CHAPITRE UN:
FAMILY IS EVERYTHING...
Ma vie n'a pas été simple. J'ai perdu beaucoup de personnes qui m'étaient chères. J'ai fais pas mal de mauvais choix. J'ai vécu dans la misère. Mais commençons par le début, voulez-vous? Je m'appelle Eryn Heather Rhodes. Je suis née le 06 mars 1993, à Paris, France. J'ai 21 ans et toutes mes dents. Si si, difficile à croire quand je vais vous raconter où et comment j'ai vécu, mais c'est pourtant la vérité. Je suis née à l'hôpital. Ma mère était seule ce jour-là. Mon père? Il s'était tiré depuis belle lurette. Je ne l'ai jamais connu et je n'en ai jamais réellement eu l'envie d'ailleurs. Ma mère faisait deux boulots pour réussir à subvenir à nos besoins. Elle s'est toujours bien occupée de moi. Jusqu'à mes quatorze ans. Ma mère est tombée malade, ce qui a fait qu'elle ne pouvait plus aller travailler. Bien entendu, elle avait un peu d'argent de côté, mais il fallait payer les soins médicaux et laissez moi vous dire que l'hôpital, ça revient cher. C'est à ce moment là que j'ai arrêté d'aller à l'école. Il fallait que je m'occupe de ma mère. Il n'y avait rien de plus important qu'elle. Et c'est aussi là que j'ai dérapé. J'avais quatorze ans et on avait un besoin urgent d'argent. Qu'auriez-vous fait à ma place? Il n'y avait personne pour nous aider. Alors, secrètement, j'ai commencé à travailler... Mais pas comme serveuse ou que sais-je. Comme si on allait donner un travail à une gamine, à une mineure. Sauf un homme. Il m'avait entendu parler de mes problèmes avec mon amie d'enfance. Il m'avait dit qu'il pouvait m'aider, si je le voulais. J'avais refusé mais un jour, en voyant les factures, j'ai finis par me demander si j'avais encore un quelconque choix. Je suis allé le voir. Ce fut le début d'un engrenage...
CHAPITRE DEUX:
WE HAVE TO DO SACRIFICES...
Avez-vous déjà eu à faire quelque chose par obligation, mais sans envie? Je n'ai pas eu le choix. J'étais allé voir cet homme, Max. Ou Alfred. Je crois qu'en fait, je n'ai même jamais su son nom, ou je l'avais oublié, de façon volontaire comme pour me convaincre que rien de tout ça ne s'était passé. La façon dont il pouvait m'aider? Vous êtes curieux, je trouve. Il m'informa que je pouvais gagner beaucoup d'argent si je couchais avec des hommes. Oui. Il venait bien de proposer à une gamine de quatorze ans de se prostituer. Malgré le fait que je fus choquée sur le coup, j'avais finis par dire oui. J'avais besoin de cet argent. Plus que tout. Ma mère s'était sacrifiée pour moi durant toutes ces années et je me sentais redevable. C'est le rôle d'une mère, je n'avais pas à me sentir redevable de quoi que ce soit, me direz-vous. Mais la seule façon d'espérer qu'elle sorte en vie de l'hôpital et pas les deux pieds devant, c'était de payer les soins médicaux. Et je n'avais plus de solutions. Même si c'était sale, même si c'était loin d'être moral, même si... J'étais seule et perdue. Et en quelques semaines à m'occuper de ma mère, j'avais appris à prendre des décisions et à gérer notre vie, nos factures, le ménage,... Même si ça me répugnait, même si j'étais consciente que ce que j'allais faire était mal, j'avais décidé de le faire. Pour elle. J'ai perdu ma virginité avec un parfait étranger et j'ai eu une grosse somme d'argent en échange. Mais ça suffisait pas pour tout couvrir. Les factures s'étaient entassées. J'ai donc dû continuer...
CHAPITRE TROIS:
DON'T WORRY MUM... I MANAGE EVERYTHING...
Ma mère a succombé à la maladie, de longs mois de souffrance plus tard. Près d'une année de calvaire. Elle est partie sans jamais savoir ce que j'avais fait. Je lui avais caché ça parce que... Elle m'en aurait voulu et m'aurait forcée à arrêter. Elle aurait jamais pu accepter que je fasse une telle chose. Ne croyez pas que ça m'amusait. Au contraire. Mais pour elle, j'aurais pu faire n'importe quoi. J'espérais qu'elle s'en sortirait et que je pourrais arrêter. Que tout s'arrangerait... Vous devez vous demander comment elle a réagit quand j'ai ramené de l'argent à la maison. Elle m'avait posé des questions. Et j'avais mentis. J'avais dit que j'aidais une dame en faisant le ménage chez elle, en l'aidant à faire les courses, ce genre de choses et qu'en échange, elle me donnait un peu d'argent. Je n'avais rien trouvé de mieux et ma mère était bien trop fatiguée pour insister. Quand elle est morte, je me suis retrouvée toute seule. Je n'avais plus personne. Et qui laisserait une gosse de quinze ans vivre seule? Je ne pouvais pas demander une émancipation, je n'aurais jamais pu m'en sortir seule, n'ayant pas l'âge pour travailler. Légalement, j'entends. Alors j'ai magouiller pour faire croire que je vivais chez un oncle éloigné. Celui qui m'avait "donné du travail". Ce Max, ou Alfred... En fait, je crois qu'il n'a jamais donné son véritable nom, c'est pour ça que je ne dois pas être sûre de son nom... Je l'avais mis au pied du mur: s'il voulait que je continue à garder ses activités secrètes et à travailler pour lui, il fallait qu'il fasse croire que j'étais sa nièce et qu'il me prenait sous son aile. Il n'aurait pas à s'occuper de moi, je ne le ferais pas ch*er. Il n'avait pas vraiment eu d'autres choix que d'accepter. J'étais plutôt maline pour mon âge. Mais même si j'avais réussis à échapper à l'orphelinat ou à une famille d'accueil, je n'étais pas heureuse pour autant. Je continuais à me prostituer - ou plutôt mon patron continuait à me fournir des clients. J'avais la "chance", si je puis dire, de ne pas avoir à faire le trottoir et donc d'être suivie et plutôt en sécurité. Je passais la majorité de mon temps dans la rue quand je n'avais pas de clients. Je traînais dans les bars, je buvais, je faisais la fête, du shopping,... Puis j'ai commencé la drogue...
CHAPITRE QUATRE:
YOUR AGE ISN'T NECESSARILY THE MIRROR OF YOUR MENTALITY...
La drogue a faillit être mon assassin. Et en même temps, ça a été mon sauveur. Je sais que ça doit paraître étrange et très paradoxal pourtant c'est la vérité. J'avais dix-neuf ans. Je prenais de la drogue depuis des années et je pensais contrôler ça. Je n'en prenais que pour planer un peu, pas pour mettre fin à mes jours. Je n'étais pas heureuse, c'était vrai. Mais je n'étais pas suicidaire pour autant. Sauf que ce jour-là, j'étais un peu en manque. Je n'allais pas très bien, ça n'était pas la grande forme. Alors j'étais allé acheter une dose. La dose de trop. Ou la sorte de drogue que je n'aurais jamais dû toucher. J'ai fais une overdose. Mais un petit ange de seize ans m'a sauvé la vie. J'étais dans une ruelle en cette fin d'après-midi. J'étais mal en point, à peine consciente, quand il m'a trouvée. Il a appelé les secours. Sans lui, je serais morte. Ce gosse, il m'a fait réalisé certaines choses vous savez? J'avais beau être plus vieille de trois années, j'avais l'impression d'avoir trouvé un grand frère. Il m'a pas lâchée après ça. J'ai continué à me prostituer mais le strict minimum pour avoir de quoi me payer un appartement et à manger. Oliver... Je lui suis redevable. Je lui dois ma vie. Depuis, on ne s'est plus quitté. Jusqu'à ce que je parte de Paris...
CHAPITRE CINQ:
WHEN YOU LOSE EVERYTHING...
Quelques semaines après mon overdose, quand j'ai repris en quelque sorte ma vie en main, j'ai trouvé un homme bien. Vraiment bien. Un gars de vingt cinq ans. Beau, musclé, protecteur,... qui n'a jamais jugé tout ce que j'ai pu faire. Il m'a redonné confiance en moi. Il m'a aidé à me sentir mieux, à me sentir à nouveau belle et désirable. Je n'avais jamais connu ça auparavant... Il ne m'a pas fallu longtemps pour tomber amoureuse de lui. Damian... Notre relation a duré un an et quatre mois. Du pur bonheur. Au début, il disait rien pour mon boulot. Mais quand il a vu que ça allait devenir vraiment sérieux, il m'a demandé d'arrêter. Pour moi, pour lui, pour nous, pour notre avenir. J'ai pas hésité et j'ai arrêté. Il était en train de me remettre sur le droit chemin. Je commençais à être heureuse. Quand Damian a eu un accident de voiture. J'étais avec lui cette nuit-là. On était chez des amis à lui. Je m'intégrais à la société "normale", loin de toutes mes mauvaises fréquentations. On avait passé une bonne soirée...
• Flashback •
"Et si tu venais vivre chez moi?" J'avais souris en tournant mon visage vers lui.
"T'es sérieux là?" Damian avait rit en regardant la route. Il roulait toujours avec prudence.
"Bien sûr que je suis sérieux. On est ensemble depuis plus d'un an, alors je me disais que c'était le moment." Je me souviens très bien l'avoir regardé avec amour alors qu'il souriait.
"Un an et quatre mois. Et... Je pense que c'est une excellente idée." Il avait tourné son visage une seconde vers moi pour me sourire puis il avait reposé ses yeux sur la route. Quelques minutes plus tard, une voiture nous fonçait dedans. Lorsque j'avais ouvert les yeux, j'avais du mal à savoir où j'étais. Un murmure m'était alors parvenu à l'oreille.
"Heather..." C'était le seul, avec Oliver, à m'appeler comme ça. Mes clients m'appelaient Eryn, de mon premier prénom. Je m'étais tournée vers lui et là, l'horreur. Il était dans un sale état.
"Oh non... Damian...!" J'avais galéré à enlever ma ceinture pour ensuite me rapprocher de lui.
"Je... Je vais te sortir de là..." Je commençais à sérieusement paniquer. Il me dit d'appeler des secours, ce que je fis. Puis il m'a demandé de me rapprocher de lui. Je m'exécutai.
"Heather... Ma puce... Je... Enregistre avec ton téléphone... Je veux te laisser... mon appartement et... mes... et mes comptes en banque..." Je secouai la tête en pleurant.
"Non... Non, je veux pas Damian... tu... Tu vas pas mourir, arrêtes de dire n'importe quoi!" Il leva doucement sa main vers mon visage pour la poser sur ma joue.
"S'il te plait... Heather..." "Non... Je refuse Damian..." Je pleurais à chaudes larmes.
"Si tu... n'enregistres pas... t'auras rien Heather... J'ai pas fait de testament... et on est pas marié..." "Mais je veux pas de tout ça! Je veux juste que... Je veux juste que tu me dises que ça va aller et... et je veux pas que tu meurs... Me laisses pas Damian..." Il pleurait aussi, en silence. Il me fit rapprocher mon visage du sien pour m'embrasser. Un baiser salé mais remplis d'amour.
"N'oublies jamais... Tu es... la plus extraordinaire des femmes..." "Arrêtes... Damian..." "Je t'aime Heather..." Il ferma les yeux doucement.
"Damian...?" C'était terminé. Je pleurais comme je n'avais plus pleuré depuis le décès de ma mère. Je posai ma tête sur le torse de mon petit-ami et murmurai ces derniers mots:
"Je t'aime aussi Damian...", entre deux sanglots. Les secours étaient arrivés quelques minutes plus tard...
• Fin du flashback •
Je n'avais plus rien à Paris. Durant ma relation avec Damian, j'avais appris l'anglais, l'allemand. Je n'avais plus personne. Oliver était de plus en plus occupé avec ses études et je comprenais. Quant à moi... Je travaillais dans un magasin de vêtements mais je n'avais plus de famille, j'avais des revenus moyens, j'avais plus l'homme de ma vie à mes côtés... Quand on m'a dit quelques semaines plus tard que l'enquête de l'accident était terminée, qu'ils avaient retrouvé le chauffeur, j'ai décidé de faire mes bagages et de partir... Direction Toronto. Avec Damian, on avait toujours dis qu'on viendrait au Canada pour notre lune de miel le jour où on se marierait... Oui, on ne vivait pas encore ensemble mais on avait déjà fait plein de projets, sans pour autant franchir d'étape trop rapidement, on prenait notre temps... Par chance, la famille de Damian m'appréciait et avec mes beaux-parents, nous avions décidé ensemble de ce qui allait se passer avec tout ce qui appartenait à Damian. J'ai pris une petite partie de son argent et le reste est allé sur un compte bloqué. Ils me laissaient tout mais je ne voulais rien. Alors on a décidé que cet argent irait à mon futur enfant, le jour où... Nous avons aussi gardé l'appartement. Avec le décès de Damian, l'appartement a été payé. On l'a gardé pour lorsque je viendrais les voir à Paris. Et pour mon appartement... Je l'ai laissé, j'ai pris mes affaires et je suis partie. Me voila à Toronto. J'ai trouvé un boulot, un appartement... Et je tente de reprendre ma vie en main... Avec l'argent que j'ai pris du compte de Damian, je me suis inscrite à des cours de dessin à l'université. Mais je ne sais pas trop si je vais avoir le courage d'aller au bout. Il m'avait toujours encouragée, m'avait dit que je devrais prendre des cours, que j'avais du talent... Je fais souvent la fête... Pour oublier. Pour oublier combien il me manque, pour oublier l'envie que j'ai parfois de replonger dans la drogue... Je m'amuse mais quand je me retrouve ensuite seule chez moi le soir, je pleure en pensant à lui. Il me manque terriblement. Ca ne fait que quelques semaines... ça fait environ quatre mois pour être précise... Et je voudrais tant le revoir...
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