Lors de ma première année d’université, je suis sortie pendant quelques temps avec Louise. Elle fut ma première petite amie. Avant elle, je n‘avais eu que des flirts et une histoire de quelques mois avec des garçons. Et à part la blonde de l’année de mes seize ans, je n’avais eu aucuns crush pour des filles. Au point que j’avais finis par me dire que peut-être, ma bisexualité n’était qu’une façon pour moi, de savoir qui j’étais. Et puis, j’étais rentré à la faculté et j’avais fait la connaissance de Louise. Je m’en souviens, c’était à la bibliothèque, je lui avais tombé un livre sur la tête en voulant le prendre. Toujours cette maladresse qui me caractérise tant. Cette maladresse que parfois, je trouve handicapante. Nous nous sommes très vites entendues, elle et moi et nous avons une courte histoire. Je ne me souviens pas vraiment comment cette dernière c’est terminé. Disons que chacune à poursuivie son chemin et nous ne nous sommes jamais revues, depuis. C’est pourquoi, je ne m’attends pas à la croisée par hasard en ville. J’ignore ce qu’elle est devenue et il vrai, que depuis que nous nous sommes quittés, je ne pense plus vraiment à elle. Surtout que j’ai suffisamment la tête ailleurs depuis quelques jours, inutile de se distraire d’avantages. Et en ce dimanche ensoleillé, je décide de sortir avec Fox, dans le parc en bas de chez moi. Le chien a besoin de se dégourdir les pâtes et moi aussi. Enfin, les jambes dans mon cas, pas les pattes. Après quelques minutes à lui lancer une petite balle qu’il me rapporte gaiement en remuant la queue, je décide de me poser sur un banc. Prendre l’air ne peut que me faire du bien, ça fait trop de temps que je reste enfermée, ne sortant que pour me rendre en cours.

Assise sur le banc, je laissais Fox aller à sa guise. Il leva la pâte sur un tronc d’arbre avant de courir joyeusement après une bande de pigeons qui se dispersa dans un bruissement d’ailles. Le petit chien aboya, avant de se rouler sur le sol. Il revient finalement vers moi en battant l’air de sa queue. Sa joie de vivre me faisait rire, il était tellement mignon, son innocence face à tout ce qu’il entourait, ça me faisait plaisir. J’aurais aimé comme lui, au moins, je ne me tracasserais pas autant l’esprit après ce qui s’était passé avec Livia. A dire vrai, il ne s’était pas passer grand-chose, j’avais fui avant que les choses ne dérapent. Mais ça me tourmentait depuis. Tellement que je n’osais plus allumer mon téléphone portable. Ma meilleure amie essayait de me joindre, mais je ne décrochais jamais. J’avais peur de ce qui m’attendais si jamais ne je lui parlais. Je ne voulais pas perdre son amitié. Fox se coucha en boule contre mes baskets roses. J’ai toujours eu un look un peut excentrique, j’ose porter des couleurs qui ne vont pas forcément ensembles, au moins, je ne ressemble à personne et personne ne me ressemble. Cette idée me plait, c’est une sorte de philosophie. Je n’ai pas envie de rentrer pour le moment, alors je visse mes écouteurs sur mes oreilles et met le volume à fond. Ainsi coupé du monde, je ne remarque pas la jeune femme qui promène sa petite fille. Je ne reconnais pas son visage et bien évidement, lorsqu’elle s’approche de moi et qu’elle me parle, je ne percute pas vraiment. Je suis là, assise sur ce banc, dans ce petit parc, mais je ne suis pas vraiment là. Je suis ailleurs. Ce n’est que lorsqu’elle me touche, que je sursaute. « Qu’est-ce que … Louise ? Benh ça alors ! » dis-je, enfin, en comprenant à qui j’ai affaire. Fox aussi à sursauter, il est désormais en train de tourner autour de la jolie blonde, en lui reniflant les pieds.