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Sujet: AYMERIC • Just an other visit... Sam 17 Jan 2015 - 23:39
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"Clélia, dépêches-toi un peu! Tu vas être en retard!", lança mon père d'en bas des escaliers. Un long soupire d'agacement sortit de ma bouche. Ce qu'ils pouvaient être chiants mes parents! A croire qu'ils ne me connaissaient que pour ça. "Tu as pris tes médicaments?" ou encore "T'as pensé à les mettre dans ton sac?" ou "Tu vas être en retard!" C'était dingue. Je ne répondis pas tout en terminant d'enfiler mon jean slim qui mettait assez bien mes formes en valeur. Je le fermai puis je mis mon haut, un débardeur. J'enfilai une petite veste et une paire de chaussures plates. Je passai ma main dans mes cheveux puis passai dans la salle de bain pour me maquiller puis j'attrapai mon sac avant de descendre. "Tu veux que je te ramène?", demanda ma mère. Je lui jetai un regard avant de répondre vaguement: "Non, c'est bon. Je préfère marcher." Et fumer une clope au passage. Je sortis de la maison en mettant mon sac en bandoulière et j'allumai rapidement ma cigarette tout en me mettant en route pour l'hôpital. J'avais un rendez-vous important. Paraissait-il. Je ne comprenais pas trop à quoi cela me servait mais je supposais que si je n'y allais pas, j'aurais des ennuis. Et c'était assez tendu comme ça. Et puis, ça m'arrangeait de sortir de chez moi. J'arrivai une dizaine ou une quinzaine de minutes plus tard devant l'hôpital. J'écrasai ma seconde cigarette. J'en avais besoin pour supporter le rendez-vous. Je la jetai dans le cendrier prévu pour puis je pénétrai dans le bâtiment. Direction le bureau du Docteur Collins. C'était mon psy. Ouais, je devais parler à mon psy à cause de mes tocs ou je sais pas trop quoi... Je demandai à la secrétaire s'il était là et elle me dit que je pouvais entrer parce que le patient précédent n'était pas venu donc la voie était libre. J'approchai de la porte du bureau et frappai. J'étais pile à l'heure en plus. J'entrai. "Salut." Je refermai derrière moi. Bah quoi? Je lui disais pas bonjour moi, je lui disais salut. C'était comme ça. "On peut abréger la séance d'aujourd'hui? J'ai un peu la flemme." Je m'installai à ma place en posant mon sac. J'étais un peu sans gêne je devais l'avouer. Et en réalité, j'avais rien de mieux à faire sans ce rendez-vous mais si je pouvais abréger, je tentais ma chance. Cependant, je me doutais que j'essuierais un refus. Il était coriace, le psy Collins.
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Clara M. Fournier
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Dim 18 Jan 2015 - 2:28
J'étais parti tôt ce matin, j'avais eu une petite urgence qui m'avait fait partir aussi très précipitamment, alors même que Louise dormait encore. En ce moment, on avait du mal à trouver un juste milieu dans notre couple, et je devais avouer qu'avec le mariage qui approchait, c'était loin de s'arranger. Tout cela était plutôt préoccupant... Aller au boulot n'était pas plus mal, permettant de s'occuper la tête à autre chose, voyant aussi que nos problèmes étaient minimes par rapport à ceux de certains patients. Un seul patient entrait dans le bureau que j'occupais à l'hôpital, un homme qui vivait une terrible dépression, il n'avait plus de famille, et avait perdu sa femme. Il aimait venir à l'improviste pour se confier, lui évitant alors de sombrer un peu plus. Je ne parlais pas beaucoup, c'était lui qui parlait pendant toute la séance. J'avais un second patient programmé... Mais il n'était pas venu. J'avais eu l'occasion alors de téléphoner à Louise, elle travaillait quelques étages en dessous, et pourtant on ne se voyait pas beaucoup au travail. Alors j'en profitais pour entendre un peu sa voix et pour boire un rapide café, lorsque la secrétaire résonna dans la pièce, me prévenant que Mademoiselle Davis venait de franchir le couloir et venait directement dans mon bureau. A peine eut-elle fini sa phrase que la porte s'ouvrit, laissant place à la jeune femme. Ça faisait déjà quelques temps maintenant que Clélia Davis était ma patiente, une jeune fille qui avait des toc, ce qui était loin d'être évident à gérer. Je me levais à son arrivée, n'ayant pas vraiment eu le temps de l'accueillir comme je le faisais avec mes autres patients, Clélia était loin d'être comme les autres patients. Bonjour, Clélia. Je ne la priais pas de s'asseoir, je savais qu'elle allait le faire sans que je dise quoique ce soit. Lorsqu'elle fut assisse, je fis de même, me trouvant face à elle. La flemme? Je savais qu'elle n'aimait pas particulièrement venir à ces séances, qu'elle n'avait pas vraiment le choix. Je me suis rapidement attaché à elle, c'était une jeune fille perdue. Je me penchais sur le bureau joignant mes deux mains sous mon menton. Tu sais aussi bien que moi que l'on n'abrège pas les séances, et encore moins parce que l'on a la flemme. Alors, dis-moi, comment se sont déroulés ces derniers jours? Franchement, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me réponde et me raconte ce qu'elle avait vraiment fait. Mais je tentais chaque fois de savoir, attendant qu'elle surprenne, comme je le fais avec de nombreux patients d'ailleurs. Je lui souris, essayant de la rassurer.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Dim 18 Jan 2015 - 12:01
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Franchement, je ne voyais pas l'intérêt de voir un psy. Je voyais le docteur Collins régulièrement, au moins une fois semaine, mais je n'en voyais toujours pas l'intérêt. C'était fou. Je comprenais pas l'utilité de voir un psy, surtout si je n'avais rien à lui dire. J'en voyais un autre avant. Il m'avait suivis pendant des années. Et puis un jour, il est partis. Je l'ai peut-être rendu fou. A moins qu'il n'ait pris sa retraite. J'en savais trop rien. Il ne m'avait rien dit. On m'avait juste annoncé du jour au lendemain que je verrais à partir de ce fameux jour un autre psy. Bastah. Pas plus d'explications. En tout cas, lui non plus ne m'avait jamais fait parler de choses trop personnelles. Mais malgré son acharnement à me faire parler, je l'aimais bien au fond. A peine entrée dans le bureau, je demandai à l'homme si on pouvait abréger notre séance parce que j'avais un peu la flemme. Était-ce de la provocation? Non, pas spécialement pour une fois. "Bonjour, Clélia." Bien sûr qu'il me disait bonjour. Il restait dans son rôle. Cela ne m'empêchait pas de continuer à lui dire salut, bien au contraire. "Tu sais aussi bien que moi que l'on n'abrège pas les séances, et encore moins parce que l'on a la flemme. Alors, dis-moi, comment se sont déroulés ces derniers jours?" Je soupirai doucement en levant les yeux au plafond. Je m'en doutais qu'on abrégerait pas mais au moins, j'aurais essayé. J'haussai les épaules. "Comme tout les autres. Et les vôtres?" Retourner la balle à l'envoyeur. Comme s'il allait me parler de sa vie personnelle... Mais ça me permettrait de dévier un peu la conversation. "Vous devriez revoir la décoration de votre bureau. Vous pourriez faire mieux que ça." Je posai mon regard sur un stylo qui était seul et posé sur le bureau. Je le pris et le mit dans le gobelet où traînaient déjà d'autres stylos, histoire qu'il ne soit pas tout seul. Un de mes nombreux tocs. Je parlais de tout et n'importe quoi pour éviter les questions sur moi mais je savais qu'il reviendrait très vite à la charge. C'était comme ça à chaque fois. D'où mon impression de tourner en rond mais j'étais obligée de venir à ces séances. Sinon, croyez-moi que je ne viendrais plus. Cela ne faisait pas disparaître mes tocs alors pourquoi je continuerais à venir? "Pour que tu te confies sur ce que tes toc peuvent te poser comme problème", me dirait ma mère. Ah oui, ça. Hum. Au pire, je réglais mes problèmes moi-même...? C'était vrai que ça pouvait me poser problème mais... Je vivais avec, tout simplement. J'avais apprit, depuis toutes ces années, à vivre avec mes tocs et avec les problèmes que ça pouvait me causer.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Lun 19 Jan 2015 - 17:32
Le fait que Clélia reste sur ses positions, n'essayant même pas de faire d'efforts, oui effectivement, nous n'avancions pas beaucoup. Clélia restait silencieuse, ou plutôt elle s'amusait à me faire tourner en bourrique. Tu sais comme moi, que ce n'est pas le sujet de nos séances. C'est toi qui m'intéresse à cet instant... Tu ne veux vraiment rien me dire? Je continuais d'espérer, c'était mon boulot aussi. Il fallait insister à chaque fois, j'étais tombé sur de nombreux patients eux-aussi très coriaces, refusant de me parler, certains même pendant trente minutes pouvaient être complètement silencieux, n'ouvrant pas la bouche une seule fois. Clélia parlait, elle pouvait même parler beaucoup durant les séances, mais évitait mes questions, s'intéressant à tout autre chose. Aujourd'hui, elle semblait vouloir s'intéresser à la décoration du bureau. Elle ne savait vraiment plus quel sujet aborder. Bon, c'est vrai que le bureau était sobre, en même temps, c'était un lieu de travail, tous les bureaux de cette étage se ressemblaient d'ailleurs. Mais est-ce important? Non, pas du tout, une autre excuse trouvée par Clélia pour esquiver mes questions. On ne m'a jamais demandé mon avis, tu sais. Mais, là n'est pas la question. Tout se passe bien, Clélia? Je sais que je me répètes mais tu peux vraiment me parler de tout, ça restera entre nous. On avait besoin d'avancer, et j'essayais diverses choses pour essayer de la faire dire quelque chose. D'un seul coup, elle attrapait un des crayons qui était resté sur le bureau, pour le remettre dans le pot à crayon avec les autres. Ses toc étaient encore fortement présent dans sa vie. Ses parents s'inquiétaient beaucoup pour elle, c'est d'ailleurs pour cela, qu'elle avait une séance par semaine avec moi, ils espéraient une atténuation de ces toc. Mais comme pour tout, il fallait une certaine volonté pour ça, c'était aussi le problème avec Louise, Clélia n'en avait pas envie. Apparemment elle ne souhaitait pas avoir d'aide, et tant que ça ne changera pas, je ne pourrais pas faire plus qu'actuellement. Je ne suis pas ton ennemi, Clélia, je ne veux que t'aider, tu sais.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Lun 19 Jan 2015 - 20:02
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"Tu sais comme moi, que ce n'est pas le sujet de nos séances. C'est toi qui m'intéresse à cet instant... Tu ne veux vraiment rien me dire?" Bien sûr, j'avais beau lui avoir renvoyé la balle, il ne me répondit pas. Logique. Son boulot n'était pas de se confier à une adolescente mais c'était plutôt de me faire parler. Ce que j'étais loin de faire malgré toutes les séances qu'on avait déjà eu ensemble. J'haussai les épaules. Que voulait-il que je lui dise? Que j'allais en cours? La dernière note que j'avais eue? Je n'en voyais pas l'intérêt. J'avais tenté de changer le sujet en parlant de son bureau. Je commençais à être à court de sujets autres que ma personne pour être franche avec vous et on ne pouvait pas dire que le docteur Collins m'aidait beaucoup. "On ne m'a jamais demandé mon avis, tu sais. Mais, là n'est pas la question. Tout se passe bien, Clélia? Je sais que je me répètes mais tu peux vraiment me parler de tout, ça restera entre nous." Je soupirai une nouvelle fois. "Je vis dans le monde des bisounours, vous le saviez pas?" Provoquer, c'était un peu ma signature. Et je préférais l'humour à une réponse. "Je ne suis pas ton ennemi, Clélia, je ne veux que t'aider, tu sais." J'hochai doucement la tête. C'était son boulot. Ce n'était pas moi qu'il voulait aider. Il voulait aider n'importe lequel de ses patients mais au fond, il ne voulait pas m'aider moi, en tant que personne. Il ne voulait pas m'aider parce que j'étais malheureuse ou parce que je méritais qu'on m'aide. Il voulait m'aider parce que c'était comme ça. Ah si. Il voulait sûrement me changer aussi, faire disparaître mes tocs. C'était ce que j'avais entendu dire de la bouche de mes parents quand ils discutaient entre eux. Ils voulaient une fille "normale"... "Vous voulez m'aider ou vous voulez tenter de me rendre 'normale'?" Je posai mon regard sur lui en croisant mes jambes. Je voulais pas être normale. Je vivais avec mes tocs. Mes tocs faisaient partis de moi, ni plus ni moins.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Lun 26 Jan 2015 - 0:37
Elle ne répondait toujours pas... Il fallait avoir beaucoup de patience et savoir garder son calme dans ce genre de boulot, elle pouvait être coriace, mais je savais l'être également. Je décidais de me lever, me rapprochant de ma patiente, mon bureau nous séparant. Je m'asseya en face d'elle, à moitié assis sur mon bureau, je me saisis d'un stylo, réfléchissant. J'essayais alors de la rassurer, peut être qu'elle avait peur que je parle à ses parents? J'étais tenu par le secret médical, et j'avais le droit d'omettre certains éléments qui ont été dit pendant les séances... Pour le moment, je n'avais pas abusé de ce "pouvoir" étant donné que je n'en savais pas plus que ses parents, peut être même moins. Clélia continuait de me provoquer, pensant apparemment que je mentais. Clélia, on ne va pas continuer à tourner en rond... Quel serait mon intérêt de te mentir? Je suis médecin, et je ne suis pas là pour tes parents, mais bien pour toi. Peut être qu'en insistant, elle comprendrait mieux... Je devrais arrêter de me voiler la face, peut être essayer une autre approche. Je lui confirmais que je n'étais pas son ennemi, mais que j'étais là pour l'aider. Ses parents avaient insisté pour qu'elle fasse ces séances, mais je devais penser à Clélia avant tout, le patient avant tout. Elle était encore jeune c'est vrai... Et c'est vrai que certains faits plus graves devaient être signalés. Mais nous n'en sommes pas encore là. Clélia me posait une question plutôt intéressante... Je t'assure que je ne veux que t'aider, on ne pourra jamais faire disparaître tes toc... Mais les atténuer peut être? Être normale? Qui était "normal"? Tout dépendait du sens de ce mot, parce que être "normal", ça ne pouvait être qu'en apparence... J'en vois tellement passer des gens d'apparence normaux, mais qui cachaient tellement de secrets. N'était-ce pas mieux d'avoir quelque chose de spécifique? Quelque genre qui nous rend différent de ces gens "normaux".
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Lun 26 Jan 2015 - 0:55
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Je regardai le docteur Collins contourner le bureau pour se mettre en face de moi, presque assis sur son bureau. Il était plutôt sexy installé comme ça. Il prit un stylo et joua avec. Qu'allait-il encore pouvoir me sortir...? "Clélia, on ne va pas continuer à tourner en rond... Quel serait mon intérêt de te mentir? Je suis médecin, et je ne suis pas là pour tes parents, mais bien pour toi." C'était bien vrai qu'on tournait en rond, et pas qu'un peu. J'haussai doucement les épaules. Les gens disaient souvent ça mais au final, c'était pas vrai. Mes parents m'avaient fait suivre des traitements contre les tocs, soit disant pour moi et mon bien-être. Mais on savait tous que c'était plutôt pour eux, pour ne pas avoir cette peur constante et cet agacement que procurait mes tocs. Je soupirai doucement. "Je t'assure que je ne veux que t'aider, on ne pourra jamais faire disparaître tes toc... Mais les atténuer peut être? Être normale?" J'hochai doucement la tête. Alors c'était ce qu'il voulait aussi? Ou ce que mes parents lui avaient demandé de faire? Me rendre aussi normale que possible? "Alors vous aussi vous trouvez que je ne suis pas normale?" Je plongeai mon regard dans le sien. J'évitais de donner des réponses. Encore. Je finis par me lever et m'approcher de lui. Je gardais mon regard dans le sien, toujours. Je me collai presque à lui et posai mes mains de chaque côté de lui sur le bureau. "Personnellement, je ne trouve pas que mes tocs m'empêchent de vivre normalement alors je ne me considère pas comme folle. Mais puisque tout le monde semble le penser c'est sans doute que je dois l'être." Je pris un objet que je déplaçai un peu pour le mettre à la place que je désirais puis je reculai pour aller vers la fenêtre. "Vous voulez que je vous parle de quoi, hein?" C'était vrai quoi. En quoi parler de ma vie allait m'aider de toute façon...
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Lun 26 Jan 2015 - 1:13
Un nouveau haussement d'épaules... Je n'avais pas encore assez convaincant alors? Pourtant j'y mettais du mien, je décidais d'abandonner alors cette technique, ça ne servait à rien, au point qu'elle devienne totalement muette, et ce n'était pas ce que je voulais. J'avais besoin qu'elle me parle... Apparemment, c'était là le premier problème: être normale. Les parents pouvaient manquer sérieusement de tact, comment pouvait-on dire ça à ses propres enfants? Elle ne semblait pas avoir bien compris... Je n'ai pas du tout dis ça, ce sont tes parents qui t'ont mis cette idée en tête? Mon avis est que tu ne peux pas te comparer aux autres, chacun est unique, apporte quelque chose de différent. Je veux juste t'aider à atténuer ça, rien de plus. Et peut être que ses toc cachaient des problèmes beaucoup plus gros. En tout cas, ce que je lui avais dis avait déclenché quelque chose d'intéressant. J'avais réussi à avoir son avis sur la question, un premier pas. Clélia s'approchait de moi en même temps, me fixant droit dans les yeux, je l'écoutais sans rien dire, étonné. Je commençais à la connaître mais je ne connaissais pas cette partie de sa personnalité. Aussi vite qu'elle s'était penchée sur moi, elle disparue s'approchant de la fenêtre. Je nota de rapides notes, souriant. Je me tourna vers Clélia, qui était du coup dos à moi. Je ne préférais ne pas bouger de place, elle reviendrait bien d'elle même s'asseoir. J'avais réussi à débloquer quelque chose, elle avait parlé d'elle, après tant de séances. Bon, je n'espérais pas avoir gagné la partie, mais peut être une première bataille? Peut être qu'elle allait se refermer comme une huître aussitôt? Mais bon, on avait besoin d'avoir de l'espoir. Eh bien... Ce sujet me paraît intéressant. Ton avis sur tes toc et sur la façon dont tu te vois est déjà une première étape. Tu le vis plutôt bien alors?
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Lun 26 Jan 2015 - 12:00
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"Je n'ai pas du tout dis ça, ce sont tes parents qui t'ont mis cette idée en tête? Mon avis est que tu ne peux pas te comparer aux autres, chacun est unique, apporte quelque chose de différent. Je veux juste t'aider à atténuer ça, rien de plus." Raaaah! Mais stop avec vouloir changer qui j'étais! Pourquoi tout le monde voulait que mes tocs disparaissent ou au moins soient atténués?! J'étais très bien comme j'étais! Pourquoi personne ne pouvait accepter que j'étais différente mais que la différence me convenait? Mes parents me répondraient: "mais pour que tu ais des ami(e)s, pour qu'ils arrêtent de te prendre pour une dingue,..." Tu parles! C'était plutôt que j'arrête de changer le son de la télé ou de déplacer des objets! Je soupirai longuement. "Et si moi je veux pas que mes tocs s'atténuent?!" Personne ne semblait vouloir comprendre que j'avais mon mot à dire. C'était moi qu'on traitait de folle, c'était donc à moi de choisir... "Eh bien... Ce sujet me paraît intéressant. Ton avis sur tes toc et sur la façon dont tu te vois est déjà une première étape. Tu le vis plutôt bien alors?"
Est-ce-que je le vivais bien? J'en savais trop rien. J'avais appris à vivre, ça c'était sûr. J'avais appris à supporter le regard des autres quand je rangeais un truc. Quand j'étais plus jeune, au début de mes tocs, je faisais des crises de colère quand on me laissait pas déplacer quelque chose ou quand on le remettait à sa place initiale après moi. C'était des trucs qui me mettait hors de moi. On nous regardait bizarrement dans les magasins. Sois disant je faisais honte... Là, je le vivais mal et ma colère ne faisait que se décupler. Puis il y avait eu les visites chez les médecins. Le diagnostic. Les médicaments aux plantes pour m'apaiser et éviter ces crises de colère. Puis j'avais découvert la cigarette, ça m'apaisait aussi parfois. Je continuais à prendre les plantes bien sûr... Mais la cigarette évitait que je m'énerve parfois pour un oui ou un non, comme toutes les adolescentes ingrates de mon âge. Cependant... Même si je le vivais assez bien, dirons nous..., le seul moment où j'étais réellement moi-même c'était quand je couchais avec un gars qui ne me jugeait pas. C'était malheureux à dire, n'est-ce-pas...? Et pourtant, tellement réel. J'haussai les épaules en regardant par la fenêtre. "Je vis avec.", fut ma réponse. Je restai un instant comme ça avant de me tourner vers lui. "La séance est bientôt terminée?" Je soupirai doucement. Ce n'était que le début, il devait rester encore au moins quarante minutes. Je le laissai gérer la conversation, c'était à lui de poser les questions paraissait-il...
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Lun 2 Mar 2015 - 20:40
Je n'arrivais tout simplement pas à la croire, le fait qu'elle me parle d'être normal montrait qu'elle en avait conscience, de ne pas être comme les autres. Et cela pouvait être un véritable complexe... Ce n'était jamais possible de changer quelqu'un, surtout passé un certain âge, les toc de Clélia étaient déjà bien avancés, mais pouvoir les atténuer serait déjà une bonne chose, si elle me laissait faire mon job bien sur. Je n'arrive pas à te croire... Ça ne peut pas te faire de mal, au contraire, tu es jeune et tu as encore beaucoup de choses à vivre. Acceptes juste mon aide. Elle m'avait ouvert la voie vers de nouvelles questions, enfin, depuis des mois, j'avais l'impression que nous avancions, cela pouvait prendre énormément de temps. Cela dépendait vraiment du patient, comme Clélia, qui refusait tout simplement de se faire traiter. Mais être psychologue, c'était aussi garder l'espoir et être très patient. Je me lançais sur le sujet de sa façon de se voir et de vivre avec ses toc. Clélia n'avait pas bougé, toujours dos à moi et face à cette vitre, regardant droit devant elle. Pendant un petit temps, elle ne disait rien, comme ci elle réfléchissait à la réponse qu'elle allait me donner... Je restais silencieux, lui laissant le temps de trouver les mots. Franchement, j'avais l'impression qu'elle allait me dire quelque chose de plus développé que "je vis avec", mais je devais pas oublier qu'elle n'avait jamais été une grande bavarde lors de nos séances. C'était déjà un grand pas. Ce qu'elle me disait, prouver qu'elle ne le vivait pas si bien, qu'elle subissait et qu'elle avait accepté de vivre comme ça. Et c'est tout? Tu te résignes à vivre comme ça? Tu n'as aucune ambition dans la vie? Un métier que tu rêves d'exercer? Il faut se battre dans la vie, Clélia. Ah ça oui, c'est peut être cliché ce que je vais dire, mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Clélia retourna la tête vers moi, me demandant à nouveau si on en avait terminé. Je souris, me contentant de lui répondre ces quelques mots. Clélia, reviens t'asseoir s'il te plait.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Lun 2 Mar 2015 - 23:54
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"Je n'arrive pas à te croire... Ça ne peut pas te faire de mal, au contraire, tu es jeune et tu as encore beaucoup de choses à vivre. Acceptes juste mon aide." Pardon? Que voulait-il dire par là? Que je ne pouvais pas vivre un tas de choses avec mes tocs? "Je peux faire tout ce que je veux malgré mes tocs. Arrêtez donc de tous croire que ça m'empêche de vivre!" C'était dingue cette manie des adultes! J'allais bien. Je pouvais vivre normalement. Pourquoi ne pas plutôt s'intéresser aux handicapés qui n'avaient pas toujours les installations nécessaires à leur quotidien? Combien ne pouvaient pas aller au restaurant parce que les portes ne leur permettaient pas de passer avec les fauteuils roulants? Et ce n'était qu'un exemple parmi tant d'autres. Alors qu'ils laissent mes tocs tranquilles...
"Et c'est tout? Tu te résignes à vivre comme ça? Tu n'as aucune ambition dans la vie? Un métier que tu rêves d'exercer? Il faut se battre dans la vie, Clélia." Waouh. De mieux en mieux. "Non mais ça va pas?! Je vis très bien mes tocs! C'est pas ça le plus grand problème dans ma vie! Et non j'ai pas de rêve ou de métier que je voudrais exercer parce que tout a toujours tourné autour de mes tocs, comme si ça m'empêcherait de vivre! J'ai été conditionnée à pas rêver parce que voyons, une fille atteinte de tocs ne pourra rien faire de sa vie si ils disparaissent pas!" Je m'étais emportée. Pour la première fois, j'avais parlé à Aymeric. J'avais expliqué que j'en avais assez que tout tourne autour de mes tocs, que c'était pas ça le problème mais plutôt le regard des autres et mes parents. "Clélia, reviens t'asseoir s'il te plait." J'haussai les épaules et secouai la tête. Je posai mon regard à nouveau à travers la vitre. Pour la première fois depuis que je voyais Aymeric, j'avais des larmes aux yeux. Alors je regardais dehors pour les cacher. Mon psy n'avait pas besoin de savoir qu'il avait toucher une corde sensible. J'avalai difficilement ma salive en restant cachée autant que possible même si Aymeric risquait de comprendre ce qu'il m'arrivait...
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Ven 10 Avr 2015 - 1:33
Je la laissais s'emporter contre moi, sans rien dire, sans me défendre, ce n'était pas le but. Je voulais qu'elle s'exprime, quitte même à crier. J'avais touché une corde sensible en tout cas, cela devait être des reproches qu'on lui faisait assez fréquemment, et elle ne me le cachait pas. Le mieux à mon avis, serait de faire une séance collective avec ses parents, dans cette famille chacun avait besoin de faire des concessions. Les parents de Clélia devaient accepter leur fille telle qu'elle était, Clélia n'était pas plus bête ou moins normale qu'une autre, pour reprendre ses mots. Chacun de leur côté devait faire de efforts, pour espérer que Clélia en fasse aussi. Sans compter, que j'étais face à une adolescente qui avait l'air de savoir exactement ce qu'elle faisait, les reproches que tout le monde lui fait, sont loin de pouvoir l'aider à avancer. Clélia n'avait pas bougé d'un pouce, sa voix avait juste résonner dans la pièce, tellement elle avait élevé le ton. Au moins, aujourd'hui, nous avions une séance constructive. Je laissais tomber sur le bureau le crayon et le bloc de papier que je tenais, me dirigeant aux côtés de Clélia. J'avais décidé d'abord de ne pas bouger, avant de lui demander de revenir s'asseoir, ce qu'elle refusait apparemment. Je sentais qu'elle allait craquer d'un instant à l'autre, et du réconfort ne faisait jamais de mal. C'était les aléas de mon métier. Je posa mes mains sur ses épaules, posant mon regard sur elle. Clélia restait malgré tout ma patiente et je devais prendre une certaine distance avec elle. Combien de fois j'avais envie de serrer un patient dans mes bras? Parfois ça arrivait, certains en avaient besoin. Même si on me demandait toujours de garder un certain recul. Ce métier était prenant émotionnellement parfois. Clélia en faisait partie. Voilà donc le creux du problème. On pourrait peut être faire une séance avec tes parents la prochaine fois? Leur faire comprendre qu'ils doivent cesser de te mettre la pression comme ça, que ce n'est pas une maladie en tant que telle. Tu serais d'accord? J'aimerais que tu t'exprimes comme cela plus souvent, on va peut être pouvoir avancer. Je réfléchissais à ce qu'elle m'avait dit quelques secondes plus tôt. Tu n'as vraiment aucun rêve ou métier que tu aimerais exercer? J'ai dis ça uniquement pour te provoquer, tu dois bien y avoir réfléchi déjà non?
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Mar 21 Avr 2015 - 15:56
Just an other visit... Aymeric & Clélia
J'étais mal. Pour la première fois depuis que je voyais Aymeric, j'allais mal. J'avais cette envie soudaine et folle de pleurer. Au fond, je savais ce que les gens pensaient de moi. Je n'étais pas idiote. Au lycée, on me prenait pour une folle. Mes parents? Ils disaient que je faisais rien pour contrôler mes tocs. Mais personne savait ce que moi je vivais... Je m'en fichais de mes tocs. J'arrivais à vivre avec. Mes médicaments aux plantes faisaient que j'évitais d'avoir des crises de colère si quelque chose n'allait pas comme je voulais. Le cigarette aussi me destressait. C'était peut-être idiot mais j'allais déjà un peu mieux. Sauf que la différence que j'avais avec les autres, ça me plaisait à moi. Même si le regard des autres était parfois dur, même si les mots que certains ont pu prononcer étaient difficiles à supporter, je cachais le fait que ça m'atteignait. Parce que même si ça me faisait du mal, j'aimais ma différence. J'aimais ne pas suivre les autres, être un vulgaire mouton. J'aimais le fait de ne pas être l'ombre de quelqu'un comme toutes ces greluches qui suivaient Carlton au lycée juste parce qu'elle était la plus populaire. J'aimais être moi. Parce que justement, je pouvais le dire: j'étais unique. Et ça, ça me plaisait. Quoi qu'on pouvait en dire.
"Voilà donc le creux du problème. On pourrait peut être faire une séance avec tes parents la prochaine fois? Leur faire comprendre qu'ils doivent cesser de te mettre la pression comme ça, que ce n'est pas une maladie en tant que telle. Tu serais d'accord? J'aimerais que tu t'exprimes comme cela plus souvent, on va peut être pouvoir avancer." Je secouai la tête doucement. Il avait posé ses mains sur mes épaules et moi, je fuyais son regard. Je n'étais pas du genre à fuir, mais je refusais de montrer ma faiblesse devant les autres. "Je ne veux pas changer... Je ne veux pas que mes tocs disparaissent... J'ai pas envie de rentrer dans le rang, de... De devenir banale... J'aime être celle que je suis et j'aime ma différence, même si le comportement des autres face à ça, est blessant..." Je baissai les yeux. Voir un psy, en soi, ça me dérangeait pas. Certes, ça m'ennuyait d'y aller parce que la raison pour laquelle j'y allais, c'était pour tenter de calmer mes toocs, de les faire réduire. C'était ça qui me déplaisait. Mais parfois, parler ne me ferait pas de mal... Je devais bien l'avouer...
"Tu n'as vraiment aucun rêve ou métier que tu aimerais exercer? J'ai dis ça uniquement pour te provoquer, tu dois bien y avoir réfléchi déjà non?" J'haussai les épaules en me détournant pour essuyer mes yeux et mes joues. "J'y ai jamais réfléchis... Je suis pas douée en grand chose... A part faire la fête, coucher, fumer, râler..." Je ris doucement avant de reprendre: "Le français et les langues, ça va... Mais je vois pas où ça pourrait me mener... Et... J'ai jamais trop réfléchis à un métier..." Les maths, c'était ça le pire. Je devais même rattraper une note avec du sport. "Vous me verriez faire quoi comme boulot plus tard, vous?" Question idiote. Mais si déjà on en discutait, autant aller plus loin. Je continuais à regarder dehors, essuyant à nouveau mes joues où des larmes coulaient à nouveau.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Jeu 14 Mai 2015 - 0:58
Je me tenais aux côtés de Clélia, regardant droit devant moi. Je ne voulais pas la mettre mal à l'aise, c'était la première fois qu'elle se dévoilait à moi de cette façon, et j'imaginais à quel point ça pouvait être éprouvant. Je l'écoutais, elle exprimait ce qu'elle ressentait au fond d'elle, et c'était plutôt intéressant. Une personne pouvait cacher énormément de choses, Clélia en était la preuve. Je découvrais aujourd'hui sa vraie personnalité. Je voyais bien que c'était le regard des autres qui la gênait, on peut apprendre à vivre avec ce genre de symptômes. La différence attire toujours les regards, c'est comme ça depuis la nuit des temps. Il faut entrer dans le moule, celui que nous impose la société, et je comprend tout à fait ton point de vue. C'est tout à fait défendable. Tu ne dois pas associer obligatoirement ma présence et tes visites ici comme le fait de réduire ou pas tes tocs. Je suis là pour aider mes patients, à faire qu'ils se sentent bien. Je voulais m'intéresser à d'autres aspects de sa vie, profitant du fait qu'elle s'ouvre plus à moi, qu'elle veuille me parler d'elle. Comme quoi la patience finissait toujours par payer. Louise aussi avait été quelqu'un de coriace, même si aujourd'hui, les choses s'étaient fortement apaisées, on était passé par énormément de crises. J'aimais mon métier, mais plus encore, lorsque j'arrivais à de réelles résultats, lorsque je pouvais aider des patients. Clélia en profitait pour se retourner, me tournant désormais le dos. Je n'insistais pas, restant à proximité d'elle, l'écoutant. Ce qu'elle voyait en premier était ses défauts, Clélia avait apparemment tendance à trop se dénigrer, alors qu'il n'y avait de pas de raison. Je la laissais continuer, sans rien ajouter. J'avais assez parlé comme ça durant nos séances, essayant de la décrisper, maintenant c'était à son tour de s'exprimer. Je fus surpris par sa question... Je me frottais le menton, essayant de réfléchir à la question. Hum... Le monde du métier est tellement vaste. Il y a énormément de choix, si tu aimes bien les langues, il y a les milieux touristiques qui peuvent être intéressant, ou l'enseignement. Ou même journaliste? Je pense que cela t'irait bien. Tout ce que je peux te conseiller, c'est d'y réfléchir, ça te sera utile.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Lun 18 Mai 2015 - 21:36
Just an other visit... Aymeric & Clélia
Je n'étais pas très à l'aise à l'idée de m'ouvrir autant à Aymeric. Depuis toutes ces séances qu'on avait ensemble, je ne faisais que répondre à ses questions par d'autres questions, en lui retournant ses questions, ou encore en changeant de sujet directement. Je ne m'étais jamais confiée à lui. Je n'aimais pas ça. J'avais besoin de cette carapace pour me garder protégée, pour ne pas que l'on m'atteigne. C'était plus fort que moi, j'avais besoin de rester à l'abris, de me protéger des gens. Pour la première, je disais tout haut ce qui n'allait pas dans ma vie. Ce n'était pas mes tocs mais le regard des autres. Pourquoi personne ne pouvait accepter mes tocs comme moi je l'avais fait? J'étais différente. Et ça, les gens ne comprenaient pas. La société actuelle imposait de ne pas accepter cette différence. "La différence attire toujours les regards, c'est comme ça depuis la nuit des temps. Il faut entrer dans le moule, celui que nous impose la société, et je comprend tout à fait ton point de vue. C'est tout à fait défendable. Tu ne dois pas associer obligatoirement ma présence et tes visites ici comme le fait de réduire ou pas tes tocs. Je suis là pour aider mes patients, à faire qu'ils se sentent bien." J'hochai doucement la tête. "C'est dur de dissocier mes visites ici au fait de réduire mes tocs quand mes parents me disent sans cesse que ces séances ne servent à rien, que je suis toujours autant atteinte..." Parce que oui, mon père me disait ça. Il me disait qu'il payait un psy pour rien parce que j'avais toujours autant de tocs et que je ne faisais pas d'efforts pour les réduire. Comme s'il n'y avait que ça qui comptait, comme si mes tocs étaient plus importants à éradiquer... Alors que j'étais là moi. Que j'aurais bien eu besoin d'un peu d'amour et de soutien... Il ne fallait pas s'étonner que je préférais traîner dehors, quitte même à sortir toute la nuit en douce. La compagnie des hommes, inconnus ou non, était souvent plus agréable que celle de mon père... Et ma mère ne disait rien pour me défendre non plus alors...
"Hum... Le monde du métier est tellement vaste. Il y a énormément de choix, si tu aimes bien les langues, il y a les milieux touristiques qui peuvent être intéressant, ou l'enseignement. Ou même journaliste? Je pense que cela t'irait bien. Tout ce que je peux te conseiller, c'est d'y réfléchir, ça te sera utile." J'haussai les épaules avant de simplement répondre: "Je suis pas à l'aise avec les ados ou les enfants. Et je serais obligée de tout remettre en place avec des enfants, je supporte pas le bordel. Quant au milieu touristique... Bof. Pour le journalisme, je sais pas... Peut-être..." Je soupirai doucement. La vérité c'était que je n'avais jamais pris le temps de réfléchir à ce que je voudrais faire plus tard. On m'avait tellement rabâché mes tocs que je n'avais même pas pensé à mon avenir, comme si quelqu'un qui était atteint de tocs comme moi ne pouvait pas travailler. Ce qui était totalement ridicule, bien sûr. "Mannequin... J'aime bien être observée... Mais je sais pas... Et puis... ça n'a pas vraiment d'importance de toute façon." J'avais du mal à concevoir mon avenir. Un nouveau soupire s'échappa de ma bouche avant que je ne me tourne vers Aymeric pour aller me coller contre lui. J'avais besoin d'un câlin. Je restais une adolescente qui avait besoin d'attention malgré mes airs d'adultes qui s'en foutait de tout. Je savais que ce n'était pas professionnel mais je m'en fichais. J'espérais juste qu'il ne me repousserait pas parce que je n'étais pas sûre de pouvoir supporter un rejet.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Jeu 21 Mai 2015 - 15:27
Je hochais la tête à ce qu'elle me disait. Ses parents n'étaient pas des personnes très tolérantes, peut être que si ils ne se seraient pas aussi acharnés à vouloir changer leur fille, les choses seraient différentes. Clélia aurait peut être même réussi d'elle même à atténuer ses tocs. Mais ils ont tellement voulu combattre la nature de leur fille, qu'ils l'ont oublié elle. Maintenant qu'elle était quasiment une adulte, c'était difficile de changer ça. Je pourrais peut être essayer d'en parler avec eux? Mais ne leur en veut pas... Ils ont essayé d'être de bons parents, à leur manière, ce n'est pas évident de savoir quoi faire dans ces conditions. C'est ce qui était effrayant. Bientôt, j'allais être père. Comment savoir ce qu'il fallait faire? Si on prenait les bonnes décisions? Un enfant c'est une énorme responsabilité, et je pense que je n'en prenais pas encore bien conscience. Surtout au vu des circonstances... J'essayais d'oublier ces furtives pensées, Clélia avait besoin de mon aide à cet instant. J'essayais de comprendre ce qu'elle voulait faire de sa vie, abordant un tout autre sujet. C'était intéressant de voir à quel point cela influait sur elle. Clélia a beau dire qu'elle acceptait sa personnalité, il n'empêche qu'on avait l'impression qu'elle n'avait jamais réfléchi à son avenir à cause de ses tocs justement. Je l'écoutais, mes idées ne semblaient pas lui convenir. Toujours dos à moi, j'avais du mal à voir les expressions de son visage. Mannequin? Tu sais que ce n'est pas un travail évident? Mais si tu crois que ça va te plaire, je ne peux que t'encourager. Il faut que tu fasses quelque chose que tu aimes. Détrompes-toi, ça a de l'importance. A ton âge, je savais déjà que je voulais devenir médecin, cela te donne un réel but dans ta vie. On en reparlera, si tu veux? Jusque là, penses-y. J'entendais des soupirs. Clélia semblait fatiguée de tout ça. Et j'étais content de pouvoir l'aider à ma manière. Elle avait autant d'avenir que n'importe qui, certes, ça ne sera peut être aussi simple que pour tout le monde, mais elle en était capable. D'un seul coup, elle se retourna et me serra contre elle. J'étais surpris sur le coup, ne m'attendant pas à ce qu'elle réagisse comme ça. Pendant une seconde, j'avais l'impression d'avoir ma jeune sœur en face de moi... Clélia avait besoin d'attention.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Jeu 21 Mai 2015 - 17:44
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Pour la première fois, je m'ouvrais à mon psychologue. Je lui avouais ce qui n'allait pas dans ma vie, combien j'en avais assez que tout le monde ne s'arrête qu'à mes tocs. J'étais une adolescente, une femme, pas loin de devenir une adulte. Et au lieu de ça, on me prenait pour une folle, pour une gamine troublée et tourmentée. Pourtant, j'étais bien plus que ça mais personne ne le voyait... "Je pourrais peut être essayer d'en parler avec eux? Mais ne leur en veut pas... Ils ont essayé d'être de bons parents, à leur manière, ce n'est pas évident de savoir quoi faire dans ces conditions." Je secouai la tête doucement de gauche à droite. C'était bien gentil de sa part de vouloir prendre la défense de mes parents mais le fait était que c'était pas plus compliqué que ça: ils ne m'avaient pas acceptée comme j'étais. "Ils auraient dû m'aimer. C'est tout. Au lieu de ça, ils ont tout fait pour essayer de contrôler ma vie, de faire de moi leur fille à leur image en oubliant que j'ai ma personnalité, que je suis moi. Tout ce qu'ils ont à faire c'est m'aimer et me le montrer. S'ils sont pas capables de faire ça alors non, ils n'essaient pas vraiment d'être de bons parents." Avec ma mère, ça allait parfois. Mais elle ne me défendait jamais devant mon père. Et lui... Lui il me faisait tout de le temps des remarques sur le fait que je ne faisais pas d'efforts pour me contrôler. Les questions qu'ils me posaient toujours étaient à chaque fois les mêmes: "As-tu pris ton médicament?" ou encore "Alors, cette séance avec le docteur Collins t'a aidée?" Et j'en passe d'autres. Au lieu de me demander "Alors, toujours pas de copain en vue?" ou "Comment va ton amie X?" Je dis bien "X" parce que je n'avais pas vraiment d'ami(e)s très proches. Il y avait bien Logan que j'adorais. Il y avait eu Zahra aussi, même si c'était plus sexuel qu'autre chose mais je l'aimais bien avant qu'elle me snobe pour traîner avec Carlton. Mes parents ne m'avaient même pas demandé pourquoi j'avais des marques au cou alors que Carlton m'avait prise à la gorge. Ils ne savaient même pas quand j'avais perdu ma virginité, ils ne savaient rien sur Hope et moi. Même quand ils me demandaient comment j'allais, ça sous-entendait des trucs du style "Tu t'es pas trop ridiculisée avec tes tocs?" ou des choses du genre. Alors non, pour moi ils n'avaient pas totalement essayé d'être de bons parents...
On parla de mon avenir. Encore une chose que j'avais beaucoup de mal à concevoir... "Mannequin? Tu sais que ce n'est pas un travail évident? Mais si tu crois que ça va te plaire, je ne peux que t'encourager. Il faut que tu fasses quelque chose que tu aimes. Détrompes-toi, ça a de l'importance. A ton âge, je savais déjà que je voulais devenir médecin, cela te donne un réel but dans ta vie. On en reparlera, si tu veux? Jusque là, penses-y." J'haussai les épaules. Je savais que ce ne serait pas facile comme boulot mais je n'avais pas d'autres idées et j'étais bien foutue, j'attirais les regards... Autant profiter de mon corps pour en faire mon métier et mannequin c'était bien mieux que prostituée. Je n'avais rien contre le sexe mais je préférais choisir mes partenaires et je refusais d'un jour me faire payer pour coucher. Je trouvais ça un peu dégradant, même si je respectais celles qui le faisaient par obligation parce qu'elles n'avaient rien d'autres. Ce ne devait pas être facile pour elles non plus. Alors oui, il restait mannequin comme boulot possible... Actrice aussi, pourquoi pas. Mais je n'étais pas sûre qu'avec mes tocs on tiendrait longtemps sur un plateau de tournage alors autant laisser tomber... Oui, je voyais même des portes se fermer à cause de ma différence parce qu'on m'avait trop souvent rabâché les mêmes choses à ce sujet... "Hum... Je sais pas si ça me plairait. Mais actrice, autant oublié. Ils tiendraient pas avoir moi et mes tocs sur un plateau de tournage alors..." J'haussai les épaules. Et pourtant, ça ne m'aurait pas forcément déplu d'être actrice. Je finis par me tourner vers Aymeric pour aller me mettre contre lui. Je restais une adolescente et j'avais besoin d'attention. D'autres attentions que sexuelles. Je restai contre lui en reprenant la parole. "Est-ce-que je peux vous parler d'un homme...?" Il y avait le secret professionnel entre nous, non? Il n'aurait pas le droit de parler de ça à qui que ce soit, pas même à la police. Donc... Pourquoi pas? J'avais besoin de parler à quelqu'un qui ne pourrait pas me trahir. Tant pis si c'était à cause d'un code éthique et pas par amitié qu'il garderait le secret mais au moins, j'aurais pu en parler. J'étais toujours contre lui, appréciant ce contact plus que je n'aurais pu l'imaginer.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Mar 16 Juin 2015 - 23:25
Je ne pouvais qu'être d'accord avec Clélia, la vie n'était pas tendre avec tout le monde et ses parents ne l'avaient pas aidés. Combien de fois ai-je dû aider des enfants en manque d'affection? C'était une sorte de clé, les enfants avaient besoin d'amour. Les parents de Clélia n'avait eu que l'obsession de la soigner, oubliant qu'elle est leur fille et qu'elle avait besoin d'eux. Je regardais Clélia, sans rien faire paraître. Je me sentais un peu coincé entre les propos de Clélia et ce pour quoi je suis payé. Le choix était certes déjà tout fait: mes patients avant tout, cela avait toujours été le cas pour moi. J'ai choisi de faire ce travail justement parce que je voulais aider des personnes, des personnes qui en avaient besoin. C'est ce que tu ressens? Un manque d'amour? D'attentions venant de tes parents? C'est vrai, qu'ils ont plus l'air obsédé par tes tocs que par ton bien-être, enfin si, ils croient que la disparition de tes tocs mènera à ton bien-être. Je comprend tout à fait ton point de vue, et la seule solution serait d'en discuter avec eux, même si ça ne semble pas te plaire. Tu ne vas pas continuer à vivre comme ça, si?
Nous parlions d'une toute autre chose, tout aussi intéressante, concernant l'avenir de Clélia. J'étais stupéfait de me rendre compte qu'elle n'avait pas vraiment d'idée précise concernant sa future profession. C'était assez rare, en général, on était assez rapidement fixé, et cela dès son plus jeune âge. Apparemment le mannequinat l'attirait, cela m'étonnait aussi, elle ne paraissait pas être une fille qui aimait bien se montrer. Mais je ne dis rien de plus à ce sujet, une autre question me venait en tête. Cela ne te tenterait pas d'aller à l'université? Ça pourrait être une bonne expérience pour toi, non? Tu aurais encore le temps de réfléchir à ce qu'il te plaît vraiment. Rapidement, elle s'était réfugiée contre moi. Un peu surpris au début, je la serais désormais contre moi, comprenant que c'est ce dont elle avait besoin, que l'on s'intéresse à elle. Et c'était avec plaisir que je le faisais, cette fille était si attachante. J'entendis soudainement sa voix, me demandant si elle pouvait me parler d'un homme. Pourquoi me posait-elle la question? Je fronçais les sourcils, la gardant contre moi. Eh bien, oui, bien sur. Tu peux me parler de tout ce qu'il te passe par la tête, et même si ça concerne autre chose que tes tocs, je suis là pour ça. J'étais intrigué... De quoi voulait-elle parler exactement? Elle n'avait jamais employé ce type de ton, je sentais alors que c'était quelque chose de sérieux et d'important.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Sam 4 Juil 2015 - 11:58
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Oui, je crois doutais que mes parents aient vraiment fait de leur mieux pour être de bons parents. Ils auraient dû m'accepter telle que j'étais, quoi qu'il en coûtait, avec mes qualités mais aussi mes défauts. Ce qu'ils n'avaient pas fait. Ils n'avaient pensé qu'à me soigner et à force, ça m'avait fait m'éloigner de plus en plus parce que je ne supportais plus cette obsession tournant autour de mes tocs. Moi, j'aimais mes tocs. C'était moi qui vivais avec, pas eux. C'était moi qui subissais le regard des autres et les moqueries au lycée, ce qu'ils ignoraient bien entendu. J'aimais ma différence parce que ça me rendait unique. Cela me rendait différente des autres petits moutons suivant les populaires etc... "C'est ce que tu ressens? Un manque d'amour? D'attentions venant de tes parents? C'est vrai, qu'ils ont plus l'air obsédé par tes tocs que par ton bien-être, enfin si, ils croient que la disparition de tes tocs mènera à ton bien-être. Je comprend tout à fait ton point de vue, et la seule solution serait d'en discuter avec eux, même si ça ne semble pas te plaire. Tu ne vas pas continuer à vivre comme ça, si?" J'haussai les épaules en fixant un point devant moi, à l'extérieur. "Je pourrais toujours demander mon émancipation..." J'y avais déjà songé, une ou deux fois... Etais-je prête à le faire? Je ne savais pas trop. Mais c'était en tout cas la première fois que je le disais à voix haute et ça me faisait un drôle d'effet. Je savais qu'Aymeric me ferait sûrement une sorte de morale, bien que gentiment, mais tant pis. Dit c'était dit, je ne pouvais plus faire marche arrière.
"Cela ne te tenterait pas d'aller à l'université? Ça pourrait être une bonne expérience pour toi, non? Tu aurais encore le temps de réfléchir à ce qu'il te plaît vraiment." Je soupirai doucement. L'université... Je séchais déjà le lycée dés que j'en avais l'occasion alors l'université... Je n'étais pas sûre que ce soit vraiment fait pour moi. J'étais loin d'être idiote. Même en séchant les cours, je m'en sortais sans trop de problèmes. J'étais même plutôt intelligente. Si je ne séchais pas et si je révisais un peu, je pourrais facilement avoir des résultats plus qu'excellents. Mais je ne le faisais pas... Allez savoir pourquoi... "Pour étudier quoi? Et je sèche le lycée alors l'université, pas sûr que ce soit fait pour moi..." Et pourtant, j'avais presque envie de me dire: "Et pourquoi pas l'université finalement?"
Je m'étais ensuite blottie contre lui. Je savais que c'était sûrement pour gagner ma confiance qu'il me serrait contre lui et non par amitié ou que savais-je. Mais j'avais besoin de bras autour de moi. Pour une autre raison que juste du sexe. "Eh bien, oui, bien sur. Tu peux me parler de tout ce qu'il te passe par la tête, et même si ça concerne autre chose que tes tocs, je suis là pour ça." Je me détachai de lui et posai mon regard sur lui. "Il y a le secret professionnel donc vous en parlerez pas à mes parents ni à qui que ce soit d'autre, on est d'accord?" J'avais vraiment besoin de parler de Hope à quelqu'un qui ne risquerait pas de nous dénoncer. "Il y a un homme... Qui m'attire vraiment beaucoup... Il est beau, intelligent, il a un chouette métier et il a l'air plus... stable que moi... Mais hum... Il est plus... vieux. J'ai pas envie de lui attirer des problèmes mais j'ai pas envie de le laisser filer non plus..." Je me confiais pour la première fois réellement à Aymeric. Je lui ouvrais mon cœur comme jamais, en espérant qu'il ne me trahirait pas et qu'il ne trahirait ni le secret professionnel, ni ma confiance. Je baissai les yeux en attendant sa réaction. Allait-il mal prendre le fait qu'il soit plus vieux etc...? Ou allait-il me conseille de suivre mon cœur? J'appréhendais un peu, je devais l'avouer.
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Jeu 16 Juil 2015 - 22:02
Tu crois que ça vaut le coup? Il ne te reste plus énormément de temps à être à la charge de tes parents... Une émancipation c'est une décision importante, et qui a beaucoup de conséquences. Tu sais comment tu vas vivre? Ce n'est vraiment pas quelque chose à prendre à la légère. Je pouvais comprendre qu'elle en avait assez qu'on lui prenne la tête, elle était si proche de la majorité... C'était bête d'abandonner maintenant. Elle avait déjà vécu la plus grande partie de sa vie avec ses parents, dans le pire des cas il lui restait quelques années, et dans le meilleur des cas, plusieurs mois. C'était un premier pas dans le monde des adultes, et il fallait en être capable, savoir s'occuper de soi alors que l'on n'a pas de boulot, ça n'était pas simple. J'avais vécu jusqu'à ma vingtaine chez mes parents, par obligation car j'étais en plein dans mes études, et c'était un côté pratique. Les circonstances pouvaient être différentes, comme pour le cas de Clélia... Nous abordions ensuite le sujet des possibles études que Clélia pourrait faire. Elle semblait rejeter mon idée d'aller à l'université, une idée qui était loin d'être bête. L'université pouvait être une bonne chose pour elle. Toi qui veut t'émanciper, cela pourrait être la solution. Tu pourrais obtenir une bourse et pouvoir avoir un logement étudiant. Tu pourrais avoir de belles perspectives d'avenir, plus larges. L'université et le lycée n'ont rien à voir, peut être qu'en te spécialisant dans une domaine qui t'intéresse, te donnera envie d'assister aux cours. Penses-y. J'étais certain que cela pourrait lui plaire, Clélia était loin d'être bête, au contraire même, elle avait les moyens de s'en sortir. Un tout autre sujet était désormais abordé, un secret qu'elle s'apprêtait à me révéler. Elle m'intriguait par la façon dont elle en parlait, mais de quoi avait-elle peur? Est-ce que c'était si grave? Apparemment oui... Le secret professionnel? Eh bien oui, je ne suis pas tenu de tout révéler de nos séances. Mais de quoi parlons-nous exactement? Elle ne mit pas longtemps à répondre à ma question. Mais je ne m'attendais à ce genre de révélation. Je ne savais pas quoi lui dire... J'ouvris la bouche, voulant dire quelque chose, mais quoi? Je voyais qu'elle baissait les yeux, redoutant certainement ma réaction et ce que j'allais dire. Je pris son menton et le releva, l'obligeant à me regarder. Tu veux que je sois franc avec toi? En tant que médecin, je te dirais clairement d'arrêter de le voir, fréquenter un homme plus âgé que toi peut te nuire mais lui aussi. Si tes parents le découvrent, ou d'autres personnes autour de vous, il risque gros. Mais... Mais si je réfléchis en tant qu'homme, en tant qu'homme qui aime sa femme plus que tout, que l'amour n'a pas de limite, n'a pas d'âge, je comprend tout à fait ce que tu peux ressentir. Tu es dans une situation complexe, je ne dois pas te l'apprendre... Et lui dans tout ça? Qu'en penses t-il?
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Sujet: Re: AYMERIC • Just an other visit... Mer 29 Juil 2015 - 13:00
Just an other visit... Aymeric & Clélia
J'avais mentionné la possibilité de l'émancipation. Pourquoi pas après tout? Ce serait la solution à mes problèmes. "Tu crois que ça vaut le coup? Il ne te reste plus énormément de temps à être à la charge de tes parents... Une émancipation c'est une décision importante, et qui a beaucoup de conséquences. Tu sais comment tu vas vivre? Ce n'est vraiment pas quelque chose à prendre à la légère." Je soupirai doucement. C'était vrai que d'ici peu, j'aurais mes dix-huit ans. Il ne me restais donc plus trop longtemps à les supporter. Quant à la façon dont j'allais vivre... Je pourrais toujours devenir serveuse ou prostituée. On gagnait bien en tant que prostituée, faut pas croire. Ou strip-teaseuse, c'était pas mal non plus. De toute façon, je ne savais pas faire grand chose, je n'étais pas souvent en cours et j'étais atteinte de toc alors comme si on allait me laisser partir de chez mes parents, seul "élément stable" dans ma vie... Qu'importait... J'haussai les épaules sans répondre.
Parler des études, de l'université plus précisément me faisait bizarre. Je détournai le regard. Je n'étais pas sûre que ce soit une si bonne idée que ça de m'envoyer à l'université, sachant que je séchais déjà tellement les cours au lycée alors qu'il était sensé y avoir un certain suivi. "Toi qui veut t'émanciper, cela pourrait être la solution. Tu pourrais obtenir une bourse et pouvoir avoir un logement étudiant. Tu pourrais avoir de belles perspectives d'avenir, plus larges. L'université et le lycée n'ont rien à voir, peut être qu'en te spécialisant dans une domaine qui t'intéresse, te donnera envie d'assister aux cours. Penses-y." J'haussai doucement les épaules. C'était bien beau mais... "Sauf que je ne sais toujours pas quoi faire de ma vie alors comment pourrais-je choisir un domaine d'études à l'université?" Autant laisser tomber, les études ce n'était sûrement pas pour moi au fond... J'étais loin d'être idiote mais je n'aimais pas trop les règles, dirons-nous... Et comme je l'avais déjà dit, je ne savais pas quoi faire de ma vie de toute manière...
Je finis par lui demander s'il était bien tenu au secret professionnel. Je ne savais pas à qui en parler et même si ce n'était pas par amitié pour moi qu'il garderait le secret, il fallait que j'en parle à quelqu'un sans prendre le risque de m'attirer des ennuis ou d'en attirer à Hope. "Eh bien oui, je ne suis pas tenu de tout révéler de nos séances. Mais de quoi parlons-nous exactement?" Je lui avouai être très attirée par un homme mais qu'il était plus âgé que moi. J'avais baissé les yeux. Est-ce-que j'avais honte? Non, pas vraiment. J'avais juste peur de sa réaction et me confier aussi intimement à mon psychologue était un tout nouveau pas pour moi.
"Tu veux que je sois franc avec toi? En tant que médecin, je te dirais clairement d'arrêter de le voir, fréquenter un homme plus âgé que toi peut te nuire mais lui aussi. Si tes parents le découvrent, ou d'autres personnes autour de vous, il risque gros. Mais... Mais si je réfléchis en tant qu'homme, en tant qu'homme qui aime sa femme plus que tout, que l'amour n'a pas de limite, n'a pas d'âge, je comprend tout à fait ce que tu peux ressentir. Tu es dans une situation complexe, je ne dois pas te l'apprendre... Et lui dans tout ça? Qu'en penses t-il?" J'avais été obligée de le regarder parce qu'il avait relevé mon menton pour me focer à le regarder puis il avait reprit la parole. Pouvait-on parler d'amour? Je ne savais pas trop. Mais il était certain que je n'étais pas du tout insensible à Hope. Bien au contraire même. "Ce qu'il en pense...? Hum... Il... Il ne sait pas quel âge j'ai vraiment... Il me croit sûrement majeure et vaccinée... haha..." Je ris nerveusement en détournant mon regard pour le reposer sur l'extérieur puisque nous étions toujours près des fenêtres. "J'ai peur de le perdre quand il saura que j'ai que dix-sept ans et... Et je me disais que je pourrais garder le secret jusqu'à ma majorité mais... Je me sens un peu mal, étrangement, de lui cacher ça... Et j'ai quand même toujours la peur qu'on nous voit et que quelqu'un nous dénonce sans même qu'il sache ou comprenne ce qu'il se passe... C'est... Tellement compliqué dans ma tête quand ça le concerne..." Je soupirai doucement en gardant toujours mes yeux posés sur l'extérieur. Je n'osais pas le regarder, de peur de voir un jugement quelconque dans son regard. Jugement que j'aurais sûrement mérité parce que je gérais très mal cette relation naissante mais je devais avouer que j'étais vulnérable dés qu'il s'agissait du bel avocat. Je n'avais pas envie de prendre le risque de le voir sortir de ma vie à cause de mon âge et de ma petite cachotterie qui n'était pourtant pas si petite et négligeable que ça...