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 Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE

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S. Miléna Jones
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MessageSujet: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyMar 13 Sep 2016 - 17:45

T'es encore en vie?

ft. Rosalie F. Jones


Je n'en revenais pas qu'elle ait eu le culot de faire ça. Se tirer pendant un an sans jamais donner de ses nouvelles! C'était hallucinant! Sachant qu'elle avait vécu la même chose quand Matt, son petit-ami de l'époque, s'était tiré sans rien dire et sans donner de nouvelles, j'aurais pensé qu'elle donnerait au moins de temps en temps un simple coup de téléphone! Mais non! Madame était sûrement trop occupée à faire la bringue pour s'intéresser à ce que nos parents et moi-même nous pouvions ressentir! Un soupire s'échappa de ma bouche en pensant à tout ça, allongée seule dans mon lit. Où était passé ma soeur? Celle avec laquelle j'étais tellement liée quand nous étions enfant, avant que l'adolescence nous prenne nos rapports fusionnels? Elle ne savait même pas ce qu'il s'était passé avec Carlton, notre cousine éloignée. Ni comment ça avait évolué avec Sandro. Je ne savais même pas si elle était au moins au courant de ce qu'il s'était passé avec lui ni même si elle connaissait ne serait-ce que son existence... Un nouveau soupire m'échappa avant que je ne me lève. J'avais appris la veille qu'elle était de retour à Toronto et je comptais bien aller la voir. Je m'étais donc douchée et j'avais prit un petit déjeuner avant d'aller dans ma voiture pour directement aller chez elle. J'avais pas eu besoin de chercher longtemps pour trouver son nouveau lieu d'habitation puisque les parents n'avaient clairement pas l'intention d'héberger leur fille qui les avait clairement snobés. Quartier Sud de la ville. Numéro quatre-vingt treize. J'y étais. Je me garai et restai un instant dans la voiture. Je me demandais si un jour, j'arriverais à retrouver ce contact avec ma soeur... Elle me manquait mine de rien... Cela faisait des années qu'on avait pas été proches, j'espérais que ça changerait un jour mais vu la tournure que prenait les évènements, je n'étais pas sûre que ça puisse arriver un jour... Je sortis finalement de mon véhicule que je verrouillai puis j'allai sonner à la porte de son appartement, me fichant de peut-être la réveiller après une nuit bien arrosée.

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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyMar 13 Sep 2016 - 20:59

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Grosse soirée le jour de mon retour. J’avais retrouvé mes amis, mes collègues et quelques copains de l’université. On avait fait la tournée des boites de Toronto. Verre d’alcool sur verre d’alcool, le réveil était plutôt difficile. Surtout lorsque j’entendis quelqu’un sonner à la porte. Avant j’habitais chez mes parents et c’est eux qui allaient ouvrir. Maintenant, c’est moi qui était obligé d’y aller et ça avait le don de me gonfler. J’enfilais le premier truc venu, une chemise qu’un garçon avait dû égarer dans l’une de mes chambres d’hôtel pendant mon road trip et qui s’était retrouvé dans ma valise. Tant pis, ça fera l’affaire. De toute façon, il fallait bien que ça serve. Je me dirigeais difficilement vers la porte d’entrée et regarda par le judas. Miléna. Super, il ne manquait plus qu’elle. Je passais ma main dans mes cheveux et me décida enfin à ouvrir la porte. Je restais dans l’encadrement de cette dernière, pour lui faire comprendre que je ne voulais pas qu’elle rentre.

« Qu’est-ce que tu fais là ? »

Je la regardais. Je ne l’avais pas prévenu de mon départ. Ni de mon retour. Je ne lui avais pas donné de nouvelles non plus. Elle était loin l’époque où on était proche. Où on aurait pu refaire le monde rien que nous deux. Elle est loin cette époque où j’étais aussi innocente qu’elle. On avait pris chacune des chemins différents. Elle était l’intelligente. J’étais la rebelle. Elle n’avait plus rien à voir avec moi. J’attendais sa réponse. Je ne voulais pas lui parler. Je ne voulais pas qu’elle me demande des explications. Je ne voulais pas avoir de compte à lui rendre. Je voulais qu’elle laisse tranquille. Que je puisse vivre ma vie sans être dans son ombre. Alors, je ne serais jamais médecin ou avocate comme mes parents le voudraient. Je serais juste Rosalie avec ses qualités et ses défauts. Toujours dans l’encadrement de la porte, j’attendais une réponse de sa part.
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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyVen 16 Sep 2016 - 13:58

T'es encore en vie?

ft. Rosalie F. Jones


Si j'étais en colère? Bien sûr que oui j'étais en colère! Vous vous rendez compte de la manière dont nos parents avaient vécu ça? Ils avaient été inquiets de ne pas avoir de nouvelles. J'avais dû leur dire de ne pas s'inquiéter, que c'était Rosalie et qu'elle s'en sortait toujours, qu'elle avait sûrement eu besoin de couper les ponts pour se ressourcer, se redécouvrir elle-même... J'avais dû être convaincante alors que moi-même je n'y croyais pas... Je n'étais pas sûre que Rosalie allait bien et moi aussi je m'inquiétais. Cela avait beau faire des années que nous ne nous entendions plus trop elle et moi, ça ne m'empêchait pas de m'inquiéter pour elle... Au contraire même. Parce que du fait qu'elle ne me parlait plus, je ne savais pas ce qui lui passait par la tête, je ne savais pas dans quel état psychologique elle était... La porte s'ouvrit enfin. Elle avait sûrement dû avoir fait la fête la veille mais je m'en fichais. Elle faisait la fête? Elle avait qu'à assumer les lendemains de soirées. C'était son problème, pas le mien. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Elle bloquait clairement l'entrée pour me faire passer le message qu'elle ne désirait pas me voir mettre un pied dans son appartement. Le message passait clairement mais je n'avais pas encore dit mon dernier mot. « Bonjour à toi aussi Rosalie. Ravie de voir que tu es en vie et en pleine forme. » Je croisais les bras sur ma poitrine en la regardant droit dans les yeux. « Tu me laisses entrer ou tu préfères que je fasse un scandale en pleine rue? » J'étais capable de le faire. Je m'en fichais de réveiller le quartier ou d'attirer l'attention sur nous. C'était vraiment le cadet de mes soucis. Et dire qu'à une époque, j'avais crû que ça pourrait s'arranger entre nous. Quand elle était sortie avec ce crétin de Matt qui l'avait abandonnée du jour au lendemain, elle s'était calmée. Elle s'était assagie. J'avais pensé que ça pourrait finalement aller mieux entre nous mais après le départ de Matt, elle avait bien vite reprit ses mauvaises habitudes malheureusement.

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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyVen 16 Sep 2016 - 17:12

Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE Tumblr_lx6wowRSF81r4kfic

Ma sœur. Ma jumelle. Celle de qui j’avais été proche passé un moment. Celle à qui j’aurais pu donner ma vie si on me l’avait demandé. Mais il est loin le temps où l’on se faisais des bisous et des câlins. Il est loin le temps de l’innocence où je pensais qu’on était sur un même pied d’égalité. Elle était mieux que moi, tout le monde le savait. Tout le monde l’approuvait. J’étais que la gamine rebelle et anticonformiste de la maison. C’est peut-être pour ça que j’étais partie : pour leur donner raison. Pour qu’ils aient une vraie bonne raison de me critiquer. Une fois de plus. Dans l’encadrement de la porte, je la regardais. Elle devait être furieuse. Elle allait sûrement me demander où j’étais, ce que j’avais fait. Comme si j’avais des comptes à lui rendre. Il était loin aussi le temps où je lui racontais tout. Même pour Matt, je n’en avais pas vraiment parler. Elle l’avait su je-ne-sais-trop comment et je m’en moquais. Sa réflexion me fit sourire. Un scandale dans la rue ? Qu’elle le fasse, je n’en avais tellement rien à faire que ce serait presque risible, dans le fond. Et au pire, si elle me gonflait de trop, il me suffirait de lui claquer la porte au nez. Comme une gamine de quinze ans qui n’avait envie d’entendre une leçon de morale. Je soupirais et rétorqua :

« Fais-le en pleine rue, je m’en fiche. C’est toi qui passera pour une idiote, pas moi. » J’étais forte à ce jeu-là. Très forte même. J’ajoutais ensuite : « Je réitère ma question, tu veux quoi ? Si c’est par rapport à mon départ, tu ne sauras rien. Je n’ai pas envie d’en parler avec toi, j’fais ce que je veux de ma vie. »

J’étais catégorique. Je n’avais rien à dire à ma sœur. Pas là-dessus en tous cas. Je ne voulais pas qu’elle cherche plus loin que le bout de son nez. Je voulais qu’elle me laisse vivre ma putain de vie, loin d’elle. Loin des parents. Loin de Matt. Loin de toutes ces personnes nocives autour de moi. Je voulais vivre ma vie même si je ne prenais pas le bon chemin. Je m’en moquais. J’étais jeune, je voulais tout simplement profiter. Même si personne ne comprenait vraiment.
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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyDim 18 Sep 2016 - 15:13

T'es encore en vie?

ft. Rosalie F. Jones


Comment en étions-nous arrivé là? Comment avons-nous pu passer de soeurs jumelles fusionnelles à deux parfaites étrangères? Parce qu'il fallait bien se rendre à l'évidence, c'était ce que nous étions devenues l'une pour l'autre: des étrangères. Savait-elle pour Carlton? Pour Sandro? Oh oui, moi je savais pour Matt. Mais pas grâce à elle, ça non! Jamais de la vie elle serait venue me voir pour me parler de son petit-ami... A une époque, si. Elle l'aurait fait. Mais cela faisait bien des années à présent qu'elle ne le faisait plus. Et vu la tournure des évènements, quelque chose me disait que ça n'était pas prêt de changer pour revenir à comme c'était avant. Pourtant, ma soeur me manquait... Même si je n'étais pas prête à l'admettre à voix haute et encore moins devant Rosalie. De toute façon, le dire à ma soeur ne changerait rien. Elle s'en fichait. Comme de tout le reste. Tant qu'elle avait ses petites soirées et ses petites sauteries, le reste, elle n'en avait que faire. Sa famille n'avait aucune importance à ses yeux. « Fais-le en pleine rue, je m’en fiche. C’est toi qui passera pour une idiote, pas moi. » Quel sens de la répartie. « Pas du tout. On est idiote que si on se sent idiote. » J'haussai les épaules. Oui, j'étais fâchée. Mais je voulais aussi comprendre. Comprendre pourquoi est-ce-qu'on en était là?! Pourquoi nous n'arrivions plus à nous entendre comme c'était le cas enfant?!

« Je réitère ma question, tu veux quoi ? Si c’est par rapport à mon départ, tu ne sauras rien. Je n’ai pas envie d’en parler avec toi, j’fais ce que je veux de ma vie. » Elle ne comprenait pas. Ni ce que nos parents avaient ressentis, ni ce que moi j'avais ressentis. « Je me fiche de savoir où t'étais, avec qui, et ce que tu as fait. J'ai même pas de mal à deviner de toute façon. » Elle avait enchaîné les fêtes, c'était certain. Je n'avais pas besoin d'être médium pour savoir ça. Certes, j'aurais préféré qu'elle se tire une longue année pour aller dans des pays pauvres faire du bénévolat, des missions humanitaires, mais malheureusement, ce n'était pas le genre de Rosalie. C'était comme ça. « Ce que je veux savoir c'est pourquoi. T'étais même pas obligée de prévenir que tu partais, de dire où tu allais. Mais tu aurais quand même pu envoyer un sms de temps en temps juste pour dire aux parents que tu allais bien... Vos relations ne sont peut-être pas au beau fixe mais crois-moi, ils étaient quand même inquiets. Alors pourquoi tu n'as pas envoyé un seul message? Je pensais qu'avec ce que Matt t'avait fait, tu saurais ce que ça faisait et tu aurais évité de faire la même chose à ta famille... » C'était peut-être une sorte de coup bas mais après avoir traversé ça, je ne comprenais pas pourquoi elle nous avait fait la même chose en sachant ce qu'on ressentirait. Je posai mes yeux sur elle et soupirai doucement, plongeant mon regard dans le sien. « Je peux entrer...? S'il te plait. Je suis pas là pour te faire une leçon de morale, juste pour comprendre. » De toute façon, à quoi ça servirait de lui faire la leçon? Oui, j'étais en colère! Mais je comprenais pas surtout les raisons qui l'avaient poussée à faire ça. Elle nous détestait tellement...?

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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyJeu 20 Oct 2016 - 13:14

Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE Tumblr_lx6wowRSF81r4kfic

Je ne détestais pas Milena. Enfin, pas totalement. On avait pris des voix différentes. La sienne était sans doute moins dangereuse que la mienne et plaisait plus aux parents. Mais après tout, je voulais juste me différencier d’elle. J’avais mon caractère, ma personnalité, ma façon de voir les choses. Je vivais au jour le jour. Ma philosophie ? Carpe Diem. Ou Advienne que pourra. Je n’avais aucun projet sur le long. Ni sur le court terme. Je voulais simplement découvrir ce que le futur me réservait, jour après jour. Je me moquais que mes choix plaisent ou non. Face à Milena, je ne perdais pas la face. Je l’écoutais. Mais ça entrait dans une oreille pour ressortir par l’autre. Et là, elle prononça le prénom qu’il ne fallait pas. Le prénom d’une personne qui m’avait fait du mal. Le prénom d’une personne que j’aimerais toute ma vie, aussi étonnant que cela puisse paraître. Elle me demanda d’entrer. Je m’écartais de l’encadrement de la porte et lui répondit froidement :

« Vas-y entre, vu qu’apparemment, je n’ai pas le choix. » Après qu’elle soit entrée, je claquais la porte d’entrée comme une gamine de cinq ans en colère contre le monde. J’allais dans le salon, libre à elle de me suivre. Je pris mon paquet de cigarette et en sortie une, l’alluma puis la regarda : « Je t’en proposes pas je suppose ? » Lui lançant un regard noir, j’ajoutais ensuite : « Et pour répondre à ta question, je dois rien aux parents. Je suis majeure, je fais ce que je veux, non ? Et tu parles de Matt, mais est-ce que tu sais ce que j’ai ressentis quand il est partit ? Est-ce que t’as été là une seule seconde pour moi quand il est partit ? Non, il ne me semble pas. Alors maintenant, viens pas jouer la sœur qui s’inquiète. Ca fait des années que je suis le vilain petit canard parce que mes choix ne plaisent pas. Parce que je ne fais d’étude Parce que je ne suis pas aussi gentille, jolie et intelligente que toi. Et tu veux comprendre des choses alors que t’as tout fait pour plaire mieux que moi aux parents. Et si je suis partie, c’était juste pour prendre l’air, voir d’autres gens, d’autres paysages. J’aurais pas dû revenir. »

Je tirais sur ma cigarette, tout en continuant de la regarder. En parlant de Matt, elle avait voulu me blesser. J’avais aussi répondu par un coup bas. Parce que oui, elle avait voulu être là. Mais c’est moi qui l’avait rejeté parce que je pensais avoir besoin de personne. Je refusais d’être vue comme une petite chose fragile. Mais pour une fois, j’avais balancer à Milena ce que j’avais sur le cœur depuis des années. Qu’elle comprenne ou non, je m’en moquais. Il n’y avait plus rien entre nous, maintenant. J’attrapais ensuite mon téléphone sur la table basse du salon et pris le temps de regarder mes notifications. J’attendais sa réponse, même si j’avais guerre envie de l’entendre. Elle ne comprenait pas que c’était elle la fautive dans toutes ces histoires.
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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyDim 23 Oct 2016 - 20:00

T'es encore en vie?

ft. Rosalie F. Jones


C'était dingue. Comment avais-je pu m'éloigner autant de ma jumelle que ça alors qu'enfants, nous étions inséparables, comme deux doigts d'une main? Qu'est-ce-qui s'était passé entre nous pour que ça en vienne à ce stade là? Au point que je ne savais pas si un jour, on pourrait se retrouver? Rosalie me manquait. Même si je passais mon temps à lui faire des leçons de morale. C'était parce que je m'inquiétais pour elle. Je me fichais qu'elle veuille plus faire d'études tant qu'elle faisait ce qui lui plaisait. Même si je lui avais dit qu'elle ferait mieux de continuer à étudier, tant qu'elle faisait ce qu'elle aimait, ça me convenait. Je voulais que ma soeur soit heureuse. Qu'elle ait un boulot qui lui plaise, un homme qu'elle aime - ou même une femme, allez savoir avec le temps, peut-être avait-elle changé de bord - rien de tout ça m'importait tant qu'elle était heureuse et qu'elle était loin des problèmes. Tant qu'elle ne tombait pas sur un pauvre type qui se mettrait à la frapper, tant qu'elle ne se droguait pas et ne faisait pas de prison, ça m'allait. Je lui demandai d'entrer. « Vas-y entre, vu qu’apparemment, je n’ai pas le choix. » Je soupirai doucement en entrant. Je lui avais pourtant demandé l'autorisation, pas donné un ordre non plus. Elle claqua la porte derrière nous. Parfois, elle se comportait comme une enfant. C'en était affligeant.

Rosalie sortit son paquet de cigarettes. « Je t’en proposes pas je suppose ? » Bien sûr que non. Elle savait très bien que je ne fumais pas. J'avais mentionné Matt sans m'en rendre compte. Je n'avais jamais voulu la blesser. J'avais juste dit ce que je pensais, à savoir qu'en sachant ce qu'elle avait vécu avec Matt, elle n'infligerait pas la même chose à sa propre famille. J'avais eu tort puisqu'elle avait fait pareil. « Et pour répondre à ta question, je dois rien aux parents. Je suis majeure, je fais ce que je veux, non ? Et tu parles de Matt, mais est-ce que tu sais ce que j’ai ressentis quand il est partit ? Est-ce que t’as été là une seule seconde pour moi quand il est partit ? Non, il ne me semble pas. Alors maintenant, viens pas jouer la sœur qui s’inquiète. Ca fait des années que je suis le vilain petit canard parce que mes choix ne plaisent pas. Parce que je ne fais d’étude Parce que je ne suis pas aussi gentille, jolie et intelligente que toi. Et tu veux comprendre des choses alors que t’as tout fait pour plaire mieux que moi aux parents. Et si je suis partie, c’était juste pour prendre l’air, voir d’autres gens, d’autres paysages. J’aurais pas dû revenir. » Waouh. Elle était sérieuse là?! Je croyais halluciner. J'avais tout fait pour qu'on garde notre complicité! Comme si j'y pouvais quelque chose si notre entourage m'avait mise en avant! Je m'en serais bien passé! Devoir toujours prendre les bonnes décisions, ne jamais avoir le droit de décevoir parce qu'on est sensé être au top sans arrêt! C'était pas la pire des choses à vivre mais c'était pas forcément agréable d'avoir à supporter cette pression sans arrêt.

S'était-elle rendu compte de ce que je subissais comme pression?! Non, pas le moins du monde. Parce qu'elle s'était visiblement contentée de me jalouser ou je sais pas trop quoi sans aucune raison! « T'es vraiment injuste Rosalie! Tu crois que ça m'amusait qu'on mette en avant mon hypermnésie?! Qu'on vante mes bons résultats sans arrêt?! Je m'en serais passée! Devoir être au top niveau, ne pas avoir le droit de décevoir! Avec un don pareil, malheur si je ramenais un B à la maison! » Et c'était pas tout. Elle me reprochait de ne pas m'être inquiétée pour elle, de ne pas avoir été là quand Matt s'était tiré du jour au lendemain. « Quand Matt est partis, j'ai tout fait pour être là pour toi! C'est toi qui m'a repoussée, disant que t'avais besoin de personne! Ne me reproches pas un truc que tu ne m'as même pas laissé la chance de faire! » Je soupirai doucement. Rosalie m'avait blessée. Il était visiblement l'heure de l'honnêteté alors... « Pendant que tu m'en voulais, moi, au début, je t'admirais. Parce que toi tu faisais ce que tu voulais. Les bonnes notes que tu ramenais, tu les avais mérité. Moi... Moi j'avais un moyen de facilité... Retenir tout et n'importe quoi, c'était un moyen facile d'obtenir des bonnes notes... Toi au moins, tu les recevais parce que tu bossais ou parce que tu maîtrisais naturellement un sujet... Je me fiche que tu fasses des études Rosalie... Je suis vendeuse dans une boutique de vêtements et youtubeuse, conseillère en image... Tu crois que mes études m'ont servis? » Je retenais des larmes, blessée par elle. « Tu profites de ta vie... T'es intelligente et canon... T'es sexy... T'es sûrement la plus sexy de nous deux... » Je souris doucement avant de continuer. « Tu vois... Je veux juste que tu sois heureuse. Peu m'importe que ce soit en tant que barmaid ou même strip-teaseuse si tu voulais. Je me fiche de tes choix tant qu'ils te rendent heureuse et que tu ne t'attires pas d'ennuis... J'ai l'impression que tu t'en fiches de ce que je te dis mais puisqu'on en est à être honnête l'une envers l'autre... Ma jumelle me manque. C'est sûrement pas le cas pour toi, mais pour moi oui... » Je ne m'étais jamais montrée aussi fragile face à elle. J'avais toujours vu cette relation de conflit entre nous comme provisoire, comme deux adolescentes, puis deux jeunes adultes, se cherchant, prenant des chemins différents. Je détournai le regard quelques secondes alors que je l'avais regardé dans les yeux tout du long.

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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyJeu 5 Jan 2017 - 14:23

Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE Tumblr_lx6wowRSF81r4kfic

Est-ce que je regrettais d’en être arriver là avec Miléna ? Peut-être ou peut-être pas. On faisait peut-être parti de ses jumelles qui ne s’entendent pas. Qui ne sont pas du tout fusionnelles. Est-ce qu’on pouvait me blâmer d’avoir voulu me différencier d’une sœur qui se voulait beaucoup trop parfaite ? Et dans le fond, à toujours chercher la perfection, elle était juste imparfaite. Je n’arrivais pas à concevoir qu’on puisse vivre et agir en fonction de certaines personnes. Moi je n’avais jamais été dans cet optique. J’agissais comme je le voulais. Que ça plaise ou non c’était comme ça. J’avais ma propre personnalité et je n’étais pas formaté par rapport à une perfection qui n’existait pas. Et puis, si j’avais pris mes distances, c’était que Miléna les avait pris aussi. Est-ce qu’un jour elle s’était retourné en se demandant ce que je ressentais ? Absolument pas. Elle avait suivi son petit bonhomme de chemin. J’en avais fait de même. On ne pouvait pas me blâmer pour ça quand même. Mais apparemment aujourd’hui c’était l’heure des vérités et j’avais bien l’intention de lui dire tout ce que je pensais, ce que je ressentais. Tout ce que je gardais enfouis au fond de moi depuis des années. Toutes ses choses qui n’étaient jamais vraiment sortis. Je l’écoutais et attendit qu’elle ait finit son monologue. Je répondis :

« Putain mais Miléna, tout le monde t’as toujours mis sur un piédestal. T’as toujours été celle qu’on préfère parce que t’avais cette capacité à te souvenir de tout. Et moi j’ai juste vécut dans ton ombre pendant des années. On ne pouvait pas parler de Rosalie sans parler de Miléna. Et ouais effectivement peut-être que je suis injuste, mais tu tu n’es jamais demandé ce que je ressentais. Cette impression d’être bête. » Je marquais une brève pause avant d’ajouter : « Est-ce que tu t’ai demandé pourquoi j’ai pas voulu de toi quand Matt est partit ? Non, parce que tu voulais juste prendre ton rôle de sœur que tu n’avais pas joué depuis des années. Et tu sais quoi ? Je m’en suis très bien sortis sans toi. Sans personne. »

Je pris une taff de ma cigarette avant de lancer les cendres dans le cendrier et d’écouter une nouvelle fois Miléna. Je sentis une boule se former dans ma gorge mais il ne fallait pas que je pleure. Pas devant elle. Comme jamais je ne devais pleurer devant Matt. Devant personne même. Je détournais les yeux vers la fenêtre et regardais le bleu du ciel à travers la vitre. Je me concentrais pour ne pas pleurer. Sur un ton légèrement moins froid, je répondis :

« Tu sais, toi aussi t’aurais pu faire ce que tu voulais si tu ne t’étais pas laissé formaté par les parents. C’est ça la différence entre toi et moi : j’ai ma personnalité qui est ce qu’elle est et que personne ne pourra changer et t’es la fille gentille que les parents voulaient. Ils ont fait de toi ce qu’il voulait et ça n’a jamais marcher avec moi. » Je ne savais pas si c’était réellement méchant ce que je venais de dire mais c’est comme ça que je voyais les choses. Je reposais alors mon regard sur Miléna continuant de fumer ma cigarette. « Le truc c’est que les parents veulent que j’en fasse et qu’ils trouveront toujours un moyen pour que tu me fasses passer le message. Tu dis que je profite de ma vie et ce n’est pas moi qui dirait le contraire mais qu’est-ce qui te fait dire que cette vie me convient ? J’ai choisis la facilité par contradiction et effectivement je fais n’importe quoi, avec n’importe qui juste pour avoir cette impression de liberté que je n’ai jamais eu. Mais à ton avis ça va durer encore combien de temps ? Un an ? Deux ans ? Et après ? » Je marquais une autre pause avant d’écraser ma cigarette dans le cendrier. J’ajoutais : « Crois pas que ma vie est parfaite, même si je veux faire croire le contraire à tout le monde. Regarde : j’me suis barrée enchaîner les soirées autour du monde pour oublier Matt. J’ai gagné quoi ? Rien. Il me manque toujours. Et je n’ai presque pas de souvenir des soirées. Il y a juste mon porte-monnaie qui a changé. Tout ça pour dire que je fais pas forcément les bons choix et ça m’importe jamais rien, tout ça parce que j’ai pas voulu entrer dans le moule. » C’était la première fois depuis longtemps que je lui parlais calmement. Que je me confiais à elle sur ce que je ressentais. « Tu penseras ce que tu voudras mais toi aussi tu me manques et depuis des années. Sauf qu’on a pris des chemins différents et je sais pas si ils pourront se croiser à nouveau. »

Une larme coula le long de ma joue mais je l’essuyais rapidement. Je voulais juste qu’elle parte. Qu’elle me laisse tranquille. Mais rien n’était moins sûre.
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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyDim 12 Fév 2017 - 15:13

T'es encore en vie?

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Honnêtement? Je ne supportais plus cette situation avec Rosalie. Je ne supportais plus nos conflits constants. Parfois quand j'étais seule, je repensais à quand on était enfant. On était tellement proche à cette période là. Puis un jour, tout avait changé. Oh, ça n'avait sûrement pas changé du jour au lendemain mais sans qu'on s'en rende compte, on s'était éloigné l'une de l'autre jusqu'au jour où ça avait été trop tard. Jusqu'au jour où on se supportait à peine. Peut-être qu'on aurait pu éviter ça si on avait pas eu des œillères nous empêchant de voir la vérité sur ce qu'il se passait entre nous. Le fait était que le résultat était là et il était vraiment temps qu'on parle, qu'on mette les cartes sur la table. Peut-être que nous parler franchement, avec honnêteté, nous permettrait d'aller mieux toutes les deux. Sans doute qu'on se retrouvera plus comme avant mais peut-être qu'au moins on pourrait redevenir des soeurs et non pas rester des étrangères pouvant à peine supporter de se voir. « Putain mais Miléna, tout le monde t’as toujours mis sur un piédestal. T’as toujours été celle qu’on préfère parce que t’avais cette capacité à te souvenir de tout. Et moi j’ai juste vécut dans ton ombre pendant des années. On ne pouvait pas parler de Rosalie sans parler de Miléna. Et ouais effectivement peut-être que je suis injuste, mais tu tu n’es jamais demandé ce que je ressentais. Cette impression d’être bête. » Je baissai un instant les yeux. Elle n'avait pas tort. On m'avait mit sur un piédestal parce que j'étais hypermnésique. De plus, je n'avais pas forcément fait attention à ce qu'elle pouvait ressentir parce que dans un sens, je pensais la protéger. J'étais l'aînée. Si j'étais mise en avant, si c'était moi qui subissait la pression, je pensais que ça permettrait à Rosalie d'être plus sereine, de vivre sa vie. Je ne pensais pas qu'elle ferait du grand n'importe quoi. Je pensais juste que ça la soulagerait d'un poids de ne pas avoir la pression comme moi je l'avais. Je n'avais jamais pensé qu'elle avait pu se sentir bête ou moins bien que moi à cause de tout ça. Je pensais bien faire. Je n'avais jamais pensé à mal en faisant ça. « Est-ce que tu t’ai demandé pourquoi j’ai pas voulu de toi quand Matt est partit ? Non, parce que tu voulais juste prendre ton rôle de sœur que tu n’avais pas joué depuis des années. Et tu sais quoi ? Je m’en suis très bien sortis sans toi. Sans personne. » Je soupirai doucement en relevant mes yeux vers elle pour la regarder droit dans les yeux. « T'as raison. J'ai pas fait attention à ce que tu pouvais ressentir parce que je pensais te rendre service. Je pensais que si tu n'avais pas toute la pression que moi je ressentais, tu serais plus heureuse que moi. Et ça fait des années que tu ne veux plus que je prenne mon rôle de soeur Rosalie... Ne dis pas le contraire parce qu'on sait toutes les deux que tu m'aurais rejetée de toute façon, comme tu l'as fait quand Matt est partis. » Cela faisait déjà bien des années qu'on était plus proches elle et moi et je savais très bien qu'elle m'aurait pas laissé être une soeur pour elle. Ni avant, ni après Matt.

« Tu sais, toi aussi t’aurais pu faire ce que tu voulais si tu ne t’étais pas laissé formaté par les parents. C’est ça la différence entre toi et moi : j’ai ma personnalité qui est ce qu’elle est et que personne ne pourra changer et t’es la fille gentille que les parents voulaient. Ils ont fait de toi ce qu’il voulait et ça n’a jamais marcher avec moi. » Waouh. C'était vraiment pas gentil ce qu'elle disait. En fait, c'était plutôt méchant. En gros, je n'avais aucune personnalité? Et madame par contre en avait une et elle ne s'était jamais laissé marcher sur les pieds. Bah oui. C'était tellement mieux d'être comme elle était que d'être comme moi! « Mais je fais ce que je veux Rosalie. J'ai un métier qui me plait. J'ai un copain. J'ai la vie que je voulais. Je n'ai peut-être pas fait de grandes études comme me l'aurait permit mon hypermnésie, je ne me suis pas lancée dans une grande et prestigieuse université, ou dans la politique. Mais j'ai ce que je veux. Tu peux penser que j'ai été formatée par les parents, ça a peut-être été le cas quand on était petites mais j'ai suivie ma propre voie au final. Si pour toi être de nature gentille c'est un manque de personnalité, très bien. Alors j'ai pas de personnalité. Mais tu sais quoi? Je m'en contre-fous. Je m'en fiche parce que je suis heureuse, avec ou sans personnalité, formatée ou non par les parents. » J'avais envie de dire qu'au moins, je n'avais pas passé les dernières années à perdre mon temps en fêtes stupides tout les week-ends qui n'apportaient rien. Mais ce serait méchant et je n'avais pas envie de l'être. Je n'avais pas envie de sous-entendre qu'elle fichait sa vie en l'air parce que de toute façon, ça n'apporterait rien à cette conversation.

« Le truc c’est que les parents veulent que j’en fasse et qu’ils trouveront toujours un moyen pour que tu me fasses passer le message. Tu dis que je profite de ma vie et ce n’est pas moi qui dirait le contraire mais qu’est-ce qui te fait dire que cette vie me convient ? J’ai choisis la facilité par contradiction et effectivement je fais n’importe quoi, avec n’importe qui juste pour avoir cette impression de liberté que je n’ai jamais eu. Mais à ton avis ça va durer encore combien de temps ? Un an ? Deux ans ? Et après ? » J'haussai les épaules. Qu'est-ce-que j'en savais? ça durerait le temps que ça durerait, sans doute. « Tu sais pourquoi ils veulent que tu fasses des études? Parce qu'ils ont peur pour toi. Ils ont peur parce que tu fais n'importe quoi. Tu ne te montres pas un minimum responsable et c'est pour ça qu'ils te saoulent avec les études. Ils s'inquiètent et ils aimeraient pouvoir être sûrs que tu vas bien, que tu auras un boulot avec une rentrée d'argent, un copain pourquoi pas, que tu seras heureuse et qu'ils auront plus besoin de s'inquiéter pour toi, pour ton avenir, parce qu'ils sauront que tu seras entourée par des amis, et je parle de vrais amis, pas tes potes de soirées, par un homme, par ta soeur, ta famille, par des gens qui t'aiment et qui seront toujours là en cas de besoin. Tu peux le comprendre ça, qu'ils s'inquiètent pour toi...? » Je n'en étais pas sûre parce que je n'étais même pas sûre qu'elle me croit. C'était pourtant la stricte vérité. Ils avaient besoin d'être soulagés. De savoir qu'elle irait bien et qu'elle ne serait jamais seule. Comme n'importe quel parent se souciant de son enfant.

« Crois pas que ma vie est parfaite, même si je veux faire croire le contraire à tout le monde. Regarde : j’me suis barrée enchaîner les soirées autour du monde pour oublier Matt. J’ai gagné quoi ? Rien. Il me manque toujours. Et je n’ai presque pas de souvenir des soirées. Il y a juste mon porte-monnaie qui a changé. Tout ça pour dire que je fais pas forcément les bons choix et ça m’importe jamais rien, tout ça parce que j’ai pas voulu entrer dans le moule. » Je soupirai doucement en la regardant toujours. Autant continuer à être franche après tout. « Moule ou pas moule, personne n'est parfait Rosalie. On fait tous des erreurs. J'en ai fait plein. Les parents en ont fait. Tu en as fait. Matt en a fait. Tout le monde en fait... Mais il n'est jamais trop tard pour les rattraper... » La preuve. J'avais fait des erreurs avec elle et j'essayais de les rattraper. J'avais fait une erreur monumentale avec Sandro et je tentais de la rattraper du mieux possible. Il n'était jamais trop tard... Mais pour ça, il fallait mettre sa fierté de côté et vouloir réparer les dégâts. Et ça, c'était encore une autre histoire... « Tu penseras ce que tu voudras mais toi aussi tu me manques et depuis des années. Sauf qu’on a pris des chemins différents et je sais pas si ils pourront se croiser à nouveau. » Je vis sa larme. Mais je ne dis rien. Je me retenais moi aussi. « Comme je l'ai dit... Il n'est jamais trop tard Rosalie... » Il n'était jamais trop tard pour rattraper les choses, pour arranger les relations. Il fallait juste le vouloir, des deux personnes, pour qu'il y ait une chance que les choses s'arrangent et aillent mieux...

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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyMer 21 Juin 2017 - 19:32

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Ça en devenait presque grave. On avait été proche et maintenant on était comme de simples inconnues. Je lui parlais mais j’avais l’impression qu’elle ne me comprenait pas. Qu’elle ne cherchait pas à me comprendre. Et pourtant, d’un autre côté, je connaissais Miléna. Je savais qu’elle voulait comprendre. Et c’est aussi pour ça qu’on avait cette conversation, là, maintenant, tout de suite. Mais n’était-ce pas trop tard ? J’avais choisi ma voix. J’avais choisi la facilité. Faire la fête et coucher avec n’importe qui. Le premier venu faisait largement l’affaire. Pas d’attache. Pas de sentiment. Pas de souffrance. Puis j’avais rencontré Matt. Je m’étais raccroché à lui. Il était parti et tout était redevenu comme avant. Je savais que je ne pouvais pas vivre comme ça sur le long terme. Mais pour l’instant la situation me convenait. Et ce que Miléna ou même mes parents le comprennent ou non. J’écoutais ma sœur. Je ne sais pas si je voulais que ça s’arrange entre nous. Je ne savais pas si on pouvait faire quoi que ce soit pour que ça redevienne comme avant. Que j’arrive de nouveaux à me confier à elle. Que j’arrive une nouvelle fois à lui faire confiance. Je soupirais lorsque je l’entendis. Effectivement, je l’aurais envoyé sur les roses lorsque Matt est partit. Parce que je l’aurais pris pour une hypocrite finie. Parce que j’avais cette impression de n’avoir besoin de personne. Parce qu’être amoureuse ce n’était pas moi. Et souffrir pour un mec encore moins.

« Je dirais pas le contraire parce que t’as raison. Je ne veux plus que tu prennes ton rôle de grande sœur. Et pourquoi à ton avis ? » Je marquais une brève pause avant d’ajouter : « J’ai eu une sensation d’abandon Miléna. Quand tous les regards étaient braqués sur toi, moi j’étais dans ton ombre. Je ne pouvais pas briller par mon intelligence alors j’ai choisi une autre voix. Et cela m’a mené à ce que je suis aujourd’hui. Et tu vois quand t’as l’impression que même ta propre jumelle te prend pour la dernière des idiotes, effectivement tu n’as pas envie qu’elle prenne son rôle de grande sœur. »

J’étais maladroite dans mes mots. Mais je manquais énormément de tact. Je disais les choses comme je les pensais, sans vraiment penser aux conséquences. Je ne faisais pas vraiment attention au vocabulaire que j’employais. Je n’avais jamais su choisir mes mots et prendre des pincettes. Cela me jouerait certainement des tours un jour, mais je m’en moquais. Je ne changerais à vingt-trois ans, c’était clair, net et précis. Je pris une autre bouffée de cigarette en écoutant ma frangine qui me parlait des parents. Ils s’inquiétaient pour moi ? A d’autre. Je n’étais pas non plus tombée de la dernière pluie.

« Même dans l’hypothèse où ils s’inquièteraient pour moi comme tu le dis si bien, faire des études n’a jamais été une sécurité. Si coucher avec n’importe qui et faire la fête ma plait, qu’est-ce que ça peut leur faire ? Surtout que j’ai un job, une rentrée d’argent régulière tous les mois. Je bosse dans une boite de nuit j’te signale. Alors ouais peut-être que dans les repas de famille dire qu’une de leur fille travaille de nuit, c’est pas glorieux et après ? Je suis jeune. Je n’ai pas envie de me prendre la tête. Je n’ai pas envie de me réveiller un matin et me rendre compte que je n’ai pas vécu la vie que je voulais. Je n’ai pas envie de regretter dans dix ans et me dire que j’aurais pu faire telle ou telle chose. Alors peut-être que je fais n’importe quoi, mais il y en a combien dans le même cas que moi ? » Je marquais une brève avant d’ajouter : « Et certes mes amis c’est pas les amis rêvés mais d’un autre côté c’est avec eux que je me sens bien. Et puis, j’étais entouré d’un mec bien. Sauf qu’il a décidé de se barrer du jour au lendemain, alors très honnêtement, je j’ai plus envie de m’attacher. J’ai plus envie de souffrir. Je veux plus ressentir ce sentiment d’abandon une nouvelle. Tu l’as fait. Il l’a fait. Et clairement, je ne pourrais pas survivre si je le ressentais une nouvelle fois. »

Une larme coula le long de ma joue mais je l’essuyais rapidement. Je ne voulais pas pleurer devant Miléna. Parce que ça voudrait dire que ça m’atteint et même si c’était le cas, je ne voulais pas qu’elle sache. Je détournais le regard, préférant regarder par le fenêtre plutôt que d’affronter son regard.

« Peut-être que c’est pas trop tard, sauf que j’ai pas envie que tu me juges. Je n’ai pas envie, dès que je me confie à toi, d’avoir cette peur de me dire que tu vas forcément me faire une leçon de moral. Je n’ai pas envie que tu prennes le rôle des parents parce que t’es pas d’accord avec mes choix. Et, je ne sais pas si t’es capable de juste écouter quand je me confie, sans rien dire… »

J’écrasais ma cigarette dans le cendrier puis reposait son regard sur elle. La conversation qu’on avait était dure et peut-être qu’inconsciemment je parlais à cœur ouvert avec ma sœur. Je lui avais dit des choses que je n’avais jamais abordé avec elle -ni même avec personne- auparavant. Et c’était bizarre.
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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyDim 2 Juil 2017 - 20:26

T'es encore en vie?

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J'avais l'impression que notre situation était un cercle vicieux et sans fin. J'avais la cruelle sensation qu'on tournait en rond. Elle refusait de m'écouter et si je voulais que notre relation évolue, ça allait sûrement être à moi de faire des sacrifices et de laisser tomber. D'abandonner la partie. A quoi bon continuer de toute façon? Elle était aussi bornée que moi et on était toutes les deux assez fières pour ne pas lâcher prise. Mais j'en avais assez de ces disputes stupides qui ne menaient de toute façon nul part. Je soupirais. « Je dirais pas le contraire parce que t’as raison. Je ne veux plus que tu prennes ton rôle de grande sœur. Et pourquoi à ton avis ? J’ai eu une sensation d’abandon Miléna. Quand tous les regards étaient braqués sur toi, moi j’étais dans ton ombre. Je ne pouvais pas briller par mon intelligence alors j’ai choisi une autre voix. Et cela m’a mené à ce que je suis aujourd’hui. Et tu vois quand t’as l’impression que même ta propre jumelle te prend pour la dernière des idiotes, effectivement tu n’as pas envie qu’elle prenne son rôle de grande sœur. » Je venais pourtant de lui expliquer que je pensais lui rendre service en ayant les regards sur moi. C'était moi qui subissais la pression, pas elle! C'était moi qu'on attendait revenir avec que des A+ parce que j'avais le don d'hypermnésie qui me permettait de retenir tout ce que je lisais et c'était donc moi qui n'avait pas le droit à l'erreur! Ce n'était pas elle qui avait eu droit à des remarques cinglantes parce qu'elle était revenue une fois, une seule fois avec un B-! « Je t'ai jamais prise pour une idiote et tu le sais! Et c'est ça que tu voulais? Avoir l'attention sur toi?! Qu'on attende de toi toujours mieux, qu'on attende de toi que tu sois parfaite et la meilleure de la classe?! J'aurais volontiers échanger ma place mais je ne l'ai pas fait parce que je voulais pas que toi, tu subisses ça! Excuses moi d'avoir essayer de te protéger! Si ça, ça fait de moi une terrible soeur qui t'a abandonnée, alors très bien! Je ne suis qu'une horrible soeur! » J'en avais assez qu'elle ne comprenne pas que je me serais passé de cette place au centre de la scène. Elle, certes on l'a saoulait pour qu'elle fasse des études, mais on lui demandait pas de faire des grandes études, d'avoir toujours les meilleurs résultats. Ce que Rosalie ne savait pas c'était que j'avais déçu nos parents quand je leur avais dit que je n'irais pas en fac de droit ni de médecine mais que j'allais devenir vendeuse dans une boutique et rester youtubeuse. Imaginez leur tête. Leur fille si "parfaite", avec de si bons résultats scolaires et qui ne faisaient finalement pas de grandes et prestigieuses études alors qu'elle en avait largement les capacités? Le drame! Pourtant, ils avaient finis par accepter ça. Tout comme ils pourraient accepter les choix de Rosalie si elle se montrait un minimum plus responsable.

« Même dans l’hypothèse où ils s’inquièteraient pour moi comme tu le dis si bien, faire des études n’a jamais été une sécurité. Si coucher avec n’importe qui et faire la fête ma plait, qu’est-ce que ça peut leur faire ? Surtout que j’ai un job, une rentrée d’argent régulière tous les mois. Je bosse dans une boite de nuit j’te signale. Alors ouais peut-être que dans les repas de famille dire qu’une de leur fille travaille de nuit, c’est pas glorieux et après ? Je suis jeune. Je n’ai pas envie de me prendre la tête. Je n’ai pas envie de me réveiller un matin et me rendre compte que je n’ai pas vécu la vie que je voulais. Je n’ai pas envie de regretter dans dix ans et me dire que j’aurais pu faire telle ou telle chose. Alors peut-être que je fais n’importe quoi, mais il y en a combien dans le même cas que moi ? Et certes mes amis c’est pas les amis rêvés mais d’un autre côté c’est avec eux que je me sens bien. Et puis, j’étais entouré d’un mec bien. Sauf qu’il a décidé de se barrer du jour au lendemain, alors très honnêtement, je j’ai plus envie de m’attacher. J’ai plus envie de souffrir. Je veux plus ressentir ce sentiment d’abandon une nouvelle. Tu l’as fait. Il l’a fait. Et clairement, je ne pourrais pas survivre si je le ressentais une nouvelle fois. » Un nouveau soupire m'échappa alors que je la vis essuyer ses yeux. Je préférai ne rien dire au sujet de la larme, je savais comment elle était. Je me calmai et lui répondis: « Ils s'inquiètent. T'es leur fille et même si vos relations sont tendus, ils t'aiment plus que tout. Tu le saurais si t'avais une conversation à coeur ouvert avec eux, comme avec moi en ce moment... » Je détournai à mon tour les yeux en faisant une légère pause puis je repris la parole en reposant mon regard sur elle. « Ils ont peur qu'il t'arrive quelque chose... Ils ont peut qu'un soir en sortant de ton boulot il t'arrive un truc sur le parking parce que t'auras peut-être croisé la route d'un psychopathe. Bien sûr que ça pourrait arriver en pleine journée aussi, mais il y a encore plus de risques la nuit. Et moi aussi je m'inquiète pour toi. Parce que tu dis avoir des amis, mais on sait très bien que ce ne sont pas forcément eux qui viendront t'aider quand tu auras vraiment un problème alors que nous, on sera toujours là pour toi, quoi qu'il arrive, qu'importe nos différences. Ne l'oublies jamais Rosalie... » C'était vrai. Même si on se disputait, si elle avait un problème, je laisserais tout tomber pour l'aider et la sortir du pétrin ou l'aider à trouver des solutions. Parce que c'était ce que faisait la famille. Les amis, on sait tous comment c'est. Tant que tout est rose, ils sont là. Quand ça se gâte, on les voit plus. Et ce n'est pas seulement valable pour ses amis à elle, c'est valable pour un grand nombre de soi-disant amis sur terre.

« Peut-être que c’est pas trop tard, sauf que j’ai pas envie que tu me juges. Je n’ai pas envie, dès que je me confie à toi, d’avoir cette peur de me dire que tu vas forcément me faire une leçon de moral. Je n’ai pas envie que tu prennes le rôle des parents parce que t’es pas d’accord avec mes choix. Et, je ne sais pas si t’es capable de juste écouter quand je me confie, sans rien dire… » Je secouai la tête légèrement de gauche à droite. Je n'allais pas la juger. C'était pas ça mon rôle. Mais j'étais là pour lui dire aussi les choses telles que je les vois de l'extérieur, que ça lui plaise ou non. Si je ne sentais pas tel ou tel homme, telle ou telle amie, je me devais de l'avertir. Sans pour autant la juger si elle continuait à fréquenter la personne contre laquelle je l'aurais mise en garde. J'étais là pour lui dire aussi si elle se comportait mal, pour lui rappeler de réfléchir avant de parler et de tourner sept fois sa langue dans sa bouche si c'était nécessaire avant de parler. Je n'étais pas juste là pour écouter et dire amen à tout. J'étais là pour la conseiller, la mettre en garde, et essayer de la protéger du mieux possible. Ce n'était pas pour la juger. Mais elle et moi n'avions pas toujours la même définition des choses. « Je suis là pour te conseille, te mettre en garde, te protéger et t'écouter. Je suis pas là pour te juger et je l'ai jamais été. J'ai jamais jugé tes choix. Je ne suis pas d'accord avec certains des tiens, mais ça ne veut pas dire que je te juge. On ne peut pas être d'accord sur tout, c'est comme ça. » J'haussai légèrement les épaules. Je n'en pouvais plus de nos disputes récurrentes et redondantes. « J'arrête Rosalie... Je suis venue pour essayer de mettre les choses à plat, pour te parler et essayer de récupérer un minimum de notre relation, pour qu'on essaie de se donner une nouvelle chance de réparer les dégâts. Maintenant la balle est dans ton camps... » Je la regardais dans les yeux et ça se voyait dans mon regard que j'étais sincère. Je n'allais plus la harceler en vain si elle ne voulait plus de moi dans sa vie. On dit que quand on perd son jumeau, on a comme une partie de soi qui meurt en même temps. C'était un peu ce que je ressentais à cet instant. J'avais l'impression de sentir une partie de moi qui se détachait parce que je n'étais pas sûre que Rosalie donne une suite positive à cette entrevue, pour être tout à fait honnête. En tout cas, j'aurais fait de mon mieux pour retrouver ma jumelle. Je ne pourrais pas me reprocher de ne jamais avoir essayé.

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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyDim 24 Sep 2017 - 18:31

Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE Tumblr_lx6wowRSF81r4kfic

Ça me faisait mal au cœur. Cette sensation d’avoir perdue ma sœur. Cette impression qu’on était devenue de parfaites inconnues. Elle ne comprenait pas mon point de vue. Je ne comprenais pas le sien. Et si l’une de nous deux en démordrais pas, les choses telles qu’elles étaient. On pouvait être différente, mais sur ce point-là, on était les mêmes. Je voulais qu’elle s’en aille. Parce que j’avais besoin de me retrouver. De pleurer seule dans mon coin. De me remettre en question. Enfin, ça, je passais mon temps à le faire. Si je m’étais barrée pendant un an, faire un tour du monde des meilleures soirées, c’était surtout pour voir si j’étais vraiment cette fille-là. Bien que je dise le contraire, je ne me retrouvais pas là-dedans. Je savais que je pouvais foutre ma vie en l’air. Et ensuite ? Miléna a une carrière qui décolle. Un homme qui ferait n’importe quoi pour elle. Moi j’avais quoi ? Des parents et une sœur qui me font des leçons de moral. Un homme qui a fait énormément pour moi mais qui a préféré se barrer. Et mes yeux pour pleurer. L’abandon fait mal. Mais encore plus quand il vient des gens que l’on aime. J’écoute Miléna. J’ai l’impression qu’on en est au point de non-retour. Je la regardais, avant de répondre :

« Non c’est pas ce que je voulais. Mais quand aux repas de famille, on parlait que de toi, t’aurais pu faire en sorte de me laisser un peu de place. Juste me montrer que j’existe. Alors ouais, j’suis peut-être le vilain petit canard parce que je n’ai pas ce don, mais quand t’as dix piges, que tout le monde s’intéresse et est fier de ta jumelle et que personne ne pose de question me concernant, je peux t’assurer que ça fait mal, Miléna. Je n’avais pas besoin d’être protégée. J’avais juste besoin qu’on me remarque aussi. Qu’on s’intéresse à moi, pas forcément pour les mêmes choses mais avoir ne serait-ce qu’un peu de reconnaissance. »

Et on partit sur le sujet des parents. Qu’ils s’inquiétaient. Ca va, j’étais grande. Je ne rentrais jamais vraiment seul puisqu’on finissait toujours plus ou moins aux mêmes heures. Et dans l’hypothèse où il devait m’arriver un truc, c’est que c’est le Destin et ça s’arrête-là. Je soupirais légèrement. Est-ce qu’elle avait raison ? Je n’en savais rien. Elle me fit part du fait qu’elle serait toujours là. Que les parents aussi le serais. Et ça faisait mal dans un sens. Parce que toutes les personnes qui avaient dit qu’ils ne m’abandonneraient jamais, l’avait fait. Je reposais mon regard sur Miléna. J’en avais gros sur la patate. J’avais une boule de la gorge, mais je ne devais pas craquer devant elle. Je répondis simplement, d’une voix tremblante :

« Matt avait dit qu’il serait toujours là et il a fini par fuir. Du jour au lendemain. Sans donner de nouvelles. La plupart des gens qui ont dit qu’ils seraient là, sont tous partis. Donc, j’ai un peu du mal à le croire, tu vois ? » Je marquais une brève pause avant d’enchaîner : « Et tu dis que mes potes de maintenant ne seront pas là si j’avais un problème, qu’est-ce t’en sais ? C’est bien eux qui m’ont fait réintégrer mon job quand je suis revenue. C’est eux qui ont pris de mes nouvelles durant mon road trip. C’est eux qui m’ont aidé quand Matt es partit. Tu penses qu’ils ne seront pas là parce que tu ne les connais pas. Ce n’est pas parce qu’ils vivent au jour le jour, qu’ils passent plus de temps à picoler et à fumer que c’est des mauvaises personnes. Alors ouais, ils ne rentrent pas dans les cases que la société veut définir parce qu’ils vivent leur vie comme ils le veulent. Tu les aimerais si tu les connaissais. Ils se donnent des airs de bad boys mais au final c’est peut-être les personnes les plus gentilles et sincères que je connaisse. »

Alors ouais, je savais que les fréquenter n’était pas forcément bien. Pour la plupart, ils avaient des casiers judicaires long comme le bras. Ils n’avaient pas forcément eu une enfance toute rose mais ils avaient essayé de s’en sortir comme ils le pouvaient. Aujourd’hui, ils essayaient simplement de se ranger. Et je savais que si j’avais un problème, ils seraient là. Du moins, je l’espérais. Parce que dans un sens, je savais que Miléna avait raison. Sauf que je ne l’avouerais jamais. Je la regardais et continuais de l’écouter. La balle était dans mon camp, d’après ses dires. Mais je ne savais si j’étais prête à ce que tout redevienne comme avant. Je ne savais pas si je serais capable de passer au-dessus de ça. D’un côté, elle n’y était pour rien dans cette situation. Si les parents l’avaient mise sur un piédestal, elle n’avait rien demandé. Mais c’était dur à accepter. Je répondis :

« Je pense que directement ou indirectement on a voulu s’éloigner l’une de l’autre. On a plus la même vie. J’préfère la débauche quant toi t’as une vie bien rangée. Je ne dis pas que je fais une croix sur notre relation parce que… tu me manques. Mais là, pour le moment, je pense que je ne suis pas capable de passer au-dessus de toute cette souffrance que j’ai au fond de moi. » Je marquais une brève pause, avant d’ajouter : « Ne crois pas que c’est facile pour moi. Ne crois pas que cette conversation ne change rien. Mais j’pense que j’suis perdue par rapport à pleins de chose et tant que tout ne sera pas remis en place dans ma tête, je pourrais pas avancer dans tout ce bordel. »

J’avais parlé avec un air presque chaleureux. Un air que je n’avais pas employé avec Miléna depuis un sacré moment. J’étais sincère. J’étais perdue dans ma vie de manière générale. Je passais mon temps à faire la fête pour oublier. Et parce que n’avoir aucune obligation me plaisait aussi. Mais la conversation avec MIléna m’avait perturbée. Je ne voulais pas le lui montrer même si j’avais essayé de lui en faire part subtilement.
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MessageSujet: Re: Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE   Tiens, t'es encore en vie? || ROSALIE EmptyMar 3 Oct 2017 - 14:01

T'es encore en vie?

ft. Rosalie F. Jones


Je comprenais un peu mieux ce que Rosalie avait ressentie. A l'époque, j'avais pensé bien faire. J'avais peut-être eu tort. Mais je ne pensais pas à mal. Je ne pensais qu'à protéger ma jumelle, à lui éviter la pression à laquelle j'avais droit sans arrêt. Si elle croit que ça m'amusait d'être le centre d'attention de la famille, elle se trompe. Je m'en serais bien passé. Elle pensait peut-être que ça me plaisait d'être le nombril, mais ce n'était pas le cas. Elle n'imaginait pas à quel point j'étais heureuse d'avoir quitté la maison familiale et d'avoir fait ce que je moi, je voulais de ma vie, qu'importe ce que les autres pouvaient en penser. Certains avaient clairement dit que je gâchais ma vie à ne pas exploiter mon don pour faire de grandes études prestigieuses et avoir un boulot tel que médecin, vétérinaire ou que sais-je encore d'autre. Mais je m'en foutais. Je voulais travailler dans la mode depuis longtemps et je n'avais laissé personne me dire ce que je devais faire de ma vie. Je voulais la même chose pour Rosalie. Mais je voulais qu'elle ait un job stable, des amis là pour elle, qu'elle laisse même une chance à Matt. J'avais entendu dire qu'il était de retour en ville. Je voulais que ma soeur soit heureuse, retrouver notre complicité, mais qu'elle ait une vie stable tout en lui plaisant. Mais je voulais qu'elle arrête de faire la fête à tout va. Elle avait bien profité, il était temps qu'elle songe à se caser, à devenir adulte et à faire un truc qui lui plaise vraiment. Je voulais qu'elle ait ce que moi j'avais. Si du moins, c'était ce qu'elle souhaitait avoir. A savoir: une carrière, un copain génial, des amis digne de ce nom... « Non c’est pas ce que je voulais. Mais quand aux repas de famille, on parlait que de toi, t’aurais pu faire en sorte de me laisser un peu de place. Juste me montrer que j’existe. Alors ouais, j’suis peut-être le vilain petit canard parce que je n’ai pas ce don, mais quand t’as dix piges, que tout le monde s’intéresse et est fier de ta jumelle et que personne ne pose de question me concernant, je peux t’assurer que ça fait mal, Miléna. Je n’avais pas besoin d’être protégée. J’avais juste besoin qu’on me remarque aussi. Qu’on s’intéresse à moi, pas forcément pour les mêmes choses mais avoir ne serait-ce qu’un peu de reconnaissance. » C'était ça qui me faisait comprendre que j'avais sûrement fait les mauvais choix mais ça ne changeait rien au fait que ce n'était pas en pensant à mal. Bien au contraire. « T'es ma petite soeur, même si on est jumelle, et c'est mon job de te protéger même si tu penses ne pas en avoir besoin... » Je lâchai un soupir en la regardant dans les yeux. « J'ai peut-être pas fait les bonnes choses mais je pensais pas à mal. Et tu peux pas m'en vouloir à vie d'avoir essayé de faire les choses biens et d'avoir tenté de te préserver. » C'était vrai quoi. Est-ce-qu'elle pouvait m'en vouloir à vie d'avoir essayé de prendre les bonnes décisions? D'avoir fait au mieux pour la préserver? Je ne crois pas.

« Matt avait dit qu’il serait toujours là et il a fini par fuir. Du jour au lendemain. Sans donner de nouvelles. La plupart des gens qui ont dit qu’ils seraient là, sont tous partis. Donc, j’ai un peu du mal à le croire, tu vois ? Et tu dis que mes potes de maintenant ne seront pas là si j’avais un problème, qu’est-ce t’en sais ? C’est bien eux qui m’ont fait réintégrer mon job quand je suis revenue. C’est eux qui ont pris de mes nouvelles durant mon road trip. C’est eux qui m’ont aidé quand Matt es partit. Tu penses qu’ils ne seront pas là parce que tu ne les connais pas. Ce n’est pas parce qu’ils vivent au jour le jour, qu’ils passent plus de temps à picoler et à fumer que c’est des mauvaises personnes. Alors ouais, ils ne rentrent pas dans les cases que la société veut définir parce qu’ils vivent leur vie comme ils le veulent. Tu les aimerais si tu les connaissais. Ils se donnent des airs de bad boys mais au final c’est peut-être les personnes les plus gentilles et sincères que je connaisse. » Un nouveau soupir m'échappa. Elle n'avait pas tout à fait tort. Mais elle n'avait pas non plus tout à fait raison. « Ne compare pas ta famille à un petit-ami. Tu devrais savoir que pour moi la famille c'est sacré. Tu penses que je me casserais la tête à essayer de réparer notre relation si j'avais l'intention de t'abandonner du jour au lendemain? Je me donnerais pas tant de peine si c'était pour t'abandonner par la suite. Réfléchis un peu. C'est justement maintenant que tu peux voir que je ne compte pas te laisser tomber. Parce que ce serait justement dans une situation difficile, dans une épreuve, que je te laisserais tomber si ça devait arriver. Pourtant, je ne l'ai pas encore fait alors que j'en aurais déjà eu l'occasion. » C'était vrai. Franchement, je me donnerais tant de mal maintenant pour récupérer notre complicité si je ne pensais pas rester à ses côtés longtemps? Je profiterais de l'occasion pour la laisser tomber, c'était l'occasion rêvée pour ça. Mais non, au contraire, j'arrêtais pas d'aller vers elle. Souvent en vain, mais le geste était là. « Ensuite, tu dis que tes potes étaient là quand tu as eu besoin d'eux. Moi aussi j'aurais été là, si tu m'avais laissée être là je te rappelle. J'ai essayé, tu m'as rejetée. Je pouvais pas être là si tu me laissais pas une place dans ta vie. » Je marquai une pause de quelques secondes avant de reprendre. « Quant à tes amis actuels... Peut-être que j'ai tort à leur sujet. Peut-être pas.  Qui sait après tout...? » Peut-être que c'étaient des personnes biens. Peut-être pas. Peut-être qu'ils étaient bien pour le moment et que du jour au lendemain, eux aussi partiront et la laisseront derrière eux. Peut-être pas. Personne ne sait de quoi le lendemain est fait après tout.

« Je pense que directement ou indirectement on a voulu s’éloigner l’une de l’autre. On a plus la même vie. J’préfère la débauche quant toi t’as une vie bien rangée. Je ne dis pas que je fais une croix sur notre relation parce que… tu me manques. Mais là, pour le moment, je pense que je ne suis pas capable de passer au-dessus de toute cette souffrance que j’ai au fond de moi. Ne crois pas que c’est facile pour moi. Ne crois pas que cette conversation ne change rien. Mais j’pense que j’suis perdue par rapport à pleins de chose et tant que tout ne sera pas remis en place dans ma tête, je pourrais pas avancer dans tout ce bordel. » Je souris doucement en la regardant dans les yeux puis j'hochai légèrement la tête. Elle avait un ton différent de d'habitude et c'était agréable. Est-ce-que je croyais ce qu'elle disait? Oui, je pense. Mais je n'étais pas sûre que ça change quelque chose. Je n'étais pas sûre qu'elle revienne vers moi, même quand tout se sera remis en place dans sa tête. Je n'étais plus sûre de rien concernant notre relation, à part que je voulais retrouver notre complicité. Mais à présent, je ne pouvais plus rien faire. La balle était dans son camp, seule Rosalie pouvait décider de la suite des évènements. « Bien... Je suppose que je vais te laisser maintenant... Je t'ai dit ce que j'avais à te dire, tout repose sur toi. Tu sais où me trouver, si t'as besoin de quoi que ce soit ou ne serait-ce que pour faire un pas suivant dans nos retrouvailles... » Je n'avais plus d'autres arguments, ni la force de continuer. J'avais dit ce que j'avais sur le cœur, tout était entre ses mains à l'avenir.

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