Nous étions un jour de semaine. Et j’avais décidé de prendre un jour de repos. Cela ne pourrait pas me faire de mal. Les effets de manque s’atténuaient peu à peu même s’ils étaient toujours présents. Mais j’étais obligée de m’arrêter et pour le bébé et pour ma maladie. Enfin bref, je n’avais pas eu le choix. J’avais un peu le moral dans les baskets. Aymeric travaillait toute la journée et j’avais besoin de prendre l’air, de sortir un peu. Non, pas pour boire cette fois – ci. Cela faisait longtemps que je n’avais plus fait du shopping. La veille, j’avais reçu un mail me disant que mon magasin préféré faisait des réductions. Ni une, ni deux, je m’habillais. Un jeans ainsi qu’une blouse blanche aux manches trois quarts me suffisait amplement. Juste de quoi cacher le creux de mes bras et toutes les traces de piqûres possibles. J’avais envie de m’acheter cette petite boule que l’on met sur son ventre pour appaiser le bébé. Et puis, un petit body neutre. Je ne savais pas encore le sexe. Pour mon magasin préféré, j’y prendrai un ou deux vêtements pour moi. Bon, je ne pourrais les mettre que peu de temps mais j’avais besoin de temps pour moi. Juste pour faire attention. J’avais largement les moyens de me faire ce petit plaisir. J’entrais alors dans cet immense centre commercial. Il y avait du monde à n’en plus finir. Je ne supportais pas cela. Je détestais le monde mais je prenais sur moi et me dirigeais vers le dit magasin. Je commençais toujours par un coin. Je vis alors une jeune fille. Elle regardait une blouse qui me tentait bien aussi. « Elle est pas mal, cette blouse ! Je suis certaine qu’elle vous irait comme un gant. ». Je lui souris alors. J’étais plutôt sociable. Mais je ne voulais pas m’incruster de trop. Je pris donc la même blouse qu’elle mais dans ma taille. Je lui souris doucement.

Mon métier était tel que je devais être capable de parler à des inconnus. Oh, pas me confier, loin de là mais plutôt m’assurer de leur bien être et donner des nouvelles de leurs proches. Mais là, je me retrouvais dans une situation que je ne connaissais pas. Je n’avais jamais pris le temps pour faire les magasins seule. J’y allais bien souvent avec Rosalie. Elle avait l’art de m’habiller correctement. On peut d’ailleurs dire que c’était son atout majeur. Oh, j’avais bon goût aussi. Mais elle était bien meilleure que moi dans ce domaine. J’avais donc envie de vêtements pour moi. Mais il m’en faudrait des plus larges, que je puisse porter plus longtemps. Je ne voulais pas que mon ventre se voie directement. J’avais envie de le garder un peu pour moi. Et la blouse que l’autre cliente avait choisie collait plutôt au corps. Mais il faut dire qu’elle avait un corps parfait. Oui, il m’arrivait assez souvent de détailler les corps féminins. Je les trouvais tellement passionnants. Mais, ça, c’est une autre histoire… Je parlais donc à cette jeune fille pour la complimenter. Mais c’est alors qu’elle me parlait bien plus, se présentant même. J’étais un peu surprise mais je me lançais aussi. Et puis zut, Louise ! Il faut bien faire de nouvelles connaissances à un moment donné, non ? « Oui oui, j’ai aussi reçu le mail. J’en profite donc pour venir voir et peut – être faire deux ou trois emplettes. ». Je la regardais tout en souriant. Je me rappelais que je ne m’étais pas encore présentée. « Et moi, c’est Louise. ». Devais – je préciser mon nom de famille ? J’avais déjà une sacré réputation dans cette ville. Pas que je m’en vante mais elle devait très certainement avoir déjà entendu parler de moi. « Oui, je pense aussi. Mais je cherche plutôt des vêtements plus larges. ». Je touchais délicatement mon ventre et me tournais doucement vers le rayon perpendiculaire où se trouvaient de plus grandes tailles.