Point final. Je venais de mettre le point final à mon roman. Ecrire un roman n'était pas de tout repos. Encore plus quand on écrit sur son histoire, sa vie. Je ne voulais pas écrire une auto-biographie, cela m'aurait potentiellement mise en danger. Je ne désirais pas la célébrité non plus: apparaître sur tous les plateaux, dans toutes les émissions télé, ça ne m'intéressait pas. Mais j'avais envie d'écrire, de partager ce que j'aimais avec de potentiels futurs lecteurs. J'aimais écrire. Raconter une histoire. Je m'étais inspirée de ce que j'avais vécu pour certains détails mais j'en avais énormément rajouté. C'était une histoire inventée bien que basée sur des faits réels. Cependant, faire le tri dans ce qu'on veut ou ne veut pas dire, ce n'était pas simple. Il fallait faire la part des choses et dans mon cas, il fallait que je fasse encore plus attention. Je ne devais surtout pas attirer trop d'attention sur moi en mettant des détails que le groupe mafieux dont j'avais fait arrêter le leader connaissait. Si ils soupçonnaient qui j'étais, j'étais foutue, autant être honnête.

Point final. J'avais une sensation étrange en moi. Une sensation de finir un chapitre de ma vie et de devoir tourner une page pour écrire le chapitre suivant. Mais avant de pouvoir passer au prochain chapitre, je devais savoir quoi faire de ce livre. Est-ce-que je voulais le publier? Et en admettant que je le veuille, pouvais-je me faire confiance et franchir le cap? En valait-il la peine? Un tas de nouvelles questions se bousculaient dans ma tête. Pour en avoir le cœur net, je devais aller voir une de mes nouvelles amies. J'avais besoin de son avis objectif de manieuse de mots sur la qualité de mon travail. Je ne tardai plus une seconde de plus. J'imprimai mon manuscrit et le reliai avant de le prendre et d'aller enfiler ma veste. Je pris mon sac et quittai mon appartement pour aller à ma voiture: direction la maison de Crystal. Une fois sur place, je me garai devant chez elle et allai à sa porte où je sonnai. Sa voiture était là donc avec de la chance, elle était bel et bien à la maison. J'angoissai autant que j'étais excitée. J'attendis, avec une légère impatience et nervosité, qu'elle vienne m'ouvrir.