Nothing changed at all .

C’est le début de l’été ici à Toronto et l’école me manque déjà. Oui c’est difficile à croire mais quand on sait où je vais ça se comprend directement. Niagara Evening est une école d’art réputée dans le monde entier et là-bas les cours se déroulent différemment que dans les autres écoles. Ici les gens font de la musique dans la cours, on a le droit de taguer les murs qui donnent sur la grande cour. Nos professeurs sont presque comme des amis, on a presque le droit de tout faire en faite. Sauf bien sur foutre le bordel et malheureusement pour moi j’ai un don naturel pour ça. Je me mets souvent dans le pétrin mais pas tout seul, généralement j’entraîne quelques braves camarades avec moi et des non camarades aussi vu que mes heures de punitions je les faits avec Judickaël Fanlock. Qui c’est lui ? Mon rival, mon meilleur ennemi et la source numéro un de mes ennuis. Je ne l’aime pas vraiment mais en même temps je ne peux pas me passer de lui et je m’en rends bien compte aujourd’hui parce que je m’ennuie. Oui je m’ennuie de lui, de nos conneries, ça me manque de l’embêter. D’habitude on se fait de sales blagues, on se bagarre plus ou moins gentiment. C’est une relation assez bizarre on me le dit souvent mais c’est difficile de me passer de lui. Le problème c’est que la rentrée prochaine sera notre dernière année à tous les deux ici et penser  à ne plus jamais revoir sa tête de souris fouineuse me file un petit pincement au cœur. J’essaye de ne pas me prendre la tête sur la nature de mes sentiments pour l’instant – en tout cas si on peut parler de sentiments – Pour l’instant mes journées d’été se résument à dormir tard, sortir en boîte, voir des potes et draguer beaucoup de filles. Ces temps-ci je multiplie les partenaires peut-être par ennuis ou alors par manque d’une vraie relation pourtant j’ai toujours été assez romantique, protecteur avec mes petites amies mais là je n’arrive pas à m’engager comme si je savais qu’il y avait mieux mais que je ne pouvais pas l’avoir pour l’instant. En bref, je m’ennuie.

Cet après-midi, j’ai décidé d’aller faire un tour au centre commercial. Bon c’est un peu nul d’y aller seul mais c’était le moment idéal pour dépenser en peu d’argent, puis avec un peu de chance je trouverai quelqu’un sur place, il y a pas mal de gens qui trainent ici. Grâce à quelques concerts, j’ai réussi à me faire de l’argent de poche, je n’ose plus rien demandé à mes parents depuis longtemps déjà. Ils se posent sans doute des questions mais ça m’est égal, ce n’est plus important maintenant que j’ai pris mon indépendance ou du moins plus ou moins. J’ai un appartement dont le loyer est payé par eux le temps que je finis mes études et le reste est à mes frais. Je me débrouille comme je peux et ça marche plutôt bien. Une fois douché et préparé je pris la direction du centre commercial, la seule chose qui me manque c’est peut-être une voiture. J’avoue que se promener en taxi ça craint un peu mais bon bientôt j’aurai assez d’argent pour ça en attendant je laisse mon permis traîné sagement dans mon portefeuille. Je mis mes écouteurs et une fois sur la place, je commençais par aller directement en direction d’un magasin d’instruments. C’est toujours mon premier arrêt même si je n’achète que très rarement ici et que j’ai déjà divers instruments à la maison.


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Nothing changed at all .

C’était vraiment chiant les vacances et j’étais en grand manque d’amusement, d’habitude c’est dans ces cas-là que je me dis que Jud me manque mais bon, faut surtout pas. Je ne l’aime pas ce mec de toute façon. Rien que sa façon de parler il me saoule, puis son sourire innocent et ses yeux bleus. Non ce n’est pas des qualités même si on dirait ! Puis ces tatouages aussi beurk. Bon d’accord j’en ai aussi mais ce n’est pas pareil, les miens ils sont beaux ! En bref, il m’énerve mais bon c’est ma source d’amusement principal quand même. On est vraiment trop cons quand on est ensemble. Les batailles de bouffe, d’eau, d’encre, de craie. On a tout fait. Se menacer de se couper les cheveux mutuellement avec des ciseaux en classe, c’est déjà fait aussi. S’insulter, se battre ça aussi ça s’est fait. Ce qui est étrange c’est à partir du moment où l’un blesse l’autre parce que ça arrive. Pas physiquement bien sûr mais avec les mots, c’est toujours pareil il y a un long moment de silence puis je ne sais pas… On dirait presque qu’il y a de l’affection entre nous. Enfin c’est peut-être juste moi qui suis fou mais parfois je me dis que ce n’est pas pour rien qu’on ne peut pas s’éloigner. Peut-être qu’on est fait pour être amis dans le fond ! Cherchant donc à occuper ma journée et je suis rentré dans ce magasin d’instruments de musique. Le truc le plus drôle c’est que je ne sais quel dieu ayant entendu ma prière, j’ai remarqué quelqu’un qui me semblait familier dans un rayon. Je n’en fus sûr qu’en m’approchant un peu, toujours très discret pour ne pas me faire repérer. Un bête sourire se dessina sur mon visage, c’était l’occasion idéale pour imposer mon retour. Je réfléchis donc à une blague à lui faire et en remarquant qu’il y avait un téléphone pour parler à haute de voix dans le magasin je décidai de l’utiliser, prenant une voix plus aigüe que celle que j’ai d’habitude, moi qui ai une voix assez grave. « Le jeune homme qui se trouve au rayon des guitares, oui toi avec tes cheveux coiffés n’importe comment, ta tête de souris et tes tatouages de motard. Oui tu sais que c’est à toi que je parle. Arrête de caresser les instruments, ils ne veulent pas que tu les touche, ou au moins invite les à sortir avant ! Ils sont traumatisés en plus t’as l’air con on dirait que t’es amoureux. Alors mon petit Jud’ c’est qui le roi ici ? Il me semble bien que c’est moi. Ciaaao looser » Je raccrochais puis me mit à rire manque de pot je me suis fait sermonné juste après le responsable, bon apparemment on n’a pas le droit d’utiliser les hauts parleurs si on ne travaille pas ici et encore moins pour dire des conneries. Heureusement je m’en tire bien en expliquant un mensonge gros comme la lune, je suis un fidèle client, je veux faire une blague pour l’anniversaire d’un ami, bla bla bla, c’est passé. Fier de moi je me dirigeai vers les rayons à la recherche de Jud j’aurai payé cher pour voir sa tête quand il a réalisé que c’était bien à lui que je parlais.


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Nothing changed at all .

Je venais de me faire réprimander sévèrement par un employé du magasin de musique et j'ai tenté de m'expliquer tant bien que mal sur la situation en cours, en trouvant une excuse bidon qui pouvait m'éviter pas mal d'ennuie. Je n'avais cependant pas vu venir le coup que mon tendait mon meilleur ennemi, il m'avait filmé le salop et fier de son exploit, il la partagea sur les réseaux sociaux. Je le poussai un peu, ce n'était pas si méchant après tout et toujours moins ridicule que ce que je venais de lui faire subir, je réprimai un sourire pour ne pas lui faire comprendre que je passais un bon moment avec lui. " Tu te crois malin monsieur je caresse une guitare! Elle est nulle ta vidéo et puis t'aurai du voir ta tête c'était très drôle. En plus c'est quoi ton style bidon de rockeur à deux balles" dis-je en souriant, le provocant légèrement pour l'énerver. En réalité, il était plutôt mignon enfin … moi je dis ça mais bon j'suis hétéro, je m'en fous je crois. C'était difficile à expliquer, en réalité tout était compliqué avec lui parce que je le déteste mais en même temps quelque chose me fait m'accrocher à lui. Par exemple, je ne pouvais pas me passer de ces moments-là où on se chamaille, où on essaye de trouver les limites de l'autre avant l'explosion. J'aime ces moments où le soir avant de dormir je passe mon temps à lui envoyer des messages sans trop savoir pourquoi, même si c'est pour l'insulter avec humour. D'ailleurs à la base, je n'aurai même pas dû avoir son numéro mais tout avait commencé le jour où j'avais décidé de lui faire une blague au téléphone en demander au secrétariat de Niagara son numéro pour soit disant lui rendre un devoir. Le soir même je l'avais appelé en me faisant passer pour un flic, lui faisant croire qu'on avait porté plainte contre lui mais bon au final il m'avait reconnu quand j'ai commencé à rigoler comme un con au bout du fil parce qu'il était totalement flippé. Je le déteste c'est vrai mais en même temps plus le temps passe plus je me rends compte que j'ai du mal à me passer de sa présence. Parfois, je me demande comment ce sera lorsqu'on aura terminé nos études et qu'on ne se verra plus, qu'est-ce qu'il se passera une fois que je ne pourrais plus m'amuser à lui pincer les joues, le pousser, lui menacer de lui faire une petite coupe de cheveux tendance. Qu'est ce qu'il se passera lorsqu'on sera loin l'un de l'autre. Un ennemi qui est devenu un repère c'est plutôt original mais c'est vrai qu'en ce moment il est comme un équilibre dans ma vie.


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