faut-il que tu veuilles descendre jusqu'au salon, parce que c'est la première fois que je te vois hors de notre chambre depuis que tu es rentrée. Une sorte de petit miracle quoi, excepté si on en connait la raison... Et si il lui arrivait quelque chose pendant mon départ? Qu'est-ce que tu ferais? Il va falloir que l'on fasse quelque chose, tu ne peux pas rester comme ça.
Je n'osais même pas la laisser seule à la maison, alors les laisser toutes les deux, ça ne me rassurait pas. Franchement, Louise commençait vraiment à me faire peur... Et son état ne s'arrangeait pas, loin de là même. J'étais conscient de mettre trop souvent Louise de côté, mais j'étais pris entre elles deux. Dans l'histoire, Rose n'avait rien demandé, alors oui, elle avait tendance à prendre le dessus sur moi. J'étais aussi responsable dans les problèmes que notre couple avait... Je décidais alors de prendre les devants, de faire que l'on se retrouve tous les deux, pour essayer d'en discuter. Je proposais alors à Louise de déposer Rose chez ma mère, mais elle semblait vouloir que je la laisse là toute seule.
Pourquoi tiens-tu à rester ici toute seule? Tu as le temps de te préparer, je dois monter pour habiller Rose et tout préparer pendant notre absence. Ça m'évitera d'avoir besoin de revenir te chercher à la maison.
Je fixais un instant Louise, prêt à remonter à l'étage. Je l'observais, hésitant, avant de finalement me lancer. Je m'approchais d'elle, et déposais un baiser sur son front.
File te changer. Je vais aller habiller cette jolie petite princesse.
Je baissais la tête vers Rose avant de monter les marches jusqu'à la chambre de Rose. Je choisis une petite tenue à lui mettre, puis préparer un sac avec le nécessaire.
Depuis mon retour de l’hôpital, mon lit était mon meilleur ami. Je ne pouvais rêver mieux. Il m’était arrivé, quelques rares fois de sortir de ma chambre pour me rendre à la salle de bain ou à la cave. Mais je ne passais jamais par la salle à manger et le salon. Cela me demanderait trop d’efforts physiques. Et puis, je risquais de tomber sur Aymeric. J’avoue qu’il semblait à bout de forces, complètement fatigué. Je lui avais alors proposé de sortir, prendre l’air. Mais il ne le voyait pas comme ça. « Quelle est l’importance de la raison ? Je me suis levée, j’ai été jusque la porte d’entrée. C’est déjà bien en soi, non ? ». J’avais déjà perdu les kilos pris pendant la grossesse. Je ne mangeais pas beaucoup. Je n’allais pas à la cuisine me servir dans le frigo. « Tu ne me fais pas confiance ? Tu ne me crois pas capable de m’occuper de Rose ? ». Je ne préférais pas dire ma fille. Cela me permettait de prendre quelques distances pour le moment avec elle. « Si elle pleure, je trouverai bien une solution ! ». Je ne lui dis pas que je ne la prendrai pas dans mes bras, que j’appellerai plutôt à l’aide. Il ne valait peut – être mieux pas. Je laissais Aymeric décider. J’appréciais son bisou sur mon front. Je fermais d’ailleurs les yeux quelques secondes afin d’en profiter à fond. Je ressentais encore ses lèvres sur mon front lorsqu’il fit parti. Je pris alors mon courage à deux mains et montais difficilement les escaliers pour notre chambre. Je pris un jeans ainsi qu’un petit chemisier blanc. Je passais rapidement le peigne dans mes cheveux. J’enfilais des ballerines. Je me trouvais en haut des escaliers. Comment allais – je descendre ? « Aym’ ? ». Je regardais alors le plafond, les larmes aux yeux. « Tu peux m’aider ? ». Aymeric portait Rose dans ses bras. Comment allait – il m’aider ? « Non, c’est bon, je vais y arriver. ». Il ne pouvait s’occuper de nous deux en même temps. J’en demandais trop. Je ravalais alors mes larmes, regardais un point fixe afin de me concentrer, de prendre toutes mes forces. Je descendis donc d’une marche. J’y étais arrivée tout à l’heure. Pourquoi pas maintenant ? Je n’avais pas envie de voir ma belle – mère. Je ne me trouvais pas présentable pour un sou. « J’attendrai dans la voiture lorsque tu déposeras Rose. ».
Clara M. Fournier
Membre de l'année 2014 & 2015
∞ Arrivé(e) à Toronto : 18/10/2014 ∞ Messages : 675 ∞ Points : 144∞ Emploi/Etudes : Guide dans un musée
Mais je laisse ma vie derrière moi, J'avance vers d'autres rêves. Je laisse la bannière et la croix Je me relève, je me relève pour toi. Vouloir être premier et touché tous les sommets Jusqu'au ciel A vouloir tout posséder J'ai fini par oublier l'essentiel
L'importance de la raison? J'ai vraiment besoin de te le dire... Alors que certaines fois tu n'as qu'à te lever de ton lit et à aller dans la chambre en face de la nôtre pour consoler Rose. Même si en soi, c'est vrai, c'est un premier pas... Même si j'aurais préféré qu'elle se soit levée pour tout autre chose que voir son dealer. Je rongeais mon frein, me retenant de dire d'autres choses. Surtout lorsqu'elle me disait que je ne lui faisais pas confiance... Ne venais-je pas de lui dire qu'elle était plus douée que moi? Je secouais la tête, observant ma femme. Je n'ai jamais rien dis de tel, je sais que tu en es capable, j'ai pu te voir à l'oeuvre avec des enfants... Mais pas avec ta fille. Je pense juste que tu n'es pas prête... Justement! Je ne veux pas que tu trouves de solution mais que tu agisses! Pas que tu attendes que quelqu'un intervienne. Tu es censée savoir prendre ta fille dans tes bras, lorsqu'elle en a le besoin. Elle pouvait dire ce qu'elle voulait, je n'en démordrais pas. Je n'étais pas prêt à les laisser toutes les deux. Elle disait certainement ça pour me rassurer, mais en ma présence, elle ne prenait jamais Rose dans ses bras alors là, seule, je n'imagine pas. Peut être que si elle n'a pas d'autres choix, elle le ferait? Mais est-ce que ça vaut vraiment le coup d'essayer? Alors que j'attendais Louise, je crus entendre sa voix d'un seul coup. Un peu paniqué, je remontais rapidement les escaliers, elle était là complètement perdue, demandant de l'aide. Je vais t'aider, attend deux petites secondes. J'essayais comme je pouvais de coincer Rose sur mon épaule, coinçant une de mes mains sous elle, heureusement qu'elle était encore si petite. Avec l'autre bras, je me saisis de Louise sous les aisselles, histoire de l'aider. Accroche-toi à moi. Et à la rampe. On va faire ça tranquillement d'accord? Ça va aller. Peut être que ça aurait été plus simple de l'attacher à son siège auto, mais je ne voulais pas que Louise fasse ça sans moi. Lorsque nous atteignons enfin le rez-de-chaussée, j'en fus heureux. Je souris à Louise, attachant rapidement Rose dans son siège auto. Si c'est ce que tu veux, pas de soucis. Elle comprend très bien que tu sois fatiguée, tu sais. On ne va pas rester longtemps, ne t'en fais pas.
Me lever pour aller consoler Rose. Il fallait avoir une motivation, une vraie. Aller consoler un bébé qui pleure, ce n’était pas mon kif, non… Je le regardais alors complètement dépitée. « Oui, c’est un premier pas. ». Vous connaissez la chanson : trois pas en avant, deux pas en arrière. Et bien, c’est totalement moi ! J’avançais mais petit à petit. Les efforts n’étaient pas extraordinaires, grandioses. Mais ils étaient là. Il y a de ça quelques jours, je ne me serai même pas levée pour aller ouvrir à mon dealer, j’aurais trouvé une autre façon d’en avoir à ma disposition. « Et pourquoi je ne suis pas prête ? ». Mais il voyait juste. J’étais loin d’avoir envie de prendre ma fille dans mes bras. Je ne m’en sentais pas capable. Pour moi, elle était une étrangère, je ne la connaissais pas. « Elle n’a pas besoin de moi. Elle t’a toi, ça lui suffit. ». C’est alors que Rose se mit à pleurer. Je regardais alors Aymeric dans les yeux. « Nous ne devons pas avoir une telle discussion devant elle. On en parlera plus tard. ». Je tournais alors les talons pour me diriger dans ma chambre. Avec tout cela, mon sachet (que j’avais payé) était dehors. Et … il me le fallait. Aymeric était rapidement venu auprès de moi. Il tenait à m’aider. Il faut dire aussi que je l’avais appelé pour avoir de l’aide. Quelque chose qui ne m’était pas arrivé depuis tellement longtemps. « Oui, ça va aller. ». Je lui souris doucement. Nous avions pris notre temps pour descendre mais nous y étions arrivés, tous les deux. Enfin, tous les trois. Même Rose était là pour remarquer l’exploit. Elle semblait s’être calmée d’ailleurs. Le temps qu’Aymeric attachait Rose, j’ouvris la porte. Mon sachet se trouvait là, juste devant la porte. Il m’attendait bien sagement. Je m’abaissais alors discrètement pour l’attraper et le fourrais dans mon sac. J’espérais qu’Aymeric n’ait rien vu. De loin, j’ouvris la voiture et me dirigeais vers elle calmement. J’avais mon dû, tout allait pour le mieux. Arrivée à hauteur, j’ouvrais la porte arrière afin qu’Aymeric puisse y installer Rose. « Pas de soucis. Prends ton temps, j’attendrai. ». J’avais tout prévu dans mon sac… Et puis, je n’avais pas envie de craquer. Pas maintenant, pas directement. Je jouerai donc sur mon Smartphone en l’attendant. La route pour se rendre chez ses parents n’était pas très longue. Aymeric sortit de la voiture, prit Rose et ses affaires afin de la déposer. J’ouvrais alors mon sac et pris le temps de cacher mon petit sachet comme il se doit.
Clara M. Fournier
Membre de l'année 2014 & 2015
∞ Arrivé(e) à Toronto : 18/10/2014 ∞ Messages : 675 ∞ Points : 144∞ Emploi/Etudes : Guide dans un musée
Mais je laisse ma vie derrière moi, J'avance vers d'autres rêves. Je laisse la bannière et la croix Je me relève, je me relève pour toi. Vouloir être premier et touché tous les sommets Jusqu'au ciel A vouloir tout posséder J'ai fini par oublier l'essentiel
Je secouais la tête, parfois elle avait le don de me faire sourire alors que la situation ne s'y prêtait pas du tout. Il me suffisait de voir ses mimiques. Mais j'avais raison... Elle n'allait jamais consoler Rose, j'avais l'impression d'être l'homme à tout-faire, et c'est vrai que c'était épuisant. Heureusement que je n'avais plus mon boulot, l'avantage était que j'avais le temps de me consacrer entièrement à ma famille. Pourquoi tu n'es pas prête? Je n'en sais rien... Peut être à cause de ton accouchement? Tout ce que je vois, c'est que tu la fuis. Tu ne peux pas le nier... Ce n'est qu'une excuse, une excuse pour te rassurer, te conforter. Mais elle a besoin de ses deux parents, chacun lui apporte quelque chose. Je ne pouvais pas continuer plus longtemps, les cris de Rose se firent d'un seul coup entendre. Comme ci, elle nous disait qu'elle en avait assez que l'on se dispute. Je regardais Louise, hochant bêtement la tête et remontant dans la chambre de Rose la consolant dans le même temps. Pas après pas, Louise arrivait enfin au rez-de-chaussée. Me prouvant à nouveau, qu'il fallait être plus patient avec Louise. Je me promis de ne pas me disputer avec elle pendant notre moment à tous les deux, ne pas la brusquer. Même Rose avait dû comprendre la gravité de la situation, elle ne bougeait pas d'un pouce, et observait sa maman de ses beaux yeux marrons. J'attachais Rose à son siège, tandis que Louise se dirigeait à son rythme jusqu'à la voiture. J'embarquais son sac avec son nécessaire dans l'autre main, je vérifiais que tout soit fermé avant d'embarquer le siège auto dans l'autre main. Lorsque j'arrivais près de l'auto, Louise nous attendait déjà. Nous atteignons rapidement la maison de mes parents, je me garais quelques minutes, écourtant les discussions. Je lui dis simplement: On en parlera plus tard, tu veux bien? Je te demande simplement de veiller sur Rose. Merci beaucoup. , j'embrassais ma mère sur la joue avant de repartir aussi vite que possible vers la voiture. Je voulais garder l'endroit de notre promenade secret. J'étais heureux de me retrouver avec Louise, seul. C'est vrai que ça faisait du bien de pouvoir concentrer son attention sur une seule personne. Pendant que je conduisais, je me saisis de la main de Louise, et la serra un instant dans la mienne. Rapidement, nous atteignons le parc. Ce même parc, là même où nous nous étions retrouvé après l'enterrement des parents de Louise, là où quelque chose de nouveau s'était installé entre nous. Qu'en penses-tu si nous nous arrêtions là? Il y a des bancs, tu n'aurais pas besoin de marcher énormément... Dans le pire des cas, ça ne me dérange pas de te porter.
L’attente ne fit pas longue, loin de là. Je voyais Aymeric confier notre fille à sa mère. Il semblait lui donner quelques instructions comme la dernière fois qu’elle avait mangé et l’heure à laquelle il pensait venir la chercher. Quelques secondes, j’ai fermé les yeux et je me suis imaginée la laisser là. Elle y serait bien finalement. Mais je me réveillais de ce doux rêve, ou cauchemar, assez rapidement. Mais à quoi penses – tu, Louise ? Nous nous mettions donc en route vers un endroit inconnu. Aymeric prit ma main dans la sienne et la serra. Il réussissait à avoir des gestes attendrissants envers moi. Si nos rôles étaient échangés, je serai très loin de réagir comme lui. Il en avait du courage. Je fermais donc les yeux profitant de l’instant. Je me doutais bien que le reste de l’après – midi ne serait pas aussi calme. Les moments entre – nous deux finissaient bien souvent en dispute. Alors, pourquoi allions – nous y échapper ? « C’est un très bel endroit et un très bon choix. ». Il y avait un endroit bien précis où j’avais envie de m’asseoir. C’était un peu reculé. Peu de gens s’y promenaient. Et je n’avais pas envie d’être dérangée. Je pris donc mon sac à main et sortis doucement de la voiture. Après cinq minutes de marche, nous étions arrivés à destination. Je n’avais rien dit, profitant du silence qui s’offrait à moi. Rose pleurait assez souvent. Je ne pouvais pas lui en vouloir, elle était un bébé. Il ne faisait que très rarement calme chez nous. Je m’étais donc assise sur ce banc. Il y avait un étang face à nous où se trouvaient quelques canards. J’avais le chic de trouver ces endroits retirés. « Comment vas – tu ? ». Je voulais prendre de ses nouvelles. Nous étions deux, comme avant. Et cela me faisait énormément de bien. Je lui souris doucement.
Clara M. Fournier
Membre de l'année 2014 & 2015
∞ Arrivé(e) à Toronto : 18/10/2014 ∞ Messages : 675 ∞ Points : 144∞ Emploi/Etudes : Guide dans un musée
Mais je laisse ma vie derrière moi, J'avance vers d'autres rêves. Je laisse la bannière et la croix Je me relève, je me relève pour toi. Vouloir être premier et touché tous les sommets Jusqu'au ciel A vouloir tout posséder J'ai fini par oublier l'essentiel
C'était étrange de laisser son enfant, même si c'était ma mère, depuis notre retour à l'hôpital, je n'avais quasiment pas lâché d'une semelle Rose. C'était certes étrange, mais à la fois, je me sentais bien. Est-ce que je devrais me sentir mal d'être content de retrouver Louise? D'avoir toute mon attention concentrée sur elle? Je me sentais plus léger... Ce qui expliquait ma soudaine attitude aussi, je me saisis de la main de Louise quelques secondes alors que je conduisais vers notre destination inconnue. Peut être que c'est ce dont nous avons besoin tous les deux? Je savais que je risquais de garder mon téléphone à proximité jusqu'à ce qu'on récupère Rose. Je ne me savais pas aussi protecteur... Et pourtant, c'était bel et bien le cas. J'avais décidé de l'endroit où nous irions au dernier moment, et je m'étais rabattu sur ce fameux parc qui me rappelait énormément de souvenirs. C'était un peu là où tout avait commencé entre nous. Pas que je m'attendais à ce que Louise saute de choix, mais peut être que j'aurais aimé un regard complice? Histoire de savoir si elle aussi s'en souvenait. Je me sentais complètement bête... Je voulais tenir ma promesse de ne pas me disputer, et je n'allais pas commencer à chercher la petite bête, je devais tenir le coup... Hein ça! C'est un bel endroit et reposant de surcroît. Elle sortit rapidement de la voiture, et je la suivais sans oser briser le silence qui s'était installé entre nous. Je ne savais pas trop où elle nous emmenait, mais je la suivais sans poser de questions. Louise se décidait à s'asseoir sur un banc assez isolé des autres, face à un étang. Comme je l'avais dis, c'était très reposant. On n'entendait que le clapotis de l'eau, et c'était agréable. Je m'asseyais à côté de Louise, ne sachant pas comment briser la glace. Je n'eus pas longtemps à attendre... Louise fut la première à parler. Au vu des circonstances, plutôt bien... Ce n'est pas moi qui ait subi une greffe et encore moins un accouchement. C'est plutôt à moi de te poser la question, non? Comment tu te sens, Louise? Je ne voulais pas remuer le couteau sous la plaie, mais c'était la vérité non?
made by LUMOS MAXIMA
Invité
Invité
Sujet: Re: Retour mouvementé (Aymeric & Louise) Sam 3 Oct 2015 - 17:09
J’appréciais grandement ce calme si reposant. Mais je voulais montrer à mon mari que je reconnaissais l’endroit. Je pris donc mon sac à main sur mes genoux espérant qu’Aymeric ne s’imagine rien. Parce que là, de suite, ce n’était pas mon intention. Après quelques recherches dans mon sac, je tombais sur mon smartphone. En fond d’écran, une photo d’Aymeric et Rose. Je l’avais prise en cachette, sans qu’il ne s’en rende compte. Pour le coup, il allait sûrement le voir maintenant. Je le déverrouillais alors. La première chose qui me passa par la tête fit de prendre une photo de nous deux, un selfie. « Ca te tente ? ». Je lui souriais doucement. Là, j’avais besoin de me retrouver avec lui et de tout oublier… Retrouver mon mari, le couple que nous formions avant. Cela me rendait le sourire et plus heureuse. Par après, j’optais pour la musique de notre mariage, notre première danse : Total Eclipse of the Heart. J’aimais tellement cette chanson. Je me levais alors doucement et posais mon smartphone sur le banc. « Une danse ? ». J’avais tellement envie de me blottir dans ses bras, de m’y sentir protégée. J’oubliais tout, le temps de quelques minutes. Et cela faisait énormément de bien. J’espérais que ça plaise à Aymeric aussi. Je lui avais alors demandé comment il se sentait. C’était important pour moi de le savoir, de prendre de ses nouvelles aussi. Tout tournait toujours autour de moi. Mais il existait lui aussi ! « J’ai encore quelques douleurs, je ne te le cache pas. Et puis, la fatigue s’accumule… Mais toi? Comment tu vas, toi? C'est de toi que je m'inquiète...». Même si je restais enfermée dans ma chambre toute la journée, j’étais loin de dormir. Entre les verres d’alcool que j’enfilais les uns après les autres et les seringues qui jonchaient le sol, j’avais de l’occupation. Je ne prenais pas le temps de ranger non plus. J’étais assise dans mon lit, je surfais sur internet. Je passais des appels très longs à ma meilleure amie. Enfin, je m’occupais quoi…
Clara M. Fournier
Membre de l'année 2014 & 2015
∞ Arrivé(e) à Toronto : 18/10/2014 ∞ Messages : 675 ∞ Points : 144∞ Emploi/Etudes : Guide dans un musée
Sujet: Re: Retour mouvementé (Aymeric & Louise) Dim 4 Oct 2015 - 2:15
Mais je laisse ma vie derrière moi, J'avance vers d'autres rêves. Je laisse la bannière et la croix Je me relève, je me relève pour toi. Vouloir être premier et touché tous les sommets Jusqu'au ciel A vouloir tout posséder J'ai fini par oublier l'essentiel
Tout dans la situation me forçait à repenser au passé... Ce parc, mais aussi le fait qu'elle cherche dans son sac, c'est à ce moment là que j'avais découvert qu'elle se droguait et qu'elle gardait constamment une flasque d'alcool avec elle. Je ne pus m'empêcher de penser au pire, mais non. Louise se contentait sagement de sortir son téléphone, qu'avait-elle en tête? C'était incroyable, j'avais toujours l'impression que Louise préparait un mauvais coup. J'avais appris cette dernière année à être beaucoup sur mes gardes, et à me méfier des faits et gestes de ma femme. J'eus en effet l'étonnement de voir son fond d'écran de téléphone, je ne doutais pas une seconde de son amour pour Rose, elle ne s'était pas perdue pour rien. C'était autre chose, quelque chose qui la rongeait, une chose dont elle ne voulait pas me parler. Une photo tous les deux? J'en étais bouche bée... Depuis combien de temps n'avions pas eu une conversation normale et banale? Trop longtemps à mon goût... Eh bien, oui pourquoi pas. Je m'approchais un peu plus de Louise, rapprochant mon visage du sien. C'était étrange de retrouver cette complicité, preuve que ça m'avait manqué bien plus que je l'avais pensé. Apparemment, elle était tout comme moi à vouloir se remémorer le passé. La chanson de notre entrée de bal à notre mariage se mit à résonner dans ce petit havre de paix, celui que nous venions de mettre au jour. Je lui souris, oui nous étions sur la même longueur d'ondes à cet instant. C'était rare mais ça arrivait, heureusement même. Sans lui répondre, je me levais à mon tour, me retrouvant face à Louise, je lui tendis la main. Madame Everdeen-Collins. Je me saisis de sa main, me rapprochant d'elle. Oui, je n'avais jamais connu meilleure place au monde, près de la femme que j'aime. Louise insistait pour savoir comment moi j'allais. Que lui dire, franchement? Ce que je ressentais me semblait toujours dérisoire par rapport à ce qu'avait traversé Louise. Je secouais la tête, la regardant. Tu n'as pas de raison de t’inquiéter pour moi, comme n'importe quel parent, j'ai tendance à me sentir dépassé et parfois complètement crevé. Mais rien de grave, rien de comparable avec toi, Louise. S'il te plait, pense à toi et à ton rétablissement.
made by LUMOS MAXIMA
Invité
Invité
Sujet: Re: Retour mouvementé (Aymeric & Louise) Dim 4 Oct 2015 - 14:19
Aymeric avait accepté de faire une photo avec moi, pour mon plus grand bonheur ! Je me rapprochais alors de lui. Nous sourions tous les deux. Ensuite, j’avais envie de prendre des poses plus rigolotes. Une grimace, deux grimaces. Un bisou sur sa joue. J’avais envie d’en prendre une où nous nous embrassions tous les deux. Mais c’était un geste que nous n’avions plus fait depuis un bout de temps. J’hésitais. Je ne voulais pas le brusquer. Devais – je le lui demander ? « Une où on s’embrasse ? ». Je le lui demandais assez timidement. Comme si c’était la première fois que cela devait arriver. Je rougissais, j’en suis sûre ! Nous dansions alors, calmement sur la première chanson de notre bal lors de notre mariage. Que de bons souvenirs ! Je m’étais collée à lui, la tête dans son cou. J’y déposais de temps à autre quelques bisous tout doux. Cela me faisait tellement de bien. J’espérais que cela convienne à Aymeric. Je profitais complètement de ces quelques instants au calme avec mon mari, l’homme que j’aime. La chanson était finie. Je me fatiguais. J’avais besoin de m’asseoir. Je marchais donc en direction du banc où étaient posées nos affaires. Mon dos n’était pas contre le dossier de sorte que je pouvais allonger un peu mes jambes sur le banc. Je veillais à laisser de la place à Aymeric pour qu’il puisse s’asseoir. « On peut prendre une nounou ou une baby – sitter quelques jours pour que tu te reposes, si tu le veux ! ». Non, je n’allais pas m’en occuper moi – même. Il en était hors de question. C’était comme cela, point ! « J’ai quelques bonnes adresses venant de mamans de l’hôpital. Tu pourras aller prendre l’air comme cela, voir Samuel. Tu dois en avoir besoin. ». Samuel, c’était un autre psychiatre. Ils s’entendaient bien tous les deux. Et les voir ensemble me donnait le sourire de temps en temps.
Clara M. Fournier
Membre de l'année 2014 & 2015
∞ Arrivé(e) à Toronto : 18/10/2014 ∞ Messages : 675 ∞ Points : 144∞ Emploi/Etudes : Guide dans un musée
Sujet: Re: Retour mouvementé (Aymeric & Louise) Mar 3 Nov 2015 - 12:10
Mais je laisse ma vie derrière moi, J'avance vers d'autres rêves. Je laisse la bannière et la croix Je me relève, je me relève pour toi. Vouloir être premier et touché tous les sommets Jusqu'au ciel A vouloir tout posséder J'ai fini par oublier l'essentiel
Je n'étais pas toujours très à l'aise sur les photos, j'aimais bien en prendre des autres, mais moins en prendre de moi. Mais je voulais faire plaisir à Louise, et puis c'était agréable d'être rien que tous les deux, je me laissais donc faire. Prenant différentes poses pour les photos, jusqu'à ce qu'elle propose d'en faire une où l'on s'embrasse. Avait-on vraiment besoin de ce prétexte pour s'embrasser? Je souris, sans lui répondre, je l'embrassais. J'avais l'impression de la retrouver, comme ci rien de tout cela ne s'était passé. Je suis bel et bien avec la femme que j'aime, celle pour qui j'irais décrocher la lune. Je serrais Louise dans mes bras, comme ci nous pouvions retourner dans le passé, lors de notre réception de mariage. Impossible d'oublier cette journée. J'avais l'impression vraiment d'être seul avec Louise, dans notre bulle. C'était de ça dont nous avions eu tant besoin... De se retrouver rien que tous les deux, de se rappeler nos moments. Le temps d'une chanson, je pus profiter de la proximité de Louise. Cette dernière commençait à fatiguer, et reprit doucement la route vers le banc, histoire de s'asseoir. Je la suivais, levant ses jambes, m'asseyant à côté d'elle et reposant ses jambes sur mes cuisses. Nous revenions au sujet de Rose, et du fait que d'après Louise, je devais absolument sortir.. Ce n'est pas une urgence, si? Pour le moment, j'aime m'occuper de Rose. Lorsque je sortirais le besoin de sortir, tu seras la première au courant. Je tournais ma tête vers Louise, attrapant sa main. Je caressais sa main du pouce. Profitons plutôt de cet instant... J'ai l'impression que ça fait un bail que l'on n'a pas passé un moment aussi calme tous les deux.